Dans un article publié par Nathalie Elgrably dans le Journal du 23 février sous le titre « Pourquoi vénérer la « liberté » avec l’euthanasie? », l’autrice assimile à tort l’aide médicale à mourir à l’euthanasie qui, en passant, n’est légale que dans cinq pays, soit la Colombie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l'Espagne. Et, à partir de cet amalgame inapproprié, elle dénigre ce qu’elle appelle l’euthanasie (mais qui est en réalité l’aide médicale à mourir) en arguant que « l’accès à l’injection létale serait, dit-on, une question de « liberté » et de dignité »
Par ailleurs, à la suite d’une petite recherche effectuée sur la toile, j’ai appris, de sources sûres, que l'aide médicale à mourir vise à aider une personne atteinte d'une maladie grave et incurable à être accompagnée à sa demande par les médecins, après avis collégial, pour bénéficier d'une sédation terminale lui permettant d'en finir avec l'existence alors que l'euthanasie vise à administrer, au sein même de l'hôpital, à la demande d'un patient en phase terminale, un cocktail létal de médicaments sédatifs
De ces définitions, je ressors deux éléments distinctifs fondamentaux. Primo, le patient qui reçoit l’aide médicale à mourir est « atteint d’une maladie grave et incurable, alors que celui qui demande l’euthanasie est « en phase terminale ». Secundo, la décision d’accorder l’aide médicale à mourir se prend « en collégialité » dans un continuum de sois tandis l’euthanasie ne requiert que la « demande d’un patient ».
Enfin, je suis sidéré par la froideur de Nathalie Elgrably lorsqu’elle écrit que « sachant que les derniers mois de la vie sont ceux qui coûtent le plus cher au système de santé, comment ne pas voir dans cet empressement à élargir l’euthanasie (lire aide médicale à mourir) non pas une volonté d’apaiser la douleur mais un subterfuge pour réaliser des économies et alléger la pression sur les finances publiques? » Une question bassement économique sur un sujet aussi sérieux que la fin de vie d’un être humain…Tout simplement scandaleux!
https://www.journaldequebec.com/2023/02/23/pourquoi-venerer-la-liberte-avec-leuthanasie
Henri Marineau, Québec
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2 commentaires
François Champoux Répondre
27 février 2023Correction au 4e âragraphe de mon commentaire: Il ne faut pas se scandaliser...
Correction dans ce même 4e paragraphe: C'est pour cela que se profile dans notre gestion de l'État...
François Champoux Répondre
26 février 2023Bonjour M. Marineau,
J'ai lu votre réflexion sur l'AMAM et l'euthanasie à la suite de votre lecture d'une citoyenne.
Effectivement, le droit de choisir sa fin de vie au lieu d'attendre passivement la mort dans des conditions souvent misérables est une sujet de réflexion immense et oserais-je dire éternel. Albert Camus et bien d'autres penseurs (femmes comme hommes) nous ont bien conscientisé à l'absurdité de la vie. Même les religions n'ont pas vraiment réussi à nous en défaire avec leur foi quelconque en un dieu vengeure ou miséricorde.
Je ne pense pas qu'il faut se scandaliser du fait que des personne fassent des liens avec l'économie: l'économie, c'est la gestion de notre maison, de notre État et il n'est pas parfait: nous faisons notre possible. Mais il faut reconnaître que l'État faiblit à la bonne gestion de sa maison. La misère est humaine car nous pensons trop souvent que nous devons vivre dans un paradis.
J'ai vu (comme vous sûrment) notre déchéance humaine dans les CHSLD, et même dans nos maisons; il ne fait pas s'en scndaliser, mais tenter de la soulager, de la faire moindre, tout en sachant que nous ne pourrons sauver le monde. C'est pour cela que se propfile dans notre gestion de l'État cette "aide médicale à mourir" (AMAM); personne ne veut vivre dans la misère et trop souvent le suicide devient une solution.
Merci de votre réflexion qui m'a permis la mienne; elle m'aidera à mieux comprendre le droit, les lois et l'État.
François Champoux, Trois-Rivières