La marche annuelle des patriotes

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Investir la rue

Citoyens, citoyennes,



Cette année encore, la Journée nationale des patriotes nous permet de commémorer le combat que les martyrs de 37-38 ont mené pour libérer notre peuple des commandeurs de son exploitation. Hélas, plus de 180 ans après que ceux-ci aient pris les armes pour faire respecter nos droits démocratiques, nos libertés civiques et notre droit à l’autodétermination, force est de constater que notre infériorité perdure et que le combat des patriotes reste à finaliser, dans ce Canada où le Premier ministre agit plus que jamais en monarque. 



Quoiqu’en disent les faits alternatifs du duo Joly-Trudeau et les beaux discours à 500 millions de dollars dépensés à même nos poches lors du 150ième pour tenter de rendre potable un régime colonial figé à jamais au 19ième siècle, cette année encore, le Québec n’a cessé de reculer dans le giron de la fédération canadienne où il est embourbé. 



Peu importe ce que prétend la propagande du régime, les 150 dernières années n’ont eu comme seul effet de nous provincialiser un peu plus chaque jour qui passe. 150 ans à écraser et assimiler tout ce qui ne "speak" pas "white" en ce pays... 150 ans à invalider nos lois, manigancer contre nos intérêts et nous déposséder de nous-mêmes et de notre territoire aujourd'hui encore dans la mire des pétrocrates. 150 ans à acheter nos élites corrompues et nos politiciens de province, dont certains sont devenus les serviteurs les plus zélés de notre asservissement. 



Certes, il ne faut pas croire que l'histoire de nos résistances débute en 1867. L'Acte de l'Amérique du Nord britannique ne fut en réalité que la suite de l'Union de 1840, elle-même érigée sur les cadavres de nos valeureux Patriotes de 37-38. Sous les recommandations de Lord Durham, le pouvoir colonial nous annexa alors à l'Ontario, consacrant à tout jamais notre statut de minoritaires, lequel ne cessera de s'aggraver avec le rattachement successif des autres provinces anglophones et au fil des tricheries constitutionnelles des tribunaux du Dominion. Plus tard, Pierre Elliott-Trudeau, le père de l'autre, ira jusqu'au bout de cette funeste logique en nous imposant un ultime diktat: le rapatriement unilatéral de la constitution et la proclamation de la Loi de 1982, -véritable cercueil du peuple québécois. 



Plus que jamais, le Canada continue à nous narguer et à nuire à nos intérêts, cela dans tous les dossiers et de façon très concrète: contestation de notre Loi 99, financement de groupes anti-Loi 101, Énergie Est, arrêt Jordan, légalisation de la marijuana, gestion de l'offre, transferts en santé, Muskrat Falls, bois d'oeuvre, assurance-emploi, vente de nos fleurons, netflix, chantier de la Davie, corruption, etc., etc., etc. Face à ces agissements autoritaires, réactionnaires et méprisants, nous avons le devoir de nous lever comme les patriotes l’ont fait jadis et de condamner l’état colonial canadien sur toutes les tribunes. 





Plus fondamentalement, il appert que le combat des Patriotes de 1837-38 reste encore à parachever. Tant que notre démocratie sera subordonnée à la démocratie canadian, tant que le Québec ne guérira pas du Canada, tant que le peuple québécois n'exercera pas son pouvoir de se constituer lui-même un avenir, tant qu'il restera ici des injustices sociales et économiques, nous devrons continuer à porter le combat des De Lorimier, Papineau, Chénier, Hindelang, Nelson... 



Dans l'esprit humaniste et universaliste des Patriotes de Papineau, ce message s'adresse certes aux Québécoises et Québécois de tous les âges et de toutes les origines.. Comme disait Falardeau, "peu importe d'où on vient, l'important c'est où on va tous ensemble". Que cela soit bien clair!



Or, la seule destination digne de ce que nous sommes et de ce que nous voulons, c'est un Québec libre ; une république libre pour un peuple uni, fier et libre!



Vive la liberté, vive l'indépendance!



C'est donc un rendez-vous dès midi à la Place du Canada, rebaptisée depuis 2011 "Place de l'Indépendance", et située coin Peel et René-Lévesque, non loin du métro Bonaventure.



Des personnalités y prendront la parole, puis la marche se mettra en branle dans les rues de Montréal. L'itinéraire sera communiqué quelques jours avant l'événement.



*Avis : Aucun message haineux, raciste, xénophobe, extrémiste, bref anti-patriotique, ne sera toléré lors de cet événement.