La gratuité scolaire n'est «pas possible», dit Marois

Dites-moi, chère Pauline, comment la gratuité est-elle possible en France, et ailleurs, dans beaucoup d'ailleurs...? Des pays qui "font cela" et "beaucoup d'autres choses encore"... Oui. Il y a le coffre à outils... Vous manquez d'oxygène, ou quoi?



TOMMY CHOUINARD La Presse (Sorel-Tracy) - Pour la première fois, la chef péquiste Pauline Marois soutient que la gratuité scolaire n'est «pas possible».
En conférence de presse au cégep de Sorel-Tracy lundi, Mme Marois a réitéré sa promesse d'abroger la loi 12 (projet de loi 78) et d'annuler la hausse des droits de scolarité. Elle a prévenu les étudiants que, s'il est minoritaire, un gouvernement péquiste pourrait difficilement réaliser son engagement, que les droits de scolarité pourraient tout de même augmenter. «Je les invite à y réfléchir, a-t-elle affirmé. Moi, je veux les abolir, mais vous savez très bien à quelle lutte ça pourrait donner lieu à l'Assemblée nationale. (...) J'aimerais mieux que (le PQ) soit majoritaire, parce que ce sera beaucoup plus simple.»
Elle a martelé que pour régler la crise, il faut un gouvernement majoritaire du PQ. Elle veut convaincre les étudiants de se rendre aux urnes, mais aussi de ne pas se laisser séduire par d'autres partis comme Québec solidaire.
Le PQ promet de tenir un sommet sur les études supérieures. Un gouvernement péquiste proposerait d'indexer les droits de scolarité. Mais toutes les autres propositions seraient sur la table et pourraient être débattues, disait Mme Marois jusqu'à maintenant. «L'indexation au coût de la vie sera la proposition que nous déposerons au sommet, ce qui n'empêchera pas, encore une fois, d'aborder d'autres propositions qui pourraient venir des étudiants, même le gel, même la gratuité. Je crois que nous devons le débattre», affirmait-elle le 2 mai, au moment où elle dévoilait sa position.
Or lundi, Pauline Marois a clairement fermé la porte à la gratuité scolaire, une position défendue par Québec solidaire. «Je ne peux dire à la population du Québec que c'est possible d'avoir la gratuité au chapitre des droits de scolarité. C'est ce que je dis à ceux qui veulent voter pour Québec solidaire, que ce n'est pas possible. Si nous faisions cela, nous ne ferions rien d'autre. Nous devons avoir du respect pour tous les autres membres de la population, les autres citoyens», a-t-elle expliqué.
Au cours de sa conférence de presse, Mme Marois a brandi le spectre d'une majorité «libéralo-caquiste».
Françoise David, «pas surprise»
La co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, n'est «pas surprise» que Mme Marois écarte la gratuité scolaire. «Elle a eu pas mal de tergiversations dans le dossier des droits de scolarité, mais elle n'est jamais allée dans le sens de la gratuité», a-t-elle dit à La Presse.
Ce qui est «surprenant» à ses yeux, c'est que Pauline Marois affirme que la gratuité scolaire est impossible. «C'est faux», a-t-elle lancé. Selon elle, Québec solidaire en a fait la démonstration. Le parti propose d'arriver à la gratuité scolaire sur une période de cinq ans. La mesure coûterait 440 millions de dollars - en tenant compte de la réduction du crédit d'impôt pour les droits de scolarité et de l'aide financière aux études. Pour payer la facture, QS veut rétablir la taxe de 0,6% sur le capital des entreprises financières et bancaires que le gouvernement Charest a abolie dans les dernières années.


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