Entrevue du Dr Arruda à l’émission 24/60 le 18 juin

« Honnêtement », le mot-écran qui vient voiler une partie de la vérité?

Santé publique et déconfinement

F598740962b93c01e202e12f1a6f3e28

Tribune libre

 


Dans une entrevue réalisée sur LCN le 16 juin, le DR Horacio déclare ceci : « Ce que je ne connaissais pas, c’était l’état du manque d’employés dans les CHSLD, la quantité de personnes qui passaient d’un milieu à un autre. Ça, je n’avais pas ces informations-là. Ce n’est pas d’ailleurs mon secteur, mais de toute façon, je pense qu’on a été pris par surprise ».

https://www.journaldemontreal.com/2020/06/18/la-machoire-decrochee

Deux jours plus tard, soit le 18 juin, le Dr Arruda accorde une entrevue à Anne-Marie Dussault dans le cadre de l’émission 24/60 sur les ondes de RDI. Au cours de cette entrevue, le bon docteur utilise le mot « honnêtement » et même parfois précédé de l’adverbe « très », « très honnêtement » pas moins de 12 fois au cours de l’entrevue qui a duré 26 minutes, soit une fois à toutes les deux minutes…

À mes yeux, un individu qui emploie de façon aussi redondante le mot « honnêtement » dans une conversation a besoin de prouver sa crédibilité en se disant honnête pour renforcer son point de vue de peur qu’il ne soit pas cru des auditeurs…

Si l’on reprend, à titre d’exemple, la « surprise » du Dr Arruda devant l’état lamentable des CHSLD avant la pandémie, et qu’on y ajoute « honnêtement »… vous comprenez où je veux en venir! En termes clairs, le Dr Arruda connaissait la situation déplorable dans les CHSLD…

D’autre part, si l’on ajoute le voyage du Dr Arruda au Maroc alors qu’il a appris l’éclosion du premier cas de coronavirus au Québec pendant son absence, et qu’il répond aux critiques eu égard à son séjour au Maroc en arguant que rien « honnêtement » n’aurait changé s’il avait été présent au Québec, vous pouvez comprendre là aussi où je veux en venir!

À mes yeux, l’honnêteté se manifeste dans des gestes concrets et transparents et n’a nullement besoin qu’on y adjoigne son adverbe, à savoir « honnêtement », pour être crédible. Dans le cas du Dr Arruda, cette surutilisation du vocable « honnêtement » joue le rôle de mot-écran qui vient voiler une partie de la vérité… 

Bon visionnement

https://ici.radio-canada.ca/tele/24-60/site/segments/entrevue/184485/covid-19-coronavirus-100-jour-pandemie-quebec-bilan?isAutoPlay=1

Santé publique et déconfinement

À partir du moment où le Québec a été mis sur pause à la mi-mars, la santé publique est devenue le maître d’œuvre de la gestion de crise causée par le coronavirus. Dès lors, les différentes consignes provenaient de la santé publique, appuyée en cela par la science. La distanciation physique de deux mètres a acquis progressivement ses prérogatives au sein de la population qui s’y est pliée généralement avec fidélité.

Quatre mois plus tard, force est de constater que le confinement a causé des dommages énormes à l’économie du Québec. À l’heure du déconfinement, les priorités sont orientées dorénavant sur la relance de l’économie, la protection du droit à l’éducation des enfants, la sauvegarde de notre santé mentale collective.

En temps de déconfinement, la santé publique n’a plus entièrement le haut du pavé dans les décisions. Elle est en concurrence avec une priorité majeure : reconfigurer une nouvelle normalité. En d’autres termes, les rôles sont inversés, la santé publique devant maintenant apporter des solutions aux choix politiques du gouvernement.

La santé publique a donc imaginé une nouvelle façon de nous permettre de revoir nos proches et amis, une nouvelle façon de rouvrir les écoles, une nouvelle façon de procéder à la réouverture des commerces et des restaurants. Or, à force de « trouver de nouvelles façons » et de les défendre aux côtés de la classe politique, la santé publique est-elle en train de jouer sa crédibilité, voire son autonomie? Une question qui risque de ressurgir à l’occasion du bilan de la crise de la COVID-19…


Henri Marineau, Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 472 041

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé