La dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran, un pays signataire du traité de non-prolifération, constitue selon moi un véritable outrage à l'équité et à la justice internationale. Je m'étonne du peu d'émoi, et aussi de l'information trop souvent incomplète rapportée par les médias canadiens, sur les grands enjeux internationaux comme celui-ci. Trop peu de journalisme d'enquête contestataire... À lire les revues canadiennes, nous avons l'impression que celles-ci ne vont que très timidement au-delà de la ligne officielle de la politique internationale canadiennne, elle-même passablement à la remorque de celle des É.-U.
Au moment même où le Conseil de sécurité de l'ONU vante les bienfaits de la non-prolifération et fignole sa résolution inefficace contre l'Iran, George W. Bush, cet apôtre de la paix, prenait son bâton de pèlerin et ratifiait un traité de coopération accrue dans le domaine du nucléaire avec l'Inde, un pays qui n'a pas signé l'accord de non-prolifération...
De son côté, l'État d'Israël, un ennemi juré de l'Iran, et un pays qui n'a pas non plus ratifié le traité de non-prolifération nucléaire, continue de fabriquer bien tranquillement, et ce depuis 1976, des centaines de bombes atomiques. Les armes de destruction massive de l'État sioniste ont été mises au point et expérimentées, faut-il le rappeler, dans le plus grand secret, avec la complicité de l'Afrique du Sud, un État pratiquant alors lui aussi une politique agressive d'apartheid. Qui se ressemble, s'assemble...
Bien que soupçonnée depuis longtemps, la fabrication en série, par l'État d'Israël, de bombes atomiques n'a été confirmée au grand public que 10 ans plus tard, dans un article publié en 1986 par le London Sunday Times, à partir des renseignements et des photographies incriminantes fournies par Mordechai Vanunnu, un technicien nucléaire israélien travaillant à l'usine de production d'armes atomiques de Dimona.
Dysfonctionnement
Avec le dossier du nucléaire iranien, l'ONU démontre, une fois de plus qu'elle ne fonctionne pas. La raison de ce dysfonctionnement, c'est son dérapage progressif par rapport au mandat initial qui lui a été confié, à savoir éliminer la guerre en tant que mode de solution des conflits internationaux. Dans les faits, l'ONU n'est que l'ombre d'elle-même, un simple forum international dépourvu de tout pouvoir crédible d'intervention et bien neutralisé par un petit groupe de grandes puissances qui préfèrent se faire justice elles-même sur la scène internationale, et substituer à l'ONU son propre outil d'intervention militaire, l'OTAN.
Vous direz que je suis bien naïf... mais mon souhait, pour la nouvelle année, ce serait que les nations puissantes de la terre adoptent unanimement la transparence et l'honnêteté aux Nations unies. En abandonnant leurs vieilles habitudes basées sur l'égoïsme, le double-standard, la langue de bois, et l'hypocrisie, il deviendra alors possible d'élaborer une résolution honnête, universelle et efficace contre la prolifération nucléaire. Cette résolution obligerait, dans une première étape, toutes les puissances secondaires de la terre qui ne l'ont pas déjà fait, incluant Israël, à adhérer au programme de non-prolifération nucléaire.
Cette résolution donnerait aux inspecteurs de l'ONU un accès illimité et immédiat sur demande à toutes les installations suspectes des pays concernés. On procéderait au démantèlement immédiat des armes atomiques et à la mise sous contrôle international du matériel nucléaire de grade militaire en leur possession. Il va de soi que des sanctions économiques très sévères seront appliquées envers les pays renégats. Puis, les grandes puissances pourront à leur tour se débarrasser de leurs propres armes atomiques, devenues inutiles parce qu'ayant renoncé à la guerre, elles accepteront, comme les autres nations, de confier à l'ONU le règlement des différends internationaux. Les peuples de la terre connaîtront alors la paix.
Dr Christian Phaneuf
Québec
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