L'immaturité, ça va faire!

"pourquoi y a-t-il tant d'affaires de corruption au Québec?" Nationalisme et social-démocratie, répond Pratte. Évident, non?...


Le dernier numéro du magazine Maclean's était à peine arrivé en kiosque que toute la classe politique québécoise poussait des cris d'indignation. Gilles Duceppe a parlé de «xénophobie». Nathalie Normandeau s'est emportée: «Le Québec bashing, ça va faire!» Tout ça parce que Maclean's a osé titrer, à la une, que le Québec est «La province la plus corrompue du Canada».
Bien sûr, il existe dans certains milieux du Canada anglais des préjugés tenaces au sujet des Québécois. Le dossier du Maclean's n'est toutefois pas de cette eau-là. La rapidité et l'émotivité de la réaction de nos politiciens montrent à quel point nous sommes restés hypersensibles à toute critique venant de l'«extérieur». Cette immaturité n'est pas digne de ce que le Québec est devenu.
Dans une lettre ouverte, M. Duceppe fait remarquer qu'il y a eu des scandales politiques dans d'autres provinces; le journaliste du magazine l'écrit en toutes lettres. Le chef du Bloc souligne que le premier premier ministre de l'histoire du pays, John A. Macdonald («Johnny Macdonald», écrit M. Duceppe...), a perdu le pouvoir en raison du scandale du Canadien Pacifique; l'article du Maclean's le rappelle aussi.
La une est sensationnaliste mais le reportage comme tel respecte les règles de l'art. On n'y dit pas que la corruption est exclusive au Québec ni qu'elle est inscrite dans nos gènes. L'auteur, le journaliste Martin Patriquin, souligne que l'histoire politique québécoise est marquée par un nombre de scandales plus élevé que celle du reste du pays; ce fait est indéniable.
Si l'indignation des politiciens est unanime, les citoyens du Québec sont partagés. Sur quelque 10 000 personnes ayant répondu samedi à la question du jour de Cyberpresse, 50% donnaient raison au magazine. Il y a là matière à réflexion pour nos élus.
Maclean's avance quelques hypothèses pour expliquer le phénomène de la corruption dans la province. Certaines de ces hypothèses valent la peine qu'on s'y arrête. Par exemple, la permanence du débat sur l'indépendance. On cite le député de Québec solidaire, Amir Khadir: «Le PQ et les libéraux gouvernent le Québec depuis 40 ans. Plus ils restent au pouvoir, plus ils sont vulnérables à la corruption. La classe politique ne s'est pas renouvelée depuis des décennies. Nous sommes prisonniers de la question nationale.»
Autre cause possible: l'omniprésence de l'État. Comme le gouvernement du Québec et ses sociétés jouent un rôle déterminant dans la vie économique de la province, la tentation est grande pour les entreprises privées de soudoyer les membres de la classe politique.
Le columnist de Maclean's, Andrew Coyne, ennemi juré du nationalisme québécois, n'aura pas été surpris de la réaction épidermique des politiciens du Québec. Dans sa contribution au reportage, il attribue une part du problème de la corruption dans la province au fait que la critique du système en place y est souvent très mal reçue: «Étant donné la perception que la majorité francophone du Québec a d'elle-même - une minorité assiégée -, la critique constructive provoque inévitablement un serrement des rangs contre ce qu'on appelle du Québec bashing.»
Comme quoi ceux qui nous regardent de l'extérieur n'ont pas toujours tort... La question que lance Maclean's aujourd'hui tel un pavé dans la mare - pourquoi y a-t-il tant d'affaires de corruption au Québec? -, il y a longtemps que nous aurions dû nous la poser.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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