Malgré les immenses et solides progrès accomplis par l'humanité, des catastrophes ne semblent pas vouloir céder du terrain. Les guerres, les massacres ou génocides, les épidémies et les pandémies, les famines, la pauvreté, la mauvaise gouvernance, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, etc. En nombre, elles ne sont pas impressionnantes. Est plutôt colossale la compassion envers leurs victimes, et la volonté d'en effacer les traces. Mais, on n'en viendra jamais à bout, que des fois on a l'impression de pelleter dans le vent.
Pourquoi si peu de résultats, pour tant de volontés et de moyens investis en intervention préventives ou après-sinistres?
Un sinistre frappe une population, en mode solo. Rarement des catastrophes se leaguent contre une même cible. Par contre, l'action des secours post sinistre profite de la compassion de tous, chacun selon ses dispositions. Ainsi, une foudre frappe une ferme, et tout pompier sort son camion et pulvérise de l'eau en direction du bien en feu, pendant que des ambulanciers s'y dirigent également.
La réalité est toutefois autre. Les agents de sinistres sont partout, dans les 4 coins du monde. En solo, ils allument le feu, et en multiplient ainsi les foyers. Partout, les pompiers, les humanistes sont constamment en état d'alerte, ou en action. Ainsi, les braves humanistes se trouvent divisés, chacun se préoccupant essentiellement de ce qui se trame devant sa cours, dans son petit coin. Au Canada, alors que au Rwanda un génocide n'a jamais été arrêté et se poursuit derrière des rideaux blancs, la peur d'une pandémie de grippe mobilise toute la capacité d'action contre les catastrophes. Ainsi, le génocide rwandais se poursuivra, tombé aux oubliettes comme s'il était fictif.
Sur un autre plan, on constatera que les catastrophes se font une absurde concurrence. Une arrive, préoccupante, et soudain elle s'éclipse derrière une nouvelle. Ainsi, pendant que la Nation canadienne est agonisante sous la direction de Harper, l'horreur du séisme en Haïti surgit du néant et, à juste titre, déplace et monopolise l'action. Tout le monde veut y aller le premier, tout le monde veut se rendre utile, s'enrôler dans l'armée de secouristes. A travers ce désastre, ce chaos, je me rappelle furtivement de Harper et lui souris, je revois tristement le Rwanda sans plus savoir en parler... Ces survivants de quelques jours n'ayant pas pu être sauvés des décombres me reconduisent aux victimes tombées deux semaines après le début des carnages, et aux innocents en prison qui n'en sortiront pas en vie. Ces fosses communes aménagées à la hâte, se passent de tout commentaire. Et c'est ici l'action de l'heure. Hélas pendant que nous sommes tous ici à tenter l'impossible, partout ailleurs le diable souffle le feu, et rie de nous. Pourrions organiser autrement, intelligemment et efficacement la prévention des catastrophes et l'action post sinistre? Il faudra.
Le Canada et l'humanité
Guerre des catastrophes
Entre Haïti, ..., et le Rwanda
Tribune libre
François Munyabagisha79 articles
Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,
depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 février 2010Nous avons toujours la sensation d'en faire bien peu pour les souffrances humaines, se contentant de balayer la poussière. Que pouvons nous faire de plus que de prendre conscience des réalitées de part et d'autre du monde et de faire de notre mieux.
Ce qui n'est pas toujours facile pour la plupart car les sources d'informations se chamaille pour avoir la première place. Je pense que la difficulté d'aide nous vient souvent du chaos des informations qui nous rendent vraiment confus vis a vis des évênements .
Sachez que votre travail est important afin que la population y voit plus clair. Je pense que c'est le premier pas qui peut ammener des actions plus précises et adaptées. Il faut garder espoir dans le coeur de l'humain. Merci François de nous aider a y voir plus clair .
Archives de Vigile Répondre
13 février 2010Voici quelques précisions à l'intention de M. Paquet et des lecteurs de Vigile qui pourraient croire que ce monsieur sait de quoi il parle.
Pour ce qui est du nombre de morts de la période d'avril à juillet 1994, au Rwanda, l'évaluation la plus plausible est celle du professeur Filip Reyntjens, un expert ayant témoigné sous serment devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et ayant donné les chiffres suivants: 500 000 Hutus et 600 000 Tutsis. Mais le professeur Reyntjens lui-même affirme que l'évaluation est difficile, parce qu'il n'y a pas moyen de distinguer les Hutus des Tutsis en examinant leurs ossements. De plus, ces chiffres ne concernent que la fameuse période de 100 jours. Avant et après, le FPR a tué des millions de Hutus et de Congolais. Et ça continue aujourd'hui. Pendant que l'on fait la chasse un peu partout aux génocidaires imaginaires, les vrais tueurs continuent de nettoyer la place.
La tuerie de 1994 a été planifiée, déclenchée et en grande partie exécutée par le FPR, et non par les «extrémistes hutus». Ça nous aura pris quelques années à comprendre, mais aujourd'hui, la vérité éclate enfin au grand jour, malgré l'occultation et la désinformation dont M. Paquet est malheureusement encore bien imprégné. L'histoire convenue du «génocide des Tutsis» n'est qu'un tissu de mensonges. Il y a bien eu des atrocités, mais on s'est trompé de génocidaires. Les vrais génocidaires sont au pouvoir à Kigali en ce moment même, et s'y maintiennent grâce entre autres à l'appui servile de la soi-disant vertueuse fédération canadienne, dont M. Paquet chante les louanges sans répit pour tenter de convaincre les pauvres brebis indépendantistes égarées de rentrer sagement au bercail… et de se faire tondre encore.
Au sujet du Rwanda, M. Paquet a comme principale source d'information une propagandiste notoire du FPR du nom de Colette Braeckman, admiratrice du tueur en série et chef d'État Paul Kagame. Alors, j'ai donné un pensum à M. Paquet. Il doit lire, écouter et regarder tout ce qui se trouve dans le site Web à l'adresse ci-dessous. Il aura un examen à la fin du mois. D'ici là, il n'aura bien sûr pas le temps de faire de la désinformation sur les pages de Vigile.
Adieu, Monsieur Paquet.
Georges Paquet Répondre
12 février 2010Non, monsieur Munyabagisha on ne peut pas mettre dans la même catégorie les catastrophes naturelles et les génocides.
Prenons comme exemple le génocide survenu au Rwanda en avril 1994. Ce génécide a été planifié et exécuté à l'encontre des Tutsi. Près d'un million de victimes en 3 mois. Plus de 300, 000 victimes par mois. Près de 10,000 victimes par jour. Presque tous des Rwandais Tutsi. Ce n'est pas un hazard. Ce n'est pas une catastrophe naturelle. Ce génocide a été exécuté par des individus.
Ce génocide n'a rien de comparable avec le terrible tremblement de terre survenu en Haïti le 12 janvier dernier. Les 220,000 victimes, sans distinction de race ou de couleur, ont toutes été surprises par ce tremblement de terre. Notre compassion s'exerce à l'égard de tous les survivants.
Ce n'est pas la même chose au Rwanda où il y a eu là des responsables. On dit même qu'il y en encore en liberté.
Les Haïtiens, par contre devraient recevoir notre appui sans aucune distinction.
Isabelle Poulin Répondre
11 février 2010Merci pour votre splendide article. Oui, je crois que nous le pouvons. Plusieurs on lu ou vu le film du General Dallaire, J'ai serré la main du Diable, une réflexion à ne pas manquer. Il faudra qu'on prenne conscience comment nos perceptions de tous les jours sont altérées par des publicités mensongères ou des messages déguisés qui nous aiguillent sur de mauvaises pistes. Il faut être attentif et voir que la neige est blanche tout simplement, il faut comprendre que le mal existe. Il faut faire confiance à sa voie intérieure et à nos sens. Il faut croire ce qu'on peut voir de nos yeux et non emmagasiner des idées sans réfléchir. Je vous invite fortement à consulter le site info secte (occulte, témoins de jéov...) celui qui nous vient de l'europe, il y a beaucoup de matière à réflexion sur des sujets qui infiltrent notre quotidien. De nos jour, si on a peur, il faut vraiment se renseigner et chercher du bon côté. Il faut consacrer du temps à cette humanité dont nous faisons tous partie et nous avons tous la capacité de comprendre comment on en est arrivé là. Quand on aura fait ce pas ensemble, nous sortirons de notre impuissance et verrons les solutions une à une. Il faut sortir d'un monde virtuel, moins pour certains, en apprendre à tous les jours pour se situer plus près de la réalité. Il faut croire en notre capacité de faire ce qui est bien pour les autres au quotidien et être immaginatif, généreux en d'autres termes que d'argent. Mais bien sûr contribuez de votre mieux à Vigile et ôser parler de ce qui est tabou. Tout ceci peut se faire sans aucune violence. Prenez garde aux gens qui font peur et à ceux qui incite à la violence ou aux manipulations de masses! Consulter les travaux de David Icke et Info secte (occulte ). Oui nous le pouvons et c'est important d'y croire. Nous tracons notre chemin collectivement.