Contrairement à l’écrasante majorité de ceux qui sont restés bouche-bée du résultat des élections américaines, je n’ai pas été surprise de la victoire de Trump chez nos voisins du sud. Ceux-ci suivent les mouvements mondiaux plutôt nationalistes, anti-mondialistes, victimes d'une écoeurantite aigüe des bien-pensants, où les journalistes et analystes politiques se transforment en militants plutôt que de garder une distance neutre et objective.
Le Québec se cherche lui aussi. Bon, chez nous ce n’est pas nouveau, mais j’anticipe aussi une vague de la même portée : le Québec cherchera son « gagnant » celui qui n’a pas peur des journalistes BCBG ou des idées qui ne plaisent pas aux érudits de ce monde.
François Legault commence déjà à surfer sur la vague. Je le comprends, je ferais la même chose à sa place, surtout que le rôle de parti du changement ne peut pas vraiment être occupé par QS –beaucoup trop loin des préoccupations du vrai monde- ou des libéraux –mouvement politique somnifère.- reste le PQ de Lisée ou la CAQ de Legault.
Je vais être honnête : je pense que François Legault a d’excellentes idées. Il plait aux nationalistes, aux souverainistes mous, aux jeunes familles et aux fédéralistes francophones tannés de donner un chèque en blanc au parti de Philippe Couillard. La CAQ a de bonnes idées sur l’immigration, la langue française, l’éducation : un centre droit assumé qui plait à plusieurs.
Pourtant, chaque fois que François Legault fait un bon coup, par exemple le rapport Samson publié cette semaine portant sur la francisation (transparence totale : on m’a consultée comme experte), il fait contrepoids avec de mauvaises décisions, par exemple son nouvel article 1.
On voit mal comment un souverainiste pourrait présentement être tenté par la CAQ avec ce type de mise au point.
Si j’étais François Legault, je miserais davantage sur la fierté québécoise que sur la fierté canadienne. Je miserais sur un statut beaucoup plus autonomiste que celui qu’il met de l’avant depuis quelque temps.
C’est comme ça que Legault pourrait devenir plus intéressant pour ceux qui doutent et qui ont envie de changement. Le vote à courtiser pour la CAQ, c’est davantage celui du nationaliste francophone de Victoriaville que celui de l’anglophone de Baie-d’Urfé. Du côté de la CAQ, on semble penser qu’il faut donner une alternative au PLQ alors qu’il faut plutôt offrir un choix inédit.
La CAQ devient moins une coalition si les souverainistes ne s’y sentent pas bienvenus, et ce, même s’ils savent que ce ne sera jamais le mandat de la CAQ de tenir un référendum.
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