J’aime beaucoup le titre du livre que notre Bureau d’enquête vient de publier sur les enquêtes policières visant le parti de Jean Charest.
PLQ inc.
Avec une photo de Jean Charest qui semble tout droit sortie d’un billet de banque.
Ça dit tout.
CHAREST : UN INVESTISSEMENT
Car plus qu’un parti politique, le PLQ sous Jean Charest était une formidable machine qui servait à imprimer de l’argent.
Une machine hyper efficace et super bien huilée.
Car on le sait : on a beau vivre en démocratie, l’argent, en politique, c’est le nerf de la guerre. Plus tu as d’argent, plus tu as des chances de gagner tes élections.
Et au PLQ, sous Charest, on est passé maître dans l’art d’amasser de l’argent. Beaucoup d’argent.
Pas surprenant que le parti ait voulu construire un pont d’or pour attirer Jean Charest, allant même (selon un témoin) jusqu’à payer l’hypothèque de sa maison à Westmount.
Ces sommes étaient perçues comme un investissement.
Car l’homme avait la réputation – bien méritée – d’être un as organisateur.
Avec Charest, la machine libérale allait rouler à plein régime. Sept jours par semaine, 24 heures par jour.
On n’a qu’à penser aux ministres à 100 000 $.
Tu veux être ministre ? OK, tu vas avoir le poste, mais en contrepartie, pour nous remercier de t’avoir choisi et aider la formation qui a été si généreuse avec toi, tu vas rapporter 100 000 $ par année au parti.
Bon an, mal an.
Comment ? En organisant des soupers spaghetti avec monsieur et madame Tout-le-Monde, mais aussi en rencontrant des joueurs clés de Québec inc. derrière des portes closes.
Oh, pas pour leur quêter de l’argent et leur proposer des échanges de bons procédés (un contrat lucratif contre un don au parti), nooooon, après tout, c’est illégal !
Juste pour jaser. Établir des contacts.
C’est tellement important des contacts, en politique, non ?
C’est comme un lubrifiant. Ça graisse les rouages de la machine.
UNE USINE
Le problème, avec cette approche, est que le parti a tellement passé de temps à amasser de l’argent qu’il ne lui en restait presque plus pour développer des idées, un programme, une vision du Québec.
On aurait dit une grosse locomotive à vapeur.
Au lieu de mettre du charbon dans la chaudière, on mettait du fric dans le coffre-fort.
Plus il y avait de fric, plus le parti allait loin.
Mais les idées ? Bof.
« Le Parti libéral du Québec est le parti de la stabilité et du développement économique. »
Ça s’arrêtait là. Une phrase, 15 mots, merci, bonsoir.
Passons à l’essentiel, maintenant, c’est-à-dire aux soupers-bénéfice avec des firmes de génie-conseil.
C’est tellement le fun de parler de construction, non ? Tellement plaisant !
Et ces entrepreneurs sont tellement intéressants !
PEINTURÉS DANS LE COIN
Le résultat de cette façon de faire ? Aujourd’hui, le PLQ se retrouve Gros-Jean comme devant.
Les fesses collées sur le banc de l’opposition et à court d’idées.
À quoi servait le PLQ sous Charest ? À garder le pouvoir pour faire de l’argent et à faire de l’argent pour garder le pouvoir !
À quoi sert le PLQ aujourd’hui ? Euh...
Les libéraux sont complètement hors jeu. Incapables de proposer la moindre idée originale ni de connecter à la majorité francophone.