La saga que provoque l’oléoduc Trans Mountain entre la Colombie Britannique et l’Alberta, deux gouvernements pourtant néo-démocrates, démontre à quel point le gouvernement central fédéral canadian vit une période cruciale de son histoire.
En effet, il m’apparaît clair que l’argumentaire de l’« intérêt national » clamé haut et fort depuis le début du conflit par le premier ministre Trudeau est loin de rallier tous les Canadiens, en particulier les Britanno-colombiens qui semblent prêts à tout pour empêcher la réalisation de Trans Mountain.
L’escalade des moyens de pression de part et d’autre des différents paliers de gouvernements est enclenchée, notamment un débat d’urgence à la Chambre des communes à Ottawa, l'adoption d'une loi inédite en Alberta qui pourrait réduire les approvisionnements en pétrole de la Colombie-Britannique, et la menace du procureur général de la Colombie Britannique de poursuivre l'Alberta, alléguant qu'il est inconstitutionnel pour une province d'utiliser sa politique énergétique comme arme de représailles commerciales.
À mes yeux, nous vivons actuellement une crise constitutionnelle dont l’issue, inconnue jusqu’à maintenant, devra être réglée devant les tribunaux. Une démarche qui pourrait être très longue et qui risque de compromettre sérieusement l’aboutissement de l’oléoduc en plus de donner un dur coup à la crédibilité du pouvoir central à Ottawa.
En ce qui a trait à Justin Trudeau, coincé entre l’arbre et l’écorce, il devra sortir un argumentaire dans le béton s’il aspire convaincre les Britanno-colombiens des bienfaits de l’oléoduc tout en conservant les circonscriptions libérales acquises lors des dernières élections fédérales, un tour de force qui nécessitera plus que les paroles creuses auxquelles il nous a habitués depuis son entrée en fonction.
Henri Marineau, Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
1 commentaire
Jean Lespérance Répondre
21 avril 2018Je n'arrive pas à comprendre comment on peut vouloir approvisionner des pétroliers dans la Colombie-Britannique avec l'oléoduc Trans Mountain. Dans cette partie du Pacifique, déjà le trafic maritime est intense, les chances qu'en rajoutant un nombre épouvantable de bateaux et qu'il n'arrive aucun accident sont nulles. En plus du risque bien réel de massacrer toute l'industrie de la pêche et l'industrie touristique.
Pouvez-vous imaginer ce que les États-Unis nous feraient payer advenant un désastre maritime qui ruinerait .ne serait-ce qu'une partie de leur industrie de la pêche collée sur la nôtre? Et s'il fallait en plus que Seattle soit touchée par des mares de goudron, nous serions tout simplement ruinés. Les États-Unis entameraient des poursuites judiciaires qui n'en finiraient plus. Et ils auraient bien raison, pourquoi? L'oléoduc Keystone qui leur appartient ne va nullement vers la Pacifique mais va vers le sud. Et pourquoi le gouvernement américain a compris et le nôtre s'entête à vouloir faire la bêtise du siècle?