La crise des médias empire

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Le problème des médias papiers est structurel : internet a tout changé



Ça va vraiment mal dans l’industrie des médias écrits.




Quatre ans seulement après sa création, voilà que Groupe Capitales Médias se retrouve au bord de la faillite. Créé par l’ancien ministre libéral Martin Cauchon, ce groupe de presse a vu le jour en mars 2015 alors que Power Corp. lui avait « vendu » ses quotidiens régionaux Le Soleil, Le Nouvelliste, Le Droit, La Tribune, Le Quotidien/Le Progrès et La Voix de l’Est.









Qui sera le prochain média à rendre l’âme ?




Fragilisée par la baisse marquée des revenus publicitaires en faveur des membres du GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et par la cannibalisation par ces mêmes géants du web de l’information diffusée par nos médias, l’industrie des médias écrits en arrache terriblement depuis plusieurs années.




Et ça empire, non seulement au Québec, mais également au Canada, aux É.-U. et ailleurs dans le monde.




Que faire ?




Que le gouvernement Legault garantisse une aide gouvernementale d’urgence de 5 millions $ pour amenuiser les dégâts financiers de Groupe Capitales Médias... ça se défend si l’on veut éviter que le personnel de l’entreprise soit saigné à blanc dans cette mésaventure médiatique.




Mais cette aide partielle ne résoudra en rien la crise que traversent les médias écrits.




Il faut que Québec et le gouvernement fédéral passent de la parole à l’acte et mettent immédiatement en place un train de mesures financières concrètes pour assurer la survie de nos médias écrits. À la condition bien entendu que les médias aient fait au préalable le ménage dans leurs finances.




Cela dit, il faut absolument que les mesures gouvernementales mises en place soient justes et équitables pour tous les survivants actuels du monde des médias écrits.




Ce qui inclut autant La Presse, Le Devoir, Montreal Gazette... que les journaux de Québecor Média (Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, etc.). Y compris bien sûr les journaux de Capitales Médias que l’on souhaite sauver : Le Soleil, La Tribune, Le Droit, Le Nouvelliste, La Voix de l’Est, Le Quotidien.




Des exemples de mesures financières susceptibles d’aider tout le monde ?




Cela peut comprendre :





  • L’octroi de crédits d’impôt à l’emploi médiatique





  • L’engagement d’allouer aux médias locaux la majorité du budget publicitaire que les gouvernements (Québec, Ottawa, municipalités) dépensent actuellement chez les membres du GAFA





  • L’imposition aux membres du GAFA d’une redevance sur l’information qu’ils piquent dans les médias locaux





  • L’octroi d’un crédit d’impôt spécial aux entreprises qui achètent de l’espace publicitaire dans les médias écrits locaux





  • La mise en place d’un programme d’aide financière à long terme pour les médias en difficulté




Trudeau inéquitable




Le gouvernement Trudeau a annoncé lors de son budget une aide financière de 595 millions $ sur cinq ans. Le problème ? Les critères pour accéder à cette aide sont mal définis.




C’est d’ailleurs le cas pour le crédit d’impôt que le fédéral accorde aux médias qui se transforment en OBNL (organisation à but non lucratif), comme ce fut le cas avec La Presse.




Alors que La Presse y a droit, Le Devoir, qui survit dans des conditions similaires ne peut en bénéficier.




Par ailleurs, si jamais Québecor met la main sur les journaux de Capitales Médias, j’espère que les adversaires de Pierre Karl Péladeau se garderont une petite gêne avant de l’accuser de concentration médiatique.






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