La Presse Canadienne Montréal - Il y a 40 ans ce mardi, le diplomate anglais James Richard Cross était enlevé à Montréal par une cellule du Front de libération du Québec (FLQ). L'enlèvement de cet attaché commercial par quatre hommes armés déclencha ce que l'on appela la crise d'Octobre.
Les felquistes voulaient entre autres faire libérer une vingtaine de personnes emprisonnées dans les mois précédents pour avoir posé des gestes jugés terroristes.
Le 8 octobre, le gouvernement céda à une des demandes des felquistes: la lecture sur les ondes de Radio-Canada d'un manifeste qui reprenait plusieurs doléances formulées dans le passé par bien des Québécois.
Le samedi 10 octobre, délai ultime fixé par les ravisseurs de James Richard Cross, Québec rejeta les exigences du FLQ et lança un appel pour la libération de M. Cross.
Coup de théâtre: deux heures plus tard, un deuxième groupe de felquistes enlèva le ministre du Travail Pierre Laporte, qui jouait au ballon avec son neveu devant la résidence familiale à Saint-Lambert, sur la Rive-Sud.
Tout en multipliant les recherches pour retrouver les otages, la police devait maintenant assurer la protection de toutes les personnalités publiques qu'on croyait menacées d'être éventuellement enlevées.
Le vendredi 16 octobre, le maire de Montréal Jean Drapeau et le premier ministre du Québec Robert Bourassa réclamaient du gouvernement fédéral qu'on mette en vigueur la Loi des mesures de guerre. Cette loi suspendait les libertés civiles et permettait l'arrestation et la détention arbitraire de n'importe qui, sans mandat. Une vague de plus de 400 arrestations s'ensuivit.
En soirée, le samedi 17 octobre, un communiqué felquiste indiquait que le corps du ministre Pierre Laporte assassiné avait été placé dans le coffre d'une automobile abandonnée, près de l'aéroport de Saint-Hubert, sur la Rive-Sud. Les funérailles du ministre Laporte ont lieu à l'église Notre-Dame le mardi suivant, pendant que la police poursuivait toujours son enquête.
La crise d'Octobre connaîtra finalement deux dénouements.
Le 3 décembre, la police identifia l'endroit où le diplomate Cross était toujours détenu depuis deux mois. Ses ravisseurs pourront, avec un sauf-conduit, s'envoler pour Cuba à bord d'un avion de l'armée canadienne. M. Cross sera libéré dès que les ravisseurs seront parvenus à destination.
Puis, le 28 décembre 1970, les policiers arrêteront les frères Paul et Jacques Rose, et Francis Simard, membres de la cellule qui avait enlevé Pierre Laporte lors d'une perquisition dans une ferme de Saint-Luc, près de Saint-Jean-sur-Richelieu. Paul Rose et Francis Simard, condamnés à la prison à perpétuité, seront libérés sous condition dix ans plus tard. Il en sera de même des autres membres du FLQ, dont les peines de prisons avaient été moindres.
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