Le progressisme collabo de Québec Solidaire
Intéressants les motifs justifiant la démission de [Michèle Sirois de Québec Solidaire, publiés sur Vigile->23837] après le congrès du parti, le 21 novembre dernier. Son analyse concernant le port du voile et la condition féminine prouve sans l’ombre d’un doute que cette militante de gauche – et féministe - a très bien su mesurer à quel point l’idéologie libérale a infecté les valeurs progressistes.
Elle vise juste, et là où ça fait mal. Il y a déjà un bon bout de temps que j’ai fait miens les éléments qui étoffent sa démonstration. Je n’ai pas abordé directement ces questions sur Vigile, mais j’ai eu l’occasion d’en discuter souvent. [Quelques-unes de mes chroniques->aut1393] en ont peut-être fait mention, mais jamais je n’aurais pu aborder la question avec un tel brio.
Les raisons de sa démission me prouvent une fois de plus que j’ai eu raison ne pas adhérer à QS. Cette démission signifie qu’il y a des gens de gauche qui redressent l’échine, qui aujourd’hui ont décidé de se battre pour l’égalité, la liberté et la laïcité, de faire en sorte que les femmes ne doivent plus être soumises à un diktat patriarcal et religieux. Les bien-pensants qui confondent un libéralisme soi-disant progressiste avec les valeurs de gauche devraient en prendre note et essayer au moins de s’affranchir des idées préconçues, comme celle qui veut que tout nationalisme porte en soi le germe de l’extrémisme de droite. Quand on est rendu à dire que ceux qui s’opposent au port du voile dans la fonction publique légitiment leur « intolérance » en s’appuyant sur la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est qu’on commence drôlement à se considérer comme porteur d’une « vérité pure », sinon de la « raison pure ». Pour ma part, les positions favorables à l’affirmation québécoise sont de nature à faire comprendre à quel point sont importantes les questions touchant la laïcité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Du conflit peut naître une conscience jusque-là mise en veilleuse. Plus encore : cela peut même en amener quelques-uns à réfléchir sur l’idée même de république.
Je l’ai déjà dit : QS est un ramassis de « ismes » hétéroclites, un assemblage de patentes raboutées. Résultat : un Frankenstein rassurant, mais toujours monstrueux dans son incapacité de s’intégrer au « nous ». À vouloir plaire à tout ce qui porte un tag « anti », on en vient à développer des positions qui s’échafaudent en puisant dans une idéologie séduisante axée sur la défense des droits individuels, mais qui est absolument exécrable quand il est question des droits collectifs, comme ceux des femmes. Ainsi, on en vient à défendre le multiculturalisme et ses excès en sombrant dans le sophisme le plus tordu. Pas besoin d’expliquer davantage, madame Sirois a tout dit : entre être de gauche ou devenir une libérale prétendument progressiste qui voit des racistes partout, elle a su faire son choix. Je dis bravo.
Dans un autre ordre d’idées, il y a Yves Chartrand, qui se plaignait récemment dans l’Aut’Journal de la mollesse de QS à propos de la question nationale. Certes, il ne va pas jusqu’à démissionner, mais il est ébranlé. On le sait depuis longtemps : il y a un nombre respectable d’authentiques souverainistes chez QS, mais il existe aussi un courant néo-démocrate (de type NPD) peu enclin à s’affirmer souverainiste. Quant aux anciens ML et néostaliniens de QS, leur foi en l’indépendance peut parfois laisser à désirer. Surtout, il y a cette frange de la gauche qui répugne à se qualifier nationaliste, car les nationalismes, on le sait, peuvent devenir des fascismes (je radote, je sais). C’est là le drame d’une bonne partie de la gauche : pas capable de s’approprier les questions identitaires de par leur propension à tout diviser en termes de gauche-droite. Un cas patent où la dialectique se nourrit à l’auge d’un manichéisme délétère fondamentalement subjectif. Cela devient pire quand cette même gauche s’abreuve à l’idéologie libérale, sans même s’en apercevoir. Ou en le déniant, tout simplement. Désolant.
Et que dire de Louis Gill, un ancien trotskyste du Groupe socialiste des travailleurs, une petite organisation marxiste des années ’70 et ’80, qui n’existe plus aujourd’hui. Dans [un texte lui aussi publié dans l’Autr’Journal le 2 décembre->23989], il n’en revient pas de la tournure des événements chez QS. Ce professeur de l’UQAM à la retraite, cet économiste résolument antilibéral, s’objecte au laxisme de QS sur la laïcité et la condition féminine dans le contexte du débat sur la question de l’identité québécoise. J’ai déjà été membre du Groupe socialiste des travailleurs, et sa réplique me fait chaud au cœur. Non, décidément, les gens de gauche ne sont pas tous contaminés par le libéralisme et la rectitude politique anglo-saxonne.
J’ai appartenu à ces courants qui méprisaient le nationalisme instinctif du « peuple » et je m’en suis en partie libéré. Je dis « en partie », car il n’est pas facile de décaper jusqu’au bois un vieux meuble beurré de multiples couches de peinture à l'huile. Je me soigne sérieusement, cependant. Toujours de gauche, je m’inscris aujourd’hui dans la mouvance social-démocrate indépendantiste. Je m’associe à ceux et celles qui se battent pour affirmer l’identité de la nation. Cette lutte contribue à définir notre république toujours à venir. Aujourd’hui, je me sens mieux. Erreur : je me sens bien, et cohérent avec moi-même.
Si quelques personnes chez QS osent affirmer leur dissension, au point de démissionner, c’est qu’il y en a des dizaines d’autres qui pensent comme eux. À ceux-là, je dis : poursuivez votre réflexion. Rejetez les dogmes, les idées préconçues, le manichéisme statique, bref tout ce qui peut contribuer à faire d’une pensée progressiste quelque chose de bizarrement réactionnaire. Que des gens comme Michèle Sirois se sentent obligés de quitter cet Arche de Noé de la rectitude politique qu’est QS ne me surprend guère. Le courant « Mère Térésa » y est dominant, au point d’être devenu un chef-d’œuvre de «tolérance à la différence » qui en est rendu à voir dans son acceptation des symboles religieux de l’oppression des femmes une juste façon de lutter pour la liberté et l’égalité des femmes. Plus à genoux que ça devant les intégrismes, tu adhères tout de go au parti d’Ignatieff. Quant au courant « pro-fédéralisme renouvelé » qui parasite le parti, on le tolère sans doute par soucis de respecter les différences… Chez nos amis du SPQ Libre, au moins, ça ferait longtemps qu’on aurait expédié dans l’espace de tels collabos de l'idéologie dominante.
Il y en a qui clament tels des putois exaltés: « L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas! ». Je suis de gauche, mais pas de cette gauche-là. Mes sphincters cérébraux ont su m’en libérer. Moi je dis que la république à venir, c’est tout le monde qui la construira. On s’engueule, on fixe ses limites, on s’allie, puis on donne un sens au pays. Je partage absolument et totalement l’avis de Falardeau quand il dit :«D’autres trous du cul qui se prennent pour des progressistes mettent des conditions à la liberté, comme de grossiers fonctionnaires des libérations conditionnelles. « La liberté pour quoi faire? Disent-ils. Ils pensent comme des scrous. Et un scrou de gauche ou un scrou de droite, ça reste un scrou. C’est réactionnaire, indigne et obscène. La liberté pourquoi??? La liberté, point.»
Le Québécois, vol. 3, numéro 3, été 2003, « Lettre du Sénégal ».»
Scrou : traduction falardienne de screw, surnom donné aux gardiens de prison par les détenus. Le terme est excessif, mais en même temps terriblement juste. La couleur de la langue québécoise qui prend tout son sens, à la fois intraduisible et universelle. Un anglicisme québécisé qui tranche dans le vif, et qui en rajoute en grattant dans le bobo. J’ai moi-même été un scrou pendant une bonne période de ma vie. Je le confesse, sans honte ni culpabilité. J’étais colonisé en croyant ne plus l’être. Je me disais indépendantiste tout en refusant d’être en même temps nationaliste, comme si le fait de l’être était une maladie honteuse, un refus de s’ouvrir au monde extérieur. "Je suis de gauche, donc je ne peux être nationaliste". Le bon souverainiste ne pouvait qu’être de gauche, une façon comme une autre de refuser à un peuple d’être ce qu’il est, surtout lui contester son droit inaliénable de tracer sa propre voie vers la liberté. C’était hier, j’ai changé. Cette liberté, on ne pourra la conquérir en ne marchant que sur une seule patte, celle de gauche.
C’est en avançant sur ses deux jambes que notre nation pourra un jour devenir une république, un pays. Le raisonnement vaut tout autant pour ces droites qui s’obstinent à se croire paralysées par leur patte gauche. Aux souverainistes de droite, je dis ceci: vous aussi, vous avez une réflexion à faire sur vous-mêmes. Commencez dès aujourd’hui à brasser la cage dorée de vos bien-pensants, car ils sont légions. La triste expérience adéquiste en est la preuve. Pensons aussi aux Jacques Brassard de ce monde qui n’hésitent plus à se jeter dans les bras d’un Parti Conservateur, ou ceux encore tout aussi affreux des André Arthur, quitte à s’enliser pour toujours dans les sables bitumineux de l’Alberta. Réagissez à ce courant, démarquez-vous, prouvez qu'il existe plus que deux ou trois François Legault au Québec.
Plusieurs dirons que j’attise la division à gauche. C’est faux : c’est l’idéologie libérale qui nous divise en matière d’identité nationale et qui contamine notre vision de la république. Pour unifier, il faut d’abord jeter par-dessus bord l’ennemi qui est entré dans nos têtes.
Cette discussion n’est pas à la veille de se terminer, et j’en suis fort aise.
Michel Gendron
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
13 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 décembre 2009M. Gendron,
J'ai tout l'impression que c'est votre participation au GST qui a été un accident de parcours... Vous étiez social-démocrate indépendantiste, ensuite vous avez osé vous posez certaines questions au sujet de l'interclassisme que suppose le nationalisme ("l'accident"), et vous êtes revenu où vous étiez. Mais cette fois, sans prendre la mesure de ce que la "grande famille souverainiste" a réalisé comme politiques de droite depuis 1982...
Le projet indépendantiste est mort avec la naissance du P.Q. Les luttes de libération nationale de l'époque de la décolonisation avait une portée franchement plus large. On combattait l'impérialisme britannique, espagnol, hollandais français, etc... sous toutes leurs coutures (économiques, politiques, sociales, culturelles). Plus le temps avance, plus la souveraineté du P.Q dévoile sa vraie nature : permettre aux entreprises québécoises d'émerger dans le marché mondial. C'est le projet d'une élite. Ce n'est pas celui des travailleurs et travailleuses et des précaires.
Et plus la "gauche" que vous défendez appuie le P.Q, plus elle justifie toutes ces attaques anti-sociales depuis le 25 dernières années.
Archives de Vigile Répondre
12 décembre 2009Certains commentaires sous cet article me hérissent. En effet, j'ai développé une sérieuse allergie à ce discours qui veut que le foulard que portent des femmes au nom d'une obligation religieuse soit tout à fait inoffensif.
La croix gammée est-elle inoffensive? Ce n'est pourtant qu'un dessin, selon ce même discours. Accepteriez-vous que l'enseignant-e de votre enfant porte cette croix gammée pendant ses cours?
Vous devez pourtant bien savoir que des femmes meurent parce qu'elles refusent de porter ce morceau de tissu que certains ont l'air de trouver si mignon... Qu'est-ce qui vous manque pour comprendre la portée d'un symbole?
Ces foulards que portent des femmes au nom de leur religion a une signification bien simple : les cheveux des femmes sont source de désordre et elles doivent les cacher lorsqu'elles franchissent le seuil de leur maison ou quand elles sont en présence d'un homme qui n'est pas de leur famille. Ce n'est pas assez sexiste pour vous? Accepteriez-vous un discours qui voudrait obliger les personnes handicapées à cacher leur handicap quand elles sortent pour ne pas offenser les autres? Pour trop de personnes, le sexisme est tout à fait acceptable. Pire, certaines personnes pensent même faire preuve de progressisme en acceptant des comportements sexistes qu'elles associent malheureusement à l'immigration.
Enfin, travailler dans les services publics est un privilège, pas un droit. Alors il est tout à fait normal d'exiger des gens qui y travaillent de garder pour eux leurs opinions politiques et religieuses. Dans la rue, ils s'habilleront comme ils voudront.
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2009Monsieur Lachaine,
Vous dites:
Aye... monsieur Gendron, pouvez-vous réajuster votre tir et arrêter de nous tirer dessus.
Si je suis de la droite, ai-je le droit de vivre dans un pays souverain comme le Québec ?
Pourtant, il me semble que le texte est assez clair: je critique une certaine gauche, mais je dis à la fin que la droite a aussi un examen de conscience à faire. On ne peut pas tout exprimer dans une chronique, et malheureusement il arrive qu'on se laisse piquer au vif par quelque affirmation en oubliant le sens général de ce qu'on vient de lire.
Pour moi, la réalisation de la république, du pays, si vous préférez, se fera par la convergence souverainiste de TOUTES les tendances, gauche, droite, centre. J'ai écrit quelques textes qui font allusion à cela, je vous invite à les lire. D'autres abondent dans le même sens. Ce que je déplore, en fait, ce sont autant les dogmatismes de droite ou de gauche.
Il me semble que nous soyons d'accord.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
8 décembre 2009Le gros bon sens!
Monsieur Fernand Lachaîne ne pard pas le nord.
L'ennemi est en face et les indep se tiraillent dessus!
Un Québec foutu!
Fernand Lachaine Répondre
8 décembre 2009Je ne comprends toujours pas. Comment se fait-il que la guerre est repris entre la gauche à gauche de la gauche et la droite à droite de la droite.
Allôoooooooo.
L'ennemi est en face: ils s'appellent Charest, Harper et tous les fédéralistes qui veulent la disparition du mouvement indépendantiste.
Allôoooooo
Ça fait depuis 2003 que nous avons Charest comme PM du Québec.
Y a tu moyen d'ajuster le tir.
Quand l'indépendance sera chose faite, ( si jamais elle se fait) il y aura des gens de la gauche, il y aura des gens de la droite, de l'extrême gauche et de l'extrême droite. Il y en aura même du centre.
Aye... monsieur Gendron, pouvez-vous réajuster votre tir et arrêter de nous tirer dessus.
Si je suis de la droite, ai-je le droit de vivre dans un pays souverain comme le Québec?
Ne voyez-vous pas Charest se rouler par terre en lisant ce genre de guerre entre nous?
Quand l'indépendance sera faite, nous pourrons avoir le luxe de chercher le sexe des anges.
Ce que je veux monsieur Gendron c'est l'indépendance du Québec avec des gens de gauche, droite, et centre .
Avez-vous la recette, monsieur Gendron, pour débarquer le pire premier ministre que le Québec aura jamais connu ? C'est pire que dans le temps de Duplessis.
Alors monsieur Gendron, peut-on compter sur vous pour arriver à l'indépendance du Québec ?
Fernand Lachaine
Jacques Bergeron Répondre
8 décembre 2009L'indépendance sera de gauche ou ne sera pas! Il faut regretter ces mots de certains , et même de plusieurs,de nos concitoyennes et de nos concitoyens. Contrairement à ces prétentions, il faut d'abord faire l'indépendacne , puis,comme dans tout pays normal, se donner des partis politiques de différentes philosophies.Quant au voile qui prive les femmes de la libeté que l'on recherche pour nos peuples, il doit être interdit de séjour dans nos institutions. Que cet instrument rétrograde soit rejeté par tous les amants de la liberté, mais surtout par les femmes qui en sont les victimes.Celles et ceux qui n'en sont pas convaincu-e-s se doivent de regarder ce qui se passe dans le monde musulman. S'ils ,ou elles, ne comprennent pas ce qui se passe dans ces pays sous les lois de la Charia, il faudra désespérer de la liberté des individus et des peuples.Comme plusieurs milliers de Québécoises et de Québécois, je suis prêt à me priver de la présence de ces gens qui recherchent à assujettir les femmes et leurs concitoyens sous toutes les formes connues dans les pays qui vivent sous l'empire des religieux et de leurs religions qui n'ont pas su évoluer avec les époques. La liberté est un outil trop important dans la vie des individus et des peuples pour l'abandonner aux mains des Imam ou de ministres religieux d'autres religions.Voilà pourquoi on doit éviter de suivre les co-présidents de «QS» dans leur démarche assujettissante des femmes et des individus qui composent notre société.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2009J'aime bien l'idée de Vigile.net avec cette volonté de faire des liens entre tous les sujets dans les divers journaux, et les mettre en relief.
Toutefois, je commence à me poser de sérieuses questions sur le caractère objectif (peut-être n'a-t-il jamais été voulu, désolé si je fais fausse route) en ne lisant ici que des articles "anti-Québec Solidaire".
Serait-ce parce qu'ils sont "des voleurs de vote du PQ"? Sinon, pourquoi s'acharner sur eux?
Serait-ce parce qu'ils "ne donnent pas des réponses simples à des questions complexes".
Personnellement, j'adhère complètement aux décisions prises lors de leur premier congrès.
1-Je désire un état laique (ça inclut la disparition de la croix à l'Assemblée nationale) et, personnellement, j'aimerais voir tous les signes religieux (les religions, même...) disparaître. Toutefois, qui suis-je pour aller jouer dans les libertés individuelles? Aujourd'hui, on interdit le port du voile/foulard; demain, par exemple, on empêche les enseignants de porter un chandail de Che Guevara au nom de "l'apolitisme des employés de l'État". Passer des lois qui empêchent les individus de s'exprimer librement, ça peut aller loin... Où s'arrête-t-on? Seulement lorsqu'on a éliminé les différences chez "l'autre"? J'aimerais que le voile disparaisse, j'aimerais que ces femmes ne vivent pas dans un modèle patriarcale, mais ce sont à ces femmes de faire leur lutte. On n'impose pas une émancipation. Croire enrayer le sexisme en retirant un vêtement, c'est aussi logique que de dire : "Les gens avec un coupe Longueuil ne sont pas éduqués. Donc, pour les instruire, coupons leur les cheveux." (désolé pour le ridicule de la chose, mais ça met bien le sophisme en lumière...) En plus, si on veut enrayer tous les symboles de l'assujettissement de la femme dans un modèle patriarcal, il faudrait aussi empêcher les seins refaits... (ou quelqu'un va me répondre ici que, ça, c'est un choix personnel?) Également, il serait aussi temps qu'on réalise que, si on accepte des immigrants, ce n'est pas nécessairement par grandeur d'âme, mais bien pour des raisons économiques et démographiques. On les veut pour cela... eh bien! ils viennent avec leurs différences. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Maintenant, veut-on leur ouvrir les bras et les intégrer lentement à la majorité (statistiquement parlant, la 3e génération est habituellement presque totalement "intégrée", au point de perdre de nombreux caractéristiques propres à sa culture d'origine) ou les ostraciser et faire en sorte que, dans 50 ans, on n'aura pas avancé d'un poil sur cette question, seulement ghettoisé le territoire québécois. Finalement, cessons d'avoir peur en nos propres moyens. Je ne vois pas en quoi croiser quelqu'un avec un voile pourrait nous heurter dans notre identité religieuse (ou est-ce notre patrimoine?) nous qui se voulons laique. Je ne crois pas qu'un Québécois va se dire : "Hey! c'est une maudite bonne idée. Moé itou, je vais voiler ma femme" et, bang!, toutes les luttes féministes du 20e siècle tombent à l'eau... Il faut au contraire donner un modèle à ces femmes pour qu'elles puissent s'émanciper d'elle-même (en attendant, ça signifie entre autres ne pas leur couper l'accès à l'emploi).
2- Je suis d'accord avec QS quand ils disent qu'une "indépendance sans aucun sens, ça n'a aucun bon sens" (désolé, j'ai moins de vécu que M. Gendron, je ne suis pas encore "guéri" de cette idée). On l'a vu avec les deux référendums, les gens dans leur confort et leur indifférence ont peur des lendemains qui déchantent et votent pour le statu quo. Je suis d'accord que, si on met en branle un projet social d'abord, lequel vise à mobiliser les gens, ceux-ci vont peut-être se rendre compte en cours de route que l'indépendance est inévitable. En ce sens, ça fait en sorte que QS ne prêche pas seulement aux convertis. Un Québec indépendant avec des Mario Dumont au pouvoir, ça me tente encore moins que le Québec actuel, n'en déplaise à Falardeau (que j'aime beaucoup, d'ailleurs). Et en temps d'insécurité, les gens ont tendance à se réfugier à droite. Voilà pourquoi il faut créer un filet social d'abord et viser beaucoup plus que 50% dans un éventuel référendum. Il faut que l'ensemble des Québécois, dans toutes leurs différences, se sentent mobilisés par notre projet de pays. Ceci étant dit, je suis indépendantiste, comme l'est QS, c'est juste que c'est une position plus nuancée que seulement une fin en soi.
Désolé pour la longueur de ma réponse.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2009Le libéralisme de gauche comme le libéralisme de droite s'entendent comme larrons en foire pour faire de l'immigration un dogme. Un dogme ne se discute pas, d'où l'amalgame : qui s'oppose à l'immigration est nécessairement raciste. Rien ne doit s'opposer dans le NOM (Nouvel ordre mondialiste) à la libre circulation des valeurs, des marchandises et des personnes. Dans ce sens, la gauche d'inspiration «internationaliste» est l'idiot utile de l'oligarchie mondialiste. L'immigration joue trois rôles : pousser les salaires à la baisse dans les pays d'accueil, priver le pays d'origine d'une partie de ses cerveaux dans la spirale du sous-développement, juxtaposer des communautés culturelles relativement étanches à la culture nationale pour affaiblir le pouvoir national, le seul pouvoir capable d'endiguer le NOM. Pour le Québec, le troisième point est de grande importance, les immigrants sont appelés à prêter serment à la Reine et sont dans leur vaste majorité durablement reconnaissants au Canada. De plus, l'immigration provenant de pays qui ne partagent pas nos valeurs pose des problèmes additionnels. J'entends par nos valeurs, pour aller vite, les valeurs de la civilisation gréco-romaine qui ont conduit à la séparation de l'Église et de l'État et à l'apparition en leur sein des expériences démocratiques et républicaines. Pour l'auteur de l'article, il ne serait pas superflu de réfléchir à tout ça pour approfondir sa critique du libéralisme de gauche. GV
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2009Il faut aussi se rappeler que lors du référendum de 1980, madame David avait voté NON, dit-on, faisant ainsi passer son idéologie marxiste-léniniste de l'époque avant le pays, la nation.
Archives de Vigile Répondre
5 décembre 2009Quelle Solidarité ? Le socialo-capitalisme !
Étant donné les résultats historiques du socialisme - réformes modérées d'un capitalisme mondial triomphant -, cette citation ressemble à ce que je pense :
« Les méchants assurent qu'il n'existe que deux espèces de socialistes : ceux qui sont trop malins et ceux qui ne le sont pas assez. »
François Mauriac
Extrait du Bloc-notes
Jean Archambault Répondre
5 décembre 2009Le libéralisme de gauche est avant tout l'avatar d'un intellectualisme déconnecté. Indépendantiste de gauche depuis la première heure, je milite encore au PQ et au Bloc. Les idéologues de QS aiment plus la supposée pureté de leurs actions que le peuple lui-même. Ils se regardent dans un grand miroir pour s'assurer que leur virginité idéologique est toujours sauvegardée. Stagnant à environ 7 % de l'électorat, ils ne comprennent pas que les aspirations d'un peuple ne peut pas se nourrir d'un multi-culturalisme toujours bonbon, toujours bonasse.
Il y a tant de travail à faire pour que les Québécois se libèrent de ce fédéralisme qui nous affaiblit quotidiennement. Pourquoi des personnes généreuses de leur temps et argent continuent à perdre leurs énergies pour un projet de société désincarné ? Le fait de se dire en accord avec le port du voile chez les représentants de l'État démontre cette manie intellectuelle de couper les cheveux en quatre. Le refus du port du voile, ce n'est pas une question de religion mais bien du pouvoir de l'homme sur la femme dans le monde arabe. Le reste est littérature.
Raymond Poulin Répondre
5 décembre 2009Ben voilà. Je n’aurais su mieux dire ni plus clairement. La nation transcende l’idéologie. De Gaulle disait : «Les idéologies passent, la nation demeure»; c’est d’ailleurs ce qui est arrivé même en Russie.
Archives de Vigile Répondre
5 décembre 2009D'accord avec vous bien que je place un bémol sur l'histoire du voile ou du foulard musulman ou de tout ce qui peut recouvrir la tête des hommes ou des femmes au Québec, sauf pour la burka avec sa moustiquaire qui cache le visage de la femme qui le porte.
Les humains peuvent bien porter des culottes bouffantes qui font penser aux Zouaves pontificaux ou des turbans, signes religieux des Sikhs ou avoir l'air fou si ça leur tente mais le Québec ne devrait pas avoir à légiférer sur les longueurs de jupes ou les sortes de coiffures acceptables quand ça ne nuit pas à la société.
Si demain matin, toutes les musulmanes enlevaient leurs "voiles", est-ce qu'elles seraient plus respectées par leurs conjoints et par leur prochain ? Non. Et les Turbans, autre signe religieux très apparent, est-ce que le Québec les bannirait itou ? Et les casquettes à palettes en arrière, signe des jeunes rapides et, quelques fois, dangereux conducteurs de Honda, pris dans la religion de la vitesse au volant ?
Un abuseur n’a pas besoin que sa victime porte une sorte de vêtement pour mieux l’abuser. Plusieurs Québécoises pourraient en témoigner longuement.
Faudrait quand même pas laisser un joueur de hockey sikh remplacer son casque de hockey par son turban comme dans la GRC ou dans le Port de Montréal ou autres niaiseries du genre.
Nous avons encore des religieuses qui portent le voile, même si elles ne sont plus tenues à le faire. Est-ce un signe de soumission à Dieu et à l'Église catholique qu'il faudrait bannir ?
La libération de certaines femmes va venir d'autres mouvements que de celui de l'habillement...me semble.