François Legault et l’immigration française

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Favoriser l'immigration française ? Fort bien ! Mais tant qu'il ne s'agit pas de faire venir des masses de mahométans...


Dans le cadre de son voyage en France, alors qu’il se faisait questionner sur son intention de réduire les seuils d’immigration, François Legault a pris la peine de dire qu’il voudrait néanmoins recevoir davantage de Français au Québec.


Il n’en fallait pas plus pour que l’opposition monte sur ses grands chevaux et soupçonne le premier ministre de sombres pensées.


Andrés Fontecilla, de Québec solidaire, s’est ainsi permis de soupçonner ouvertement François Legault de racisme.


Le Huffington Post rapporte ainsi ses paroles : « Ça a des relents d’une pensée d’une autre époque, où on était convaincu que l’immigration européenne caucasienne était à privilégier ». Quant à Catherine Fournier du PQ, elle s’inquiète de la « pente glissante » dans ses propos. Le PLQ a aussi émis des réserves. Sans surprise.


Revenons sur terre.


D’un côté, François Legault a tout à fait raison de vouloir ramener à la baisse les seuils d’immigration. Non seulement la pénurie de main-d’œuvre est un mythe entretenu par un patronat rêvant de main-d’œuvre à bon marché, mais surtout, l’immigration massive fait fondre le poids démographique de la majorité historique francophone et contribue de plus en plus à une cassure entre Montréal et le reste du Québec.


De l’autre côté, s’il nous faut recevoir des immigrants, aussi bien miser sur ceux qui s’intègrent le plus aisément au peuple québécois. Et de ce point de vue, la parenté historique entre la France et le Québec importe. Nous parlons la même langue et sommes de la même civilisation : l’intégration se fait plus naturellement. La proximité culturelle est une réalité sociologique. Ce n’est pas une question de « bons immigrants » et de « mauvais immigrants ». Cela relève du simple bon sens.


Avec l’immigration massive, nous ne recevons plus seulement des individus, mais des communautés qui, rendues ici, ont tendance à se replier sur elles-mêmes. La question centrale, mais inavouée, c’est celle de la compatibilité culturelle entre le pays d’origine et le pays d’accueil. Mais nous heurtons ici l’orthodoxie multiculturaliste, selon laquelle la moindre distinction en ce sens relèverait d’une discrimination scandaleuse.


Est-il encore possible de dire que toutes les cultures ne cohabitent pas nécessairement aisément, et que ce n’est pas nécessairement à cause du « racisme systémique » de la société d’accueil ? Notre époque ne nous confirme-t-elle pas qu’une société a besoin de cohérence ? Dès lors, peut-on, à partir de ce constat, redéfinir notre politique d’immigration en ajoutant la variable de la compatibilité culturelle ?


Culture


Pourquoi devrait-on, dès lors, s’interdire de favoriser l’immigration de certains pays plutôt que d’autres ? Ce tabou est de trop.


Ce n’est pas une question de racisme, comme voudraient le croire les gardiens de la rectitude politique, mais une question de culture. Et de bon sens.


Et le gouvernement du Québec est tout à fait en droit de vouloir réduire les seuils d’immigration tout en favorisant une immigration culturellement rapprochée du Québec.


Nos liens historiques intimes justifient amplement cette proposition éclairée.