Le massacre de onze fidèles dans une synagogue de Pittsburgh ce week-end aura un impact sur les excuses que présentera le premier ministre Justin Trudeau concernant la décision du Canada de fermer ses portes à des réfugiés juifs pendant l’Holocauste.
M. Trudeau s’excusera, la semaine prochaine, de la décision prise en 1939 par le gouvernement fédéral de rejeter la demande d’asile de plus de 900 Juifs allemands à bord d’un paquebot s’approchant de Halifax.
Cinq survivants du MS St. Louis doivent se présenter à la Chambre des communes la semaine prochaine pour entendre des excuses attendues depuis 79 ans.
Mais l’attaque de la synagogue Tree of Life samedi influencera le texte des excuses.
Le bureau du premier ministre a déclaré que les excuses refléteront ce qui s’était passé ce week-end dans le cadre de ce qui devrait être un message plus large sur l’antisémitisme et le racisme.
Les dirigeants juifs préviennent que plusieurs Juifs canadiens rejetteront les excuses de M. Trudeau si elles sont trop axées sur le passé et pas assez sur le présent et l’avenir.
Les chiffres les plus récents de Statistique Canada sur les crimes motivés par la haine montrent que la population juive était la cible la plus fréquente des crimes motivés par la religion en 2016.
M. Trudeau a fixé la date des excuses — le 7 novembre — il y a quelques semaines. Puis est survenu le massacre de Pittsburgh, un acte de violence qui a choqué de nombreux Juifs canadiens et provoqué des vigiles dans tout le pays.
Dans une lettre adressée aux dirigeants de la communauté au cours de la fin de semaine, M. Trudeau mentionnait la dénonciation de l’antisémitisme et déclarait qu’il «demanderait aux Canadiens de faire de même», faisant allusion à ce qui pourrait constituer un thème de ses excuses.
Le député libéral Anthony Housefather, qui a demandé des excuses il y a deux ans pour l’incident du MS St. Louis, a expliqué que M. Trudeau utiliserait probablement les meurtres commis à Pittsburgh «pour illustrer pourquoi (l’antisémitisme) est une chose à laquelle nous devons nous attaquer avec force aujourd’hui».