John Baird fait notre jeu

Tribune libre 2011


En remplaçant les deux peintures d’Alfred Pellan par un portrait d’ Élizabeth Deux, reine du Canada et du Commonwealth, John Baird, ministre des affaires étrangères du Canada, fait notre jeu.

Ce qu’il affirme à la face du monde entier, c’est que le Canada est toujours une colonie de la Grande Bretagne, rien de moins. Ottawa demeure inféodé à Londres.

Symbolique direz-vous? C’est plutôt une des preuves que nous cherchons à produire à la face du monde entier pour justifier notre indépendance à venir.

Toute notre pédagogie des dernières années vise à prouver à la face du monde que le Québec est une Nation officiellement reconnue au moins deux fois et que de plus, le Québec a construit en son
propre giron les assises de son État.

Pendant ce temps, Ottawa est demeuré un pouvoir post-colonial (et maintenant colonial) inféodé aux intérêts impériaux ou post-impériaux du gouvernement de Londres.

Le Québec n’est plus ni une colonie ni une province mais un État Nation à reconnaitre, face au gouvernement ARBITRAIRE, UNITAIRE ET IMPÉRIAL D’OTTAWA, malgré les Statuts Refondus de Westminster
du 11 décembre 1931. Rappelez-vous: tout Québécois né avant cette date dont moi-même, né en mars 1931, est né sujet britannique. Je l’ai appris lorsque je suis entré en Angleterre pour la première fois
alors que je servais dans la Canadian Army. C’était en 1957 et le douanier anglais a refusé d’estamper mon passeport :”You’re a British Subject Sir”.

Au lieu de réagir comme des enfants, exploitons cet incident pour prouver à la face du monde entier que nous ne sommes plus des coloniaux mais un État Nation et que nous entendons faire reconnaitre
nos statuts, comme je tente de le faire comprendre à une majorité de Québécois qui ne connaissent pas la différence entre une province d’Empire inféodée à un pouvoir impérial ou post-impérial
et un État Nation.

Toute la géopolitique vise le statut d’État alors que la politique maintient le Québec au niveau d’une province d’Empire. Durs de comprenure les Québécois.

Si la reine Élizabeth Deux est notre chef d’État, alors le Québec n’est qu’une province. Si nous voulons “L’INDÉPENDANCE”, ALORS IL FAUT PROUVER AU MONDE ENTIER QUE NOUS NE SOMMES
PLUS UNE PROVINCE MAIS UN ÉTAT-NATION APTE ET CAPABLE DE SE GOUVERNER LUI-MÊME.

La reine cesse d’être Chef d’État. Elle peut cependant devenir un symbole dénué de STATUT. Ottawa ne peut pas nier que la reine Élizabeth Deux est Chef d’État du Canada puisqu’il vient de l’affirmer
sans nuance.

Est-ce que les Québécois vont finir par comprendre?

JRMS


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René Marcel Sauvé217 articles

  • 252 547

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 juillet 2011


    Danièle,
    Elizabeth Deux est chef d'État en Angleterre et au Canada,
    mais elle n'est pas chef d'État du Commonwealth, ce que
    personne n'accepterait nulle part, en commençant par
    l'Inde, les anciennes colonies d'Afrique dont le Ghana
    et le Nigeria, et maintenant la Nouvelle Zélande.
    Elle peut rester symbolique après l'indépendance du
    Québec si le Québec demeure membre du Commonwealth.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2011

    «La reine cesse d’être Chef d’État. Elle peut cependant devenir un symbole dénué de STATUT. »
    JRM Sauvé
    Monsieur Sauvé,
    Dans un Québec indépendant, la reine peut devenir un symbole dénué de statut ? Est-ce bien cela ? Si oui, qu'entendez-vous par là ?
    Les leaders péquistes ont toujours entretenu une zone d'ombre au sujet de la couronne britannique dans un Québec indépendant.
    Pour ma part, les choses se sont un peu plus éclairées le printemps dernier lorsque j'ai parlé à Daniel Turp face-à-face lors d'un 5à7 tenu à Montréal. Même si je ne lui reconnaît aucune autorité quant à la nature de notre Constitution d'État, je lui ai quand même demandé si,pour lui, le régime adopté serait une république, il m'a répondu « évidemment ! » .
    Seconde et dernière question : « Est-ce que notre république ferait partie du Commonwealth ? » C'est là que ça se corse, D. Turp me répond : « Oui, pour faire plaisir aux Anglais ! »
    Comme je le dis et l'écris souvent, en ce qui me concerne, je vois l'indépendance comme un processus de décolonisation et ce processus prendra tout son sens avec la rédaction de notre première Constitution d'État par une Assemblée constituante.
    Or, je ne vois pas pourquoi nous devrions commencer à peser et sous-peser ce qui pourrait « faire plaisir aux Anglais » !
    Décolonisons-nous totalement et si « les Anglais » ne sont pas contents ils auront tout le Canada pour s'épanouir !
    Que le futur État indépendant du Québec soit aussi républicain que la République d'Irlande !
    -

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    30 juillet 2011

    Apprécions le contexte: La profonde métamorphose du Canada. Et en quoi cela sert la cause.
    Depuis 1760, les Anglais dépendaient des Habitants pour même exister comme entité politique sur le continent (Guy Carleton); l'État canadien va lui succéder.
    Le lendemain du 2 Mai, le ROC célèbre enfin sa libération du Québec. Il ne dépendent plus de nous pour se gouverner, ''désormais'' il peuvent définir leur Canada sans Nous.
    En décrochant ce tableau de Pellan, Harper pose un geste symbolique qui mène plus loin au démentellement du Canada de Trudeau (c'est lui qui avait coopté: Pellan, Riopel, Lemieux, dans sa narration du Canada).
    ''Désormais''le Canada va se définir sans nous.Out Pellan. Vive la Reine ! Good riddance.
    Il ne reste qu'au Québec à se définir sans lui.
    JCPomerleau

  • Laurent Desbois Répondre

    30 juillet 2011

    Baird est le ministre des affaires très étrangères!
    Pellan est le 2e récipiendaire du Prix Louis-Philippe-Hébert de la SSJB (1972) juste après Lemieux et avant Riopelle.
    « Pour assurer leur emprise, les régimes fascistes ne pouvaient faire autrement que «mettre au pas» les récalcitrants: les adversaires politiques, mais aussi les intellectuels et les artistes. »
    Rien à voir avec Trudeau, le NDP ou les Conservateurs… C’est le Canada qui s’exprime!
    Il y avait des liens entre les orangistes et le KKK. Ils s’échangeaient des listes de membres. Il y a aussi une grosse différence…. Le KKK a été déclaré illégal à l’USA, mais les Orangistes sont toujours actifs et légal au Canada. Ils utilisent des noms plus acceptables, voir Heritage Front et Reform Party.
    Le 12 octobre 1889, au cours des débats à la Chambre des communes, Henri Bourassa se fait huer par des députés anglophones. Quand il tente de s’expliquer en français, il se fait crier : « Speak White ! ».

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2011

    Oui mon cher Général Sauvé, encore une fois, en revenant au fondement même de notre combat, pour remettez les pendules à l'heure.
    Au-delà des querelles sémantiques qui sont du mandarin pour les Québécois, c'est l'essence de notre lutte qu'il faut transmettre et répéter sans cesse que vous signalez ici.
    Ce coup des tableaux de Pellan font plus pour l'Indépendance que toutes nos divisions additionnées...
    Une image vaut mille mots, deux tableaux valent plusieurs bibliothèques.
    Faudrait lui renvoyer au ministre Baird, sans timbre et en inscrivant OHMS, On her majesty service en haut de l'enveloppe à droite, tous les portraits de la reine qui traînent encore au Québec.
    gr

  • Pierrette St-Onge Répondre

    30 juillet 2011

    M. Sauvé,
    Très bonne analyse comme toujours. Ce n’est pas facile cependant de changer notre façon de comprendre que le Canada est toujours une Colonie de la Grande Bretagne après tant d’années à se faire marteler insidieusement que nous sommes une province assujettie, sous le joug du Canada et incapable de nous gouverner sans lui. Dans les faits, nous le voyons bien, mais le comprenons nous vraiment?
    Dommage que les Québécois ne s’intéressent pas tellement aux causes profondes de notre aliénation. Ils sont plutôt à la consommation, à l’individualisme et à la contestation du pouvoir politique pour faire mode, comme si nous pouvions nous comparer à tous ces pays qui descendent dans la rue parce qu’ils sont opprimés à l’os et qui sont incapables d’arrêter leur oppression par la démocratie participative.
    Pendant que la jeunesse s’intéresse à tout ce qui se passe ailleurs qu’au Québec, pendant qu’on admire tout ce qui n’est pas Québécois, pendant que la langue régresse partout au Québec, pendant qu’on crée partout des mouvements pour faire avancer les choses chacun à notre façon, nous nous divisons, nous ne sommes pas unis, nous n’avons pas le vrai pouvoir et bientôt à cause de l’immigration, à cause du pouvoir qui risque de nous échapper encore pour 4 ans, il sera trop tard pour l’indépendance.
    Pierrette St-Onge

  • Lise Pelletier Répondre

    30 juillet 2011

    M.Sauvé,
    S'ils ont cru que cela passerait inaperçu, ils en prennent pour leur rhume.
    Ce geste fait par le PCC a un but, ce gouvernement majoritaire et autoritaire et à qui nulle dissension n'échappe (G8-G20) a bien vu lors des différentes manifestations de 2010 et 2011 que les Québécois se lèvent tout doucement.
    En apparence ce n'est rien mais en profondeur le mouvement fait des vagues, les Québécois sont prudents et n'ôsent manifester trop d'enthousiasme, le référendum de 95 a laissé un arrière goût amer d'une liberté manquée.
    Malgré ce qu'en disent M.Racine et Tétraèdre, moi je garde espoir en mon Peuple dont la fine glace d'indifférence va voler en mille éclats au moment venu.
    En attendant M.Sauvé, chacun de nous à sa part de travail à accomplir, vous on le sait c'est la formation géopolitique de notre Etat Nation. La sortie de votre livre et dont j'espère que les mots seront repris par les membres et députés du Parti Québécois.
    - Pour d'autres, c'est d'être à l'affût de toute nouvelle pouvant nuire aux fédéralistes.
    - Pour d'autres encore, c'est la force économique du Québec à faire connaître.
    - Pour d'autres, tel nos politiciens aspirant à prendre le pouvoir, c'est de ramasser toutes les informations pertinentes et les propager, les sujets de mécontentement ne manquent pas. L'immigration massive non-intégrée et économiquement une charge, l'exploitation et le vol de nos ressources naturelles, le non-respect des citoyens par les pouvoirs en place, la fausse démocratie exercée et etc..
    - Pour d'autres, ce sera de faire la promotion d'une charte citoyenne, d'une constitution québécoise à écrire avec la participation des citoyens, d'une charte de la laicité de l'Etat.
    Les mois à venir seront déterminants pour notre devenir, à nous tous d'en prendre bonne note et d'agir en conséquence. L'indépendance du Québec sera un sujet d'actualité, les médias n'ayant d'autre choix que d'en parler.
    La rue nous appartient, prenons-la et dénonçons les voleurs, les menteurs, les faussaires de l'information qui vont revenir polluer les ondes radiophoniques et télévisuelles pour tenter d'endormir le peuple qui s'éveille. Ne les laissons pas faire, trouvons leurs points faibles.
    Lise Pelletier,
    Membre du Rassemblement pour l'Indépendance Nationale.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2011

    Vous avez parfaitement raison monsieur Sauvé.
    Faudrait également mentionner que le ministre démontre en même temps tout le mépris que peuvent éprouver les "red neck" de l'ouest canadien à l'égard de la culture franco-québécoise.
    Le "Love in" de Montréal en 1995 ne fut que du théâtre pour nous faire croire à un supposé amour des gens du ROC à notre endroit, alors que dans les faits, le ROC n'a que du mépris à l'égard de la nation québécoise.
    Il faudra garder en mémoire lors d'un prochain rendez-vous décisif pour que l'on puisse enfin se donner un pays, que le ROC par ses agirs montre tout l'inverse du "we love you" que l'on nous a pleuré à chaudes larmes en octobre 1995.
    Je me souviens. Je vais me souvenir.
    Nous nous souvenons. Nous nous souviendrons.
    Peuple du Québec exerce ta mémoire bonyeu!!!
    De Soulanges,
    Normand Perry.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2011

    Ottawa demeure inféodé à Londres
    la rue St-Jacques est inféodé à Bay Street qui elle-même est inféodé à la City...
    Un Québec indépendant à la sauce PQ ne changerait rien à ce fait.
    ...preuves que nous cherchons à produire à la face du monde entier pour justifier notre indépendance à venir
    Les Canadiens-français n'ont aucunement de temps à perdre à convaincre les Brésiliens... les Polonais... les Nigériens... les Turques... les Birmans... les Mongoles... qui en ont rien à «crisser» du statut politique de l'État québécois...
    Québec est une Nation officiellement reconnue au moins deux fois et que de plus, le Québec a construit en son propre giron les assises de son État
    Québec n'est aucunement une nation... mais bel et bien présentement un État fédéré... ou une «province» pour les nostalgique ou pour les gens en manque de sensationnalisme... et qui plus est... un État fédéré dont le nom même fut imposé aux véritables natifs de cet État; c'Est à dire les véritables Canadiens (français). Les gouvernements responsables élus via les élections législatives (depuis 1848) font en sorte qu'effectivement, le Québec se trouve être en quelques sorte l'État-Nation des Canadiens-français... ceux vivant au Québec du moins...
    Tant qu'aux Acadiens... ils forment bel et bien une nation... et n'ont pourtant pas d'assise étatique. Ont-ils besoins de s'apitoyer sur des histoires de tableaux à la con de la reine pour se convaincre qu'ils forment une nation ??? Le problème justement avec les «natinonalistes» québécois... c'est leurs manques de maturité politique et leurs insignifiances à constamment tomber dans les pièges que leurs tendent les fédéralistes (lire mondialistes...)... lesquels insignifiances la grande majorité de la population (tant pseudo-souverainiste que fédéraliste...) se contre-câlisse..
    Sylvain Marcoux

  • Michel Guay Répondre

    30 juillet 2011

    Les Québecois sont un peuple de colonisés sans fierté sans histoire sans honneur sans langue nationale sans constitution, sans héros , sans intelligence, sans sagesse, sans médias, sans culture, sans unité, sans chef, sans représentation mondiale, sans avenir du seul fait que ce peuple refuse d'être une Nation un État indépendant et de cesser de voter pour ses destructeurs.
    TÉTRAÈDRE

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2011

    "Est-ce que les Québécois vont finir par comprendre ?"
    Ce serait très étonnant, mais gardons l'espoir. Tout ce que nous faisons, même ici sur Vigile.net, n'est que mordre notre laisse http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRWfOqQMNYnv5RhtfaPePrCP6OMwOvFs6D-foW4-LPyRR3eIgHdIw
    Le chien qui mord sa laisse a l'impression d'être libre, d'avoir un certain contrôle sur son maître.
    Le chien qui apporte sa laisse à son maître pour aller prendre une marche croît qu'il est en réalité celui qui va promener l'autre.
    C'est ça qu'est devenu le Québécois, et le PQMarois c'est exactement ça. C'est désolant de voir sur Vigile.ne tout les émotifs pro-marois qui mordillent leurs laisses.