Sans l’ombre d’un doute, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, prépare le terrain en vue de la prochaine campagne électorale en annonçant divers nouveaux programmes, notamment sur les soins dentaires, la crise du logement, les immigrants temporaires et les garderies qui sont tous de compétence provinciale.
Nul doute que Justin Trudeau constate que son adversaire, Pierre Poilievre, domine en popularité dans les derniers sondages et qu’il a choisi la voie du «bon père de famille» envers «tous» les Canadiens d’un océan à l’autre. Quant à son empiétement manifeste dans les compétences provinciales, il fait le pari que les Canadiens, y compris les Québécois, accueilleront dans cette largesse les crédits supplémentaires qui seront versés dans leurs poches.
Or, la Constitution a clairement délimité les divers champs de compétence entre le fédéral et les provinces et ce partage fait foi de loi. Justin Trudeau aura beau invoquer sa «sympathie» envers les Canadiens qui sont aux prises avec une crise du logement, il ne peut faire fi des lois. Il appartient de facto aux provinces de gérer les domaines qui lui ont été octroyés par la Constitution.
Clairement, monsieur Trudeau veut «se refaire une beauté» avant la prochaine campagne électorale dont l’échéance arrive bientôt. En s’ingérant de la sorte dans les compétences provinciales, il attise l’ire des premiers ministres provinciaux qui, pour la plupart, sont très frileux quand il s’agit d’ingérence dans leurs champs de compétences. Justin Trudeau a emprunté un sentier semé d’embûches... A-t-il fait le bon choix?
Laxisme du ministre Carmant
J’ai toujours éprouvé une certaine inquiétude dans la façon dont le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, gère ses dossiers, notamment son manque d’assurance quand vient le temps de les défendre en point de presse ou à l’Assemblée nationale lors de la période des questions.
Dernièrement, à la suite d’un refus d’accès de la députée solidaire Christine Labrie au Centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation de Val-du-Lac, le ministre des Services sociaux a fait valoir qu'une telle initiative est une «fausse bonne idée».«Parler aux jeunes, ce n'est pas nécessairement quelque chose qu'on doit faire, ce n'est pas quelque chose que moi-même je désire faire. On parle de jeunes qui sont en Protection de la jeunesse. Ce n'est pas des jeunes qu'on croise dans la rue, je pense qu'il faut vraiment mettre les choses en perspective ici», a allégué le ministre à l’Assemblée nationale. De surcroît, son cabinet précise que,lorsque Lionel Carmant se rend dans un centre jeunesse, ce n’est pas pour parler aux jeunes, mais aux intervenants et aux gestionnaires.
Tout laisse à croire qu’il y a anguille sous roche dans certains centres jeunesse pour jeunes en difficulté d’adaptation. Ces jeunes, pour la plupart des ados, sont les mieux placés pour exprimer ouvertement leurs états de santé physique et psychologique au sujet desquels les élus pourraient les interroger, et peut-être, entreprendre une route vers un règlement de problème.
À mon avis, les jeunes qui fréquentent ces centres doivent bénéficier d’un milieu de vie où ils sont appelés à apercevoir le bout du tunnel, et non pas être traités comme des détenus exclus de toute communication avec l’extérieur. Conséquemment, monsieur Carmant, cessez votre laxisme improductif et ouvrez la voie au cheminement productif de ces jeunes en difficulté d’adaptation et qui ne demandent que d’être écoutés.
Henri Marineau, Québec
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