AFFAIRE MADOFF

JP Morgan va payer 2 milliards et reconnaître ses torts pour éviter les poursuites

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Une petite tape sur les doigts et on continue...

New York — La banque américaine JP Morgan Chase, qui était l’établissement financier utilisé par l’escroc Bernard Madoff, a accepté de verser quelque 2 milliards de dollars aux autorités américaines pour éviter les poursuites, selon la presse américaine.

L’annonce devrait en être faite cette semaine, rapportent lundi le Wall Street Journal et le New York Times, citant des personnes proches du dossier.

JP Morgan était accusée par les autorités d’avoir ignoré des indices qui auraient permis de mettre un terme plus rapidement aux méfaits de M. Madoff, auteur de la plus grosse escroquerie de l’histoire. Le montant de la transaction se situe dans la fourchette haute des sommes évoquées ces dernières semaines par la presse américaine. L’essentiel en sera reversé aux victimes de M. Madoff.

La première banque américaine par les actifs a aussi accepté de reconnaître la véracité des accusations qui lui étaient adressées et promis de s’amender. Fait exceptionnel pour un établissement de cette taille, JP Morgan va se retrouver « en conditionnelle », la justice américaine pouvant relancer une procédure contre elle au cas où elle devrait de nouveau errer, affirme le New York Times.

Avec cette nouvelle amende, JP Morgan aura payé quelque 20 milliards de dollars de pénalités au cours des douze derniers mois pour essayer de se sortir de ses multiples affaires judiciaires, note le NYT.

Le liquidateur de l’affaire Madoff, Irving Picard, avait lancé des poursuites contre JP Morgan Chase, réclamant jusqu’à 20 milliards de dollars de dédommagements, mais un juge fédéral, puis une cour d’appel, ont rejeté la légitimité de ces poursuites, estimant que seuls les investisseurs lésés pouvaient les engager. Un recours a été déposé devant la Cour Suprême, qui doit maintenant dire si elle s’en saisit ou non.

Bernard Madoff a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour son escroquerie, estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l’on compte avec ou sans les intérêts. Son escroquerie, consistant à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser les clients plus anciens, avait éclaté en décembre 2008, lorsqu’avec la crise, un nombre croissant d’investisseurs avaient demandé à récupérer leur dû.

Irving Picard accuse JP Morgan Chase, qui a abrité le compte de Bernard Madoff pendant deux décennies, de complicité de fraude, estimant qu’elle avait ignoré sciemment de nombreux signaux d’alarme qui indiquaient que l’argent de M. Madoff était issu d’une opération frauduleuse.


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