La langue de travail d'abord

Tribune libre


Seul le français obligatoire comme langue de travail amènera tous les francophones à lutter dans le même sens car à ce moment là les francophones seraient favorisés et respectés. Toute tentative d’intervenir de façon coercitive au niveau de l’éducation sans que le français soit la langue de travail semble aller à l’encontre des intérêts immédiats des québécois à apprendre l’anglais pour avoir de meilleurs emplois. Idem pour les immigrants dont l’intérêt actuel est d’apprendre la langue qui servira leurs intérêts. C'est nous-mêmes qui le disons quand nous affirmons que les entreprises exigent l'anglais et qu'on a de la difficulté parfois à se faire servir en français.
Dans le contexte actuel où la langue des relations au travail n’est pas obligatoirement le français pour toutes les compagnies, minuscules ou gigantesques ainsi que pour le travail dans toutes les institutions, une démarche pour obliger les francophone à étudier en français au Cégep n’était pas la meilleure idée du siècle. Elle a servie à sécuriser le vote au leadership de Pauline Marois mais a créé une division inutile et néfaste chez les 90% de francophones québécois.
Pourquoi utiliser une démarche qui déchire les québécois et annule les chances de réussite alors qu'on délaisse la voie qui pourrait les unir et les ramener au combat, tous unis?
Histoire de parler de stratégie et de résultat, je soumets cette réflexion. L’Hydro-Québec et la Caisse de Dépôt sont deux des principaux leviers financiers du Québec qui nous servent à revendiquer l’émancipation du Québec. La Nationalisation de l'Électricité est le fruit de la solidarité dans un intérêt commun. Qu’aurait été les résultats de l’élection de l’équipe de Jean Lesage si elle avait fait l’élection sur la nationalisation de l’électricité en disant que c’était important pour que le Québec devienne un jour indépendant ? Et par conséquent quel aurait été pendant ces 50 dernières années le rapport de force et la capacité du Québec pour bâtir ses institutions et son économie si de tels leviers financiers avaient été et étaient toujours sous le contrôle des grosses compagnies de la rue Saint-Jacques et de BayStreet ?
Le peuple (excepté les grosses huiles) représente plus de 99% de la population.
Les francophones représentent environ 90% de la population électrice du Québec.
C'est dans ces deux majorités d'électeurs qu'il faut faire le plus possible d'unité.
Je n'ai pas dit que la francisation des milieux de travail était suffisante. J'ai plutôt voulu dire que SANS L'OBLIGATION DU TRAVAIL EN FRANÇAIS, l'obligation du CEGEP francophone créait des divisions au sein mêmes des francophones car ils peuvent argumenter sur l'intérêt de leurs enfants.
Si on concentre notre discours sur l'obligation de travailler en français il en va alors de l'intérêt de tous les québécois d'étudier en français et l'argumentation pour défendre le français est en conséquence.
Quand on a affaire à un groupe dont l'intérêt est le même et que ce groupe représente une majorité d'électeur on ne va pas l'inhiber en le polarisant moitié-moitié.
Le constat que ceux qui étudient en anglais au CÉGEP vont travailler en anglais et opteront plus souvent pour l'anglais à la maison est un constat vérifié par Charles Castonguay. Le problème est dans la solution. On doit se poser la question: ''pourquoi ils choisissent l'anglais au CÉGEP''.
C'est comme dire les automobiles qui partent de Montréal et prennent l'autoroute 20 pour aller à Québec vont passer par Laurier Station s'ils continuent sur la 20 passé la sortie 210.
La chance que nous avons c'est que les francophones constituent aussi une majorité confortable d'électeurs au Québec. Utilisons ce rapport de force. Une fois l'obligation du français installé, on pourra mieux faire comprendre qu'il n'y a pas de raison de sur-financer au double le réseau anglophone.
La défense de la langue est ardue parce que dans les faits les francophones sont divisés quant à leur intérêts immédiats. Je l'ai vérifié régulièrement auprès des francophones de différentes sympathies politiques.
Pensons à tous les combats légitimes qui nous serviraient à faire l'unité dans la population si nous évitions de les diviser à mesure.
Mon souci est dans la perte de tous ce qui a été bâti pour en arriver à un État optimal comme État de fait.
Deux chemins sont possibles
Choisir celui où on va pour l'intérêt des électeurs francophones et qu'ils élisent un gouvernement qui se bat en conséquence
Choisir le chemin qui divise les francophones dans la façon dont ils perçoivent leur intérêts ou celui de leur enfants et ils continueront à voter pour les Libéraux ou la CAQt.
Il ne faut pas oublier que toutes ces attaques sur la langue sont là pour dévier l'attention de ceux qui ont à coeur de défendre les intérêts du Québec pendant qu'ils nous pillent et vendent le contrôle de notre territoire.
Les progrès contre la langue française cesseront quand nous prendrons le chemin qui mobilisera tous les francophones dans le même sens.
Comment alors expliquer la polarisation des opinions des québécois face à la défense du français?
Dans la réalité, même en Géopolitique, c'est l'intérêt qui prime et persiste et le rapport de force s'en suit.
Le travail que nous avons à faire actuellement est d'abord faire une certaine unité et le désir de se battre dans l'intérêt de notre langue. L'unité se fera dans le combat. Essayons quelques instant de penser à tous les avantages pour les québécois francophones ont à avoir le français comme langue de travail et nous aurons là le ciment qui assurera notre cohésion.
N'étant pas représentés par des politiciens qui défendent les intérêts du Québec nous devons dans nos démarches actuelles choisir le discours qui rapproche les francophones dans la défense du français et qui mobilise les québécois pour la défense des intérêts du Québec.
Il est plus facile d'amener des gens à la mobilisation quand ils ont un intérêt partagé par une majorité.
Tout opportunisme politique qui divise détruit les chances de réussite du combat spécifique que nous prétendons sincèrement défendre. Et c'est peut-être une des raisons que nous nous faisons manger alors que nous sommes majoritaires.
On a déjà réussi à forcer le français dans l'air, c'est pas rien.
Je le répète, mon inquiétude va sur la vitesse vertigineuse où le peuple québécois perd le contrôle sur les assises de son ''État de Fait''.
Or, nous nous basons sur ces assises pour réclamer notre statut ''d'État de Droit''.
Seul les chemins de l'unification du peuple pourra renverser cela.


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