Violence policière

Je veux la justice !

"il était au mauvais endroit au mauvais moment"

Tribune libre

Hommage à un collègue, Patrick Limoges
Travaillant à l'hôpital St-Luc de nuit, j'ai entendu un coup de feu vers 6:45, sachant maintenant qu'il y en a eu trois et surtout sachant que l'un deux a tué un de mes collègues en plus d'une personne réclamant que sa petite personne soit remarquée, ma colère face à cet événement qui m'amène bien des questions et qui, déjà est justifié dans les médias par tel ou tel comme M.Poéti. L'ayant vu en entrevue à 24h/60m, quel démagogue impoli et dédaigneux de l'opinion d'autrui, ce policier retraité faisant la propagande des bons comportements de nos policiers, payé combien au fait, ce matin me monte à la gorge.
Plusieurs diront, comme on le dit souvent, on sait bien maintenant qu'elle est touchée de près par l'événement, elle réagit. C'est faux, dans la plupart des cas, le comportement policier me fait le même effet (G8/G20, Villanueva..dont une qui a pris des années de procédure pour qu'enfin une famille citoyenne gagne) La justification des faits après coup innocentant à chaque fois leur travail démontre toute l'injustice de notre système de justice a mis sur pied. Je ne vais pas m'étendre là-dessus mais sachez que je n'y crois pas à ce système.
Je reviens maintenant au titre du texte :
"il était au mauvais endroit au mauvais moment"
Celui qui y était se nomme Patrick Limoges, travailleur sur l'équipe d'entretien.
Quelle phrase biaisée et malhonnête en vue d'orienter l'opinion publique comme si celui-ci devait se justifier de passer par là pour se rendre à son travail. Patrick tu aurais dû deviné que ce matin-là, il y avait une opération policière mal foutue et que tu risquais de recevoir une balle dans la tête, ce qui à la limite aurait justifié ton absence au travail par une mauvaise intuition. Quel inconscience de ta part.
Tant pis pour toi Patrick si tu as reçu cette balle qui t'a enlevée à la vie, tu n'avais pas à être là, tu étais au mauvais endroit au mauvais moment
Mais ne nous inquiétons pas, après tout, une enquête policière sera faite sur la bavure policière, il est certain que ta mort sera justifiée car après tout, il était absolument essentiel de débarasser Montréal d'un de ces itinérants désinstitutionnalisés qui viennent tous les jours nous quêter une cigarette pour faire un autre bout de chemin sur la rue.
Quelle justice injuste pratique notre gente policière et judiciaire où le moindre petit citoyen ne vaut pas la balle qu'il a reçue, de leurs armes à eux.
Je pleure sur ta vie perdue et souhaite à tes proches mes sympathies sincères, cher Patrick.
P.S. Quelle connerie, je viens d'entendre à l'instant de notre cher média radiophonique Canadian qu'aujourd'hui 9 juin 2011, les policiers n'ont pas encore été rencontrés par les enquêteurs, ceci est justifié du fait qu'ils ont été amenés à l'hôpital sous le choc., eh bien nous aussi on l'est.
Au contraire, je crois qu'ils ont été vite enlevés du circuit afin d'éviter que les médias leur posent des questions et qu'ils doivent se faire indiquer la ligne à suivre pour tous.
UN pour tous, tous pour Un ! Vive la fraternité des policiers au-dessus des lois.
Pourquoi j'ai des doutes ?? Je dois être une personne trop négative ou trop cynique, que voulez-vous, je veux la justice !


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4 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    10 juin 2011

    @ Richard le Hir:
    «Autrefois, le modèle policier donné en exemple était celui des "bobbys" de Londres qui n’étaient même pas armés.».
    Ils ne portaient pas d'armes à feu, cependant ils étaient très, très bien entraînés au combat au corps à corps, tout en ayant comme directive de conserver de bons rapports avec la population, d'être courtois.
    Tout un contraste, avec des tueurs potentiels qui ne s'approchent pas à moins de 21 pieds, donc un peu mois de 6 mètres, d'un individu seul; et qui tirent d'abord, et constatent les conséquences après! Et quand les conséquences sont notamment la mort d'un pur innocent, elles sont bien sûr inacceptables pour notre société.
    J'habite pas très loin d'un petit poste de police particulier, qui sert essentiellement à la supervision des stagiaires de la police locale...
    Devrais-je songer à m'acheter un gilet pare-balles? On sait jamais; on dirait que ça devient assez fréquent, au Québec, que la police utilise une force excessive. Et comment savoir si en allant acheter un contenant de 2 litres de lait, au dépanneur, je ne serai pas un jour, «à la mauvaise place, au mauvais moment»...?

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juin 2011

    Oui monsieur !! Pour un exemple de ce que des policiers
    deviennent, voici une contribution au sujet d'un ancien
    combattant (US Marine) tué par 61 projectiles tirés par
    les "braves" membres d'une unité tactique (SWAT team).
    http://www.activistpost.com/2011/05/dramatic-footage-shows-moment-iraq-war.html
    Son crime? Rien, ils étaient à la mauvaise adresse. De plus
    en plus facile de tuer des civils.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    9 juin 2011

    Je retiens des explications des policiers qu'ils ont employé une méthode américaine pour tenter de circonscrire l'itinérant détraqué. Cette méthode veut que l'on fasse usage de son arme à feu si l'on se trouve dans le périmètre immédiat (21 pieds) d'une personne menaçante.
    Évidemment, personne ne dit pour quoi il fallait absolument que la police s'empare du malheureux dans cette situation. Il se servait d'un couteau pour percer des sacs et n'est devenu menaçant que lorsque confronté par la police.
    Il aurait été si simple de le surveiller à distance respectable et d'appeler des renforts spécialisés pour le prendre en charge.
    Autrefois, le modèle policier donné en exemple était celui des "bobbys" de Londres qui n'étaient même pas armés. Même s'ils le sont aujourd'hui, ils n'ont pas la réputation d'avoir la gâchette aussi facile que ces "cowboys" d'Américains.
    Pourquoi nous obstinons-nous à prendre pour modèle un système qui court à sa faillite tant sur le plan moral qu'économique ? Parce que ça fait "plusse" vrai ?
    Au lieu de copier les meilleurs, on copie les plus mauvais.
    "Faut tu être gnochons ?"
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    9 juin 2011

    Je comprends votre désarroi et votre colère.
    Il n'y aura pas de justice car l'enquête "intra muros" menée par la Sûreté du Québec " restera suspecte et à l'abri de l'examen citoyen.
    Seuls un jury composé de 12 citoyens et citoyennes tirés au hasard, impartiaux et désintéressés pourraient tirer les conclusions qui s'imposent.
    Mais personne ne rendra la vie à ce garçon.
    Pierre Cloutier