La commission Bastarache n’exclut pas une analyse des notes de Lalande

Commission Bastarache


Québec — La commission Bastarache va-t-elle faire effectuer une expertise sur les agendas et les notes de l’ancien sous-ministre Georges Lalande? La question était sur toutes les lèvres sur l’heure du midi à la commission Bastarache.
Questionné à ce sujet par l'avocat d’un des participants, le procureur en chef de la commission, Giuseppe Battista, n’a pas exclu cette possibilité. Pour certains, proches de M. Lalande, ce serait là une mesure «abusive» bien que Me Lalande ne s’opposerait pas à une telle demande, a-t-on appris. Pour d’autres, une telle expertise serait «logique» compte tenu du fait que les notes de Marc Bellemare, sur un carton, ont fait l’objet d’une expertise d’un fonctionnaire fédéral, Luc Brazeau, la semaine dernière.
Plus tôt ce matin, l’ancien sous-ministre associé à la Justice, Georges Lalande, est venu corroborer à grand renfort de notes les allégations de Marc Bellemare. M. Lalande a conservé tous ses agendas qui contenaient des notes précises — prises au crayon de plomb — sur les rencontres avec Franco Fava, notamment. Celles-ci ont démontré que le collecteur de fonds avaient talonné Georges Lalande au sujet de nomination de juges.
Comme Le Devoir l’avait révélé vendredi, M. Lalande a soutenu que le célèbre collecteur de fonds lui avait fait part, à l’été 2003, de son impatience à l’égard du nouveau ministre: «Bellemare s’entête à jouer aux purs», aurait dit M. Fava à M. Lalande, lors d’une rencontre au restaurant Michelangelo. Le collecteur, a expliqué M. Lalande, estimait que le ministre ne comprenait pas qu’il fallait nommer les «amis» du parti. «Franco me revient avec ses histoires de nominations», a même noté M. Lalande en juillet 2003. «M. Fava mélange parfois le Conseil du patronat et le PLQ», aurait dit le président du CPQ de l’époque, Gilles Taillon, à M. Lalande.
Selon les notes de M. Lalande, M. Fava a usé des mêmes termes qu’il avait employés avec Marc Bellemare, soit qu’après «neuf ans dans l’opposition», ça «foule aux portes». M. Fava aurait aussi expliqué qu’il rencontrait régulièrement Chantal Landry pour «aligner» des listes de noms de personnes à nommer et il s’est vanté d’être un ami du premier ministre Jean Charest. Il a aussi noté dans son agenda que M. Fava avait indiqué que lui et d’autres au PLQ souhaitaient que «la cousine de Michel Després [Line Gosselin-Després] soit nommée à Québec».
M. Lalande avait aussi des notes faisant référence à la nomination de Marc Bisson, fils du collecteur Guy Bisson, à Longueuil, et à celle de Michel Simard comme juge en chef adjoint à Québec. Selon ses dires, M. Lalande a tenté de discuter de ces propos de M. Fava avec Marc Bellemare, mais ce dernier a refusé pendant plusieurs mois. Ce n’est qu’en mars 2004, un peu plus d’un mois avant sa démission, que le ministre aurait «déballé son sac» et confié qu’il avait fait des nominations «sous pression».


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