Grève étudiante - Assez, c’est assez!

Voilà pourquoi la CSN propose la mise en place rapide de la commission permanente proposée par la ministre.

WOW, quelle volonté, quelle audace de cette gauche agonisante québécoise... Quand la politique se fait palabre!



Depuis 35 ans que je fais du syndicalisme, j’ai appris que lors d’un conflit, vous avez beau avoir un rapport hiérarchique et moral avec ceux et celles que vous représentez, jamais vous n’empêcherez des actes de violence. Surtout si un patron provoque ses employés et fait appel à des briseurs de grève! Et vous aurez beau condamner ces gestes, vous en dissocier, les dénoncer, un ou des individus, exaspérés par l’attitude de fermeture ou de provocation de la partie adverse, trouveront toujours un exutoire à leurs frustrations personnelles sur lequel vous ne pourrez rien.
Le premier ministre Jean Charest veut qu’on condamne les actes de violence qui ont eu lieu dans son conflit avec les étudiants? JE LES CONDAMNE! Passons à autre chose, c’est plus qu’urgent!
Qu’on cesse de nous répéter que l’exercice d’écoute du gouvernement a été fait en décembre 2010, que les étudiants auraient dû se faire entendre à ce moment-là et qu’il est maintenant trop tard. Si quelques étudiants ont alors refusé la base sur laquelle reposait l’organisation de cet événement, il y a 18 mois, et ont finalement refusé d’y participer, aujourd’hui, ils sont des dizaines de milliers qui se font entendre bruyamment dans les rues et cela dure depuis plus de deux mois! Que voulez-vous de plus?
Toute décision d’un gouvernement peut et doit pouvoir faire l’objet d’une remise en question. Certaines, la très grande majorité en fait, seront maintenues et feront partie du jugement populaire à la prochaine élection. D’autres méritent d’être soumises de nouveau à la consultation et d’autres seront retirées.
Nous sommes plusieurs depuis quelques semaines à offrir un compromis, à savoir que cette décision devrait faire l’objet de discussions plus approfondies. Différentes solutions de rechange ont été mises sur la table, autant par les tenants de la hausse que par ceux qui s’y opposent. De nouvelles idées ont été développées depuis décembre 2010 et elles mériteraient d’être évaluées. Peut-être permettraient-elles de résoudre intelligemment le conflit actuel. Pourquoi ne pas donner la chance à l’ingéniosité de se faire valoir?
La CSN a salué l’ouverture au dialogue faite par la ministre de l’Éducation, dimanche dernier. En négociation, il ne faut jamais refuser de discuter d’une ouverture faite par l’autre partie. Peut-être est-elle incomplète, insatisfaisante même. Mais elle constitue un point d’ancrage sur lequel peut se bâtir une solution satisfaisante pour toutes les parties.
Et l’ouverture de la ministre, au-delà de la rhétorique cherchant à diviser l’unité étudiante, peut et doit être explorée, avec TOUTES les associations étudiantes présentement en GRÈVE. D’autant qu’elle ouvre nécessairement la porte à discuter et peut-être à revoir la contribution étudiante au financement des universités.
Voilà pourquoi la CSN propose la mise en place rapide de la commission permanente proposée par la ministre. Pour y arriver, il faut dès maintenant réunir toutes les parties dans un groupe de travail provisoire qui définira les mandats et la composition de cette commission. Celle-ci doit avoir pour mandat de produire rapidement, soit en septembre 2012, un premier rapport qui contiendra une opinion sur la contribution étudiante au financement des universités. D’ici là, le gouvernement doit suspendre la hausse déjà votée. Cela devrait permettre de recentrer le débat sur la revendication première des associations étudiantes.
Pour sortir d’une crise, il faut le vouloir! Et ça, c’est aussi la responsabilité d’un gouvernement élu démocratiquement. À défaut de quoi, seul l’appel aux urnes servira de prétexte à reporter la crise à plus tard.
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Louis Roy
Président de la CSN


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