“Israël aurait bombardé des dépôts d’armes du Hezbollah dans la banlieue de Damas”, titre ce 22 septembre le quotidien de centre droit Maariv. Depuis plusieurs mois, au rythme de frappes “chirurgicales” de l’État hébreu en territoire syrien, les journaux israéliens bruissent de rumeurs de guerre. Mais les discours martiaux, prononcés par plusieurs protagonistes des conflits moyen-orientaux lors de la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU, semblent marquer un tournant. Ce même jour, l’Iran a dévoilé un nouveau missile d’une portée de 2 000 kilomètres lors d’une parade militaire.
S’ils se sont longtemps contentés d’observer du balcon le déroulement des guerres qui se déroulent en Syrie et en Irak, les responsables militaires israéliens tirent désormais le signal d’alarme. Dans Maariv, Yossi Melman établit la liste des menaces qui pèseraient sur Israël : “L’intervention massive de la Russie en Syrie, l’effondrement militaire de Daech et la désintégration de l’Armée syrienne libre (opposition) ont pour conséquence la survie du régime syrien [soutenu par Téhéran]. On peut ajouter l’acquisition de surcapacités militaires par le Hezbollah [financé par l’Iran] avec l’implantation durable de conseillers et miliciens iraniens à proximité des lignes de cessez-le-feu israélo-syriennes, principalement le long du Golan.”
Dans Ha’Aretz, Amos Harel révèle que “Jérusalem a tenté d’obtenir de la part du Kremlin des assurances, parmi lesquelles l’établissement en territoire syrien d’une zone tampon démilitarisée de 60 km de profondeur, mais n’a reçu aucune réponse de Poutine”.
À l’ONU, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a prononcé un discours appelant implicitement au renversement de la République islamique d’Iran. Un discours peu crédible selon la plupart des chroniqueurs israéliens.
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Dans Maariv, Yanir Cozin souligne que, “en huit mois, Trump n’a respecté aucun de ses engagements électoraux (transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, gel des négociations avec l’OLP, soutien à l’annexion de colonies, abrogation de l’accord sur le nucléaire iranien, etc.). Nétanyahou a donc tenté son coup en sortant de son habituel one-man-show à usage strictement américain pour s’adresser directement en persan à l’opinion iranienne et l’appeler à se soulever. Mais ce discours relève plus de l’intox que de la menace crédible.” Un jugement partagé par Ron Ben-Yishaï dans Yediot Aharonot (centre droit) : “Le discours véhément de Nétanyahou ne devrait pas empêcher le régime iranien de dormir et il y a loin de la coupe aux lèvres. Il suffit de voir dans quel embarras la Corée du Nord place Trump.”
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Toutefois, Amos Harel (Ha’Aretz) relate dans un article fleuve “les préparatifs militaires israéliens en vue d’une confrontation irano-israélienne par Hezbollah interposé. Mais, vu l’ascendant de l’armée russe en Syrie et la stabilité du régime iranien, tous ces préparatifs n’empêcheront pas l’Iran d’avoir l’initiative militaire et ce jeu est risqué pour Israël.”
Pascal Fenaux