FrangloFolies

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Ça dérape partout





J’ai lu avec stupeur ce matin dans le Journal que le groupe Dead Obies allait ouvrir les FrancoFolies de Montréal dans les prochains jours.


 


Un festival dédié à la créativité et à la célébration de la musique francophone qui décide délibérément d’offrir son spectacle d’ouverture à un groupe qui chante en « franglais »


 


Messieurs, dames, bienvenue aux FrangloFolies !


 


« FrangloFolies » parce que la « langue » de création des Dead Obies, le véhicule qu’ils ont choisi pour s’exprimer, c’est le franglais. C’est un choix qu’ils assument et qui leur réussit assez bien.


Je n’en ai pas contre la musique en anglais, ni même contre la musique en « bilingue » ou en franglais.


 


Par contre, le Québec regorge d’artistes de talent qui écrivent, composent et chantent fièrement en français.


 


N’aurait-il pas été normal que de demander à des artistes qui ne chantent qu’en français « authentique » de se charger du spectacle d’ouverture ?


 


Un regard sur leurs paroles :


 


« Where they at? Where they at? / You say you got drugs, homie, tell me, where they at?


Oh, you at the club? Where you at? /You say you got thugs, mothafucka, where they at?


Front sur le grand écran, stunt sur ton Facebook/ Tape sur ton Twitter, t’es à un clic d’être straight shook »


 


Un groupe qui chante ceci peut-il réellement être considéré comme un groupe francophone ?


 


Je sais qu’on m’écrira pour me dire que je suis méchante et que je suis contre le "progrès".


 


Que personne n'a à juger l'art.


 


Que l’anglais est la langue véhiculaire mondiale.


 


Que les membres de Dead Obies chantent bien ce qu’ils veulent.


 


Que les FrancoFolies peuvent offrir une gamme de spectacles puisant dans tous les genres musicaux.


 


On me traitera d’ayatollah de la langue et je l’assumerai.


 


Mais, honnêtement, est-ce qu’il est trop demandé qu’un festival de musique dédié à la musique francophone propose une programmation en français ?


 


En France ou en Belgique, les « FrancoFolies » n’ont plus de francophones que leur nom : une bonne partie des artistes qu’on y présente ne poussent pas une note en français.


 


Je croyais qu’au Québec, nous ne tomberions pas dans ce courant.


 


Il faut croire que je me suis trompée.




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