La péréquation tranquille

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Y fait chaud, ça pue, pis on est ben !

À moins d’un an des élections, on assiste à une joyeuse surenchère sur le thème du «changement» que proposent, l’une après l’autre, les étoiles de la Ligue parlementaire d’improvisation.


Le «changement» serait, pour Philippe Couillard, de voter à nouveau pour lui et de prolonger encore un peu plus le règne des libéraux...


Le slogan est facile à choisir: Libéral pour toujours; Liberal forever...



Au PQ, le «changement» fondamental a déjà été proposé : le référendum est renvoyé à plus tard et, qui sait, à jamais...


Pour le reste, le «changement» ressemble à ce qui est fait depuis cinquante ans : donner d’autres milliards à l’État le plus boulimique de la fédération...


À la CAQ, le «changement» doit mener à la richesse et à l’abandon de la péréquation. C’est presque une lapalissade cette assertion voulant que le Québec doit sortir de sa relative pauvreté pour se joindre au peloton des provinces les plus riches.


Mais au Canada, si tu ne reçois pas de péréquation, tu en paies!


Et ce ne sera pas facile à expliquer à des électeurs, souvent béats devant les chiffres, qu’on refuse douze milliards. La retenue n’est pas une valeur de gauche...


Chez Québec solidaire, les choses sont simples : le «changement» consiste à sortir du paradigme capitaliste. À terme, pas de riches, pas de pauvres, pas d’autos, pas de soucis... Que des coopératives.


Ah, l’électeur québécois n’a qu’à bien se tenir. Le débat sur la péréquation risque de lui faire redécouvrir les idées de ceux qu’il a élus...




Au final, il risque toutefois de se convaincre qu’il n’est pas si mal foutu, bien au chaud, au sein la fédération canadienne...


Le Québécois hybride anti pétrole obtient les avantages profitables du pétrole sans les inconvénients; une situation unique que les Norvégiens ne comprendraient sans doute pas...


Détail d’importance, il y a aussi un risque de heurter la vanité du plus jovial habitant du Canada. Insister sur la péréquation, c’est aussi mettre en évidence son retard de richesse.


Le bonasse aura le sentiment que le Canada se promène en toxédo mais que le Québec piétine en souliers bruns... Susciter la gêne, l’embarras, politiquement, c’est mauvais.


Au final, le Québécois forcément moyen préfèrera l’oublier, la péréquation. Y penser ou s’en défaire exigerait trop d’efforts...