L'isolationnisme québécois

"Pourtant, il est évident que la mission en Afghanistan n'est pas la chose des États-Unis. " - A. Pratte (Inutile d'aller plus loin....- Vigile)


ISOLEMENT - Absence d'engagement avec les autres nations.



Selon un sondage publié cette semaine par le Journal de Montréal, 70% des Québécois s'opposent à la participation des soldats de Valcartier à la mission canadienne en Afghanistan. En 1942, 71% des Québécois votaient contre la conscription visant à combattre Hitler en Europe. Des pourcentages identiques, le même refus massif de la guerre, refus maintes fois répété au cours de notre histoire. Plusieurs y voient la preuve d'un pacifisme profondément enraciné. En réalité, il s'agit d'une attitude bien moins glorieuse: l'isolationnisme. La plupart des Québécois ne veulent pas être mêlés à ce qui se passe hors de leur patelin, du moins du point de vue militaire, et trouveront une foule de prétextes - le journaliste Jean-Charles Harvey parlait de «paravents» - pour couvrir cette indifférence d'un vernis de vertu.
Il y a 65 ans, alors que l'Allemagne occupe plusieurs pays d'Europe, dont notre mère patrie, que de Gaulle appelle le monde à l'aide, l'économiste François-Albert Angers écrit: les Canadiens français «ne sont nullement intéressés à se mêler aux querelles des grandes puissances». C'est clair.
Les Québécois ont la guerre en horreur, comme tous peuples sains d'esprit. Nous nous opposons aux guerres injustes ou aux motifs purement géopolitiques, ce en quoi nous avons mille fois raison. Nous imposons donc nos conditions. En particulier celle-ci: toute mission armée canadienne devrait se faire dans un cadre multilatéral, avec l'aval de l'ONU. Bravo!
Justement, la mission de l'OTAN en Afghanistan a été approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Oups... Il nous faut justifier notre opposition par d'autres arguments. Dans Le Devoir, un pacifiste déplore «le changement du rôle international des Forces canadiennes vers des opérations guerrières en partenariat avec l'armée états-unienne». Pourtant, il est évident que la mission en Afghanistan n'est pas la chose des États-Unis. Trente-sept pays ont envoyé des troupes dans ce pays: dont la France (suppôt de Washington, comme on le sait...), l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, la Suède, l'Allemagne, le Danemark, la Turquie... Tous ces pays enverraient tuer leurs jeunes juste pour faire plaisir à W.?
Les Québécois bien-pensants souhaitent que les pays riches envoient des troupes au Darfour pour mettre fin aux tueries là-bas. Mais que diraient-ils le jour où cette mission, tout aussi complexe que celle d'Afghanistan, s'embourberait? Le jour où nos soldats s'y feraient tuer? Ils dresseraient un nouveau paravent.
La même élite déplorait qu'on fasse la sourde oreille aux appels désespérés du général Roméo Dallaire, au Rwanda. Or, c'est elle aujourd'hui qui tourne le dos au même Dallaire lorsqu'il rappelle: «La responsabilité internationale, ce n'est pas seulement donner de l'argent pour le développement international. C'est aussi des sueurs, des grincements de dents et, parfois, le sang de nos jeunes.»
Pacifistes, les Québécois? En effet: peu importe la gravité de ce qui se passe sur la planète, ils veulent qu'on leur fiche la paix.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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