Laïcité : réplique à Amir Khadir et Françoise David

Laïcité et Québec Solidaire


Je voudrais tout d’abord remercier Françoise et Amir d’avoir relancé récemment le débat sur laïcité au Québec suite aux nombreuses critiques qui ont été adressés à Québec Solidaire depuis les prises de position du parti sur cette question. Membre moi-même de Québec Solidaire, je me permets cependant d’exprimer mon désaccord sur certains points de vue exprimés pas mes porte-parole.
Tout d’abord, au point de départ, je suis d’accord sur l’équilibre à établir dans un futur Québec clairement laïque entre la neutralité de l’État et la liberté de conscience des individus tant sur le plan de la liberté religieuse que sur d’autres plans.
L’équilibre idéal est difficile à réaliser, mais le Québec actuel même imparfait est un exemple dans le monde de la recherche de cet équilibre et la discussion ouverte actuelle nous permet d’avancer.
Québec Solidaire prône une position où la balance penche trop, selon moi, du côté de la liberté individuelle et pas assez du côté de la neutralité de l’État. Le meilleur exemple est l’acceptation qu’un fonctionnaire de l’État puisse porter un signe religieux distinctif au détriment de la neutralité de l’État.
Cette prise de position incohérente avec une laïcité pleine et entière de l’État origine de deux sources. Tout d’abord, d’une volonté légitime d’intégrer les immigrants dans la société québécoise via le travail, mais en ne demandant à ces derniers aucun effort d’intégration et en demandant à la société d’accueil de faire tous les pas.
Cette source découle elle-même d’une source plus profonde qui est une vision de gauche passéiste et figée de toujours considérer les minorités dont les immigrants comme des victimes à défendre et non pas également comme des citoyens à part entière responsables de leurs gestes et de leurs paroles dans leur processus d’intégration à la société québécoise, tout en reconnaissant la discrimination dont certaines communautés sont victimes sur le marché du travail.
Une laïcité pleine entière de l’État québécois doit notamment reposer sur le fait qu’aucun de ses employés ne peut porter de signe religieux distinctif pendant ses heures de travail. Cet employé représente l’État dans le cadre de ses fonctions auprès des citoyens.
Selon moi, cette règle devrait également s’étendre à tous les services publics ou parapublics et, pourquoi pas également, dans les autres milieux de travail.
L’école devrait également être neutre et ne pas permettre le port de signes distinctifs religieux tout comme les CPE, lieux où se fait l’éducation laïque de nos enfants.
Pour ce qui est de l’espace public et de l’espace privé, je pense que c’est dans ces espaces que la liberté individuelle peut s’exercer notamment dans la tenue vestimentaire avec une certaine retenue en ce qui concerne le port du Hiqab par exemple, question vivre à visage découvert.
De tels compromis nous permettraient peut-être de vivre encore dans une meilleure harmonie en évitant l’extrémisme de quel côté qu’il vienne.


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