Washington à Moscou

"Laissez tomber ou nagez dans une mer de sang syrien"!

Géopolitique — Proche-Orient

par Tony Cartalucci IRIB-

•Les Etats-Unis ont planifié la violence sectaire, en Syrie, depuis, au moins, 2007.

•Les Etats-Unis arment volontairement les extrémistes sectaires afin de perpétrer la violence.
•Les Etats-Unis utilisent leur propre violence afin de mettre les nations sous pression et qu’elles acceptent “un changement de régime”.

Alors que des révélations émergent pour dire que la violence en Syrie a été préméditée par les planificateurs occidentaux avant même que le printemps arabe ne se déroule et alors que la façade des “aspirations démocratiques” s’effondre face au bain de sang motivé par une pensée sectaire, les officiels américains et les faiseurs de politique des think tanks occidentaux qui ont communiqués avec Bloomberg, ont dit que leur dernier message à la Russie afin de changer de régime en Syrie est en substance celui-ci: la violence sera volontairement accélérée jusqu’à ce qu’un changement de régime s’accomplisse, la Russie peut capituler maintenant et obtenir un droit de parole sur le comment la transition se passera, ou capituler plus tard en souffrant de l’exclusion comme cela fut le cas en Libye.
Bloomberg cite des “officiels américains” qui clament avoir des réunions avec les Russes pour obtenir “une transition ordonnée”.
Maintenant, Les Etats-Unis sont ils proches ou croient-ils être suffisamment proches de cet état de fait, demeure une question qui a des réponses variées. Ce qui n’est pas une opinion en revanche est le fait que les Etats-Unis ont ouvertement conspiré pour saigner la Syrie à blanc soit en limitant son influence géoplotique à travers le Moyen-Orient, soit éventuellement en précipitant la chute du gouvernement. Ceci a été clairement noté dans le mémo # 21 de la Brookings Institution: ”Assessing Options for Regime Change (.pdf):”
“Une alternative demeure pour les efforts diplomatiques de se focaliser sur comment arrêter les violences et comment gagner un accès humanitaire, comme cela est fait sous la férule d’Annan. Ceci pourra amener à la création d’hâvres de paix et de couloirs humanitaires, qui devront être renforcés par une action militaire limitée. Ceci bien sûr, ne remplira pas les buts des Etats-Unis et laisserait éventuellement Assad au pouvoir. A partir de là, il est possible néanmoins qu’une coalition plus large sous un mandat international approprié puisse offrir plus d’action coercitive dans ses efforts.” -page 4, Assessing Options for Regime Change, Brookings Institution.
Aux pages 8 et 9 le mémo déclare:
“Les Etats-Unis pourront toujours armer l’opposition même en sachant qu’elle n’aura jamais suffisamment de puissance de feu par elle-même pour déloger Assad et son réseau du pouvoir. Washington peut choisir de faire cela sous le couvert de la croyance qu’assister un peuple opprimé en lui fournissant la capacité de résister à son oppresseur est mieux que rien du tout, et ce même si le soutien offert a peu de chance de transformer la défaite en victoire. Alternativement, les Etats-Unis peuvent calculer que cela vaut la peine de clouer le régime Assad et de le saigner à blanc, gardant ainsi un faible ennemi régional tout en évitant les coûts d’une intervention directe.”
-pages 8-9, Assessing Options for Regime Change, Brookings Institution.
Pour ceux qui suivent la réthorique “humanitaire” proposée par l’Occident comme étant leur motivation pour intervenir en Syrie, il est clairement inconscient de perpétrer la violence, particulièrement une violence brutale sectaire qui se déroule de manière admise aujourd’hui, simplement pour “garder un ennemi régional faible”. Et c’est de cette position de dépravation morale que l’Occident est en train de négocier avec la Russie pour une “transition” en Syrie.
L’Occident pense qu’en continuant à faire couler le sang et en manipulant la perception publique en disant que “cela est le fait du gouvernement syrien”, “rendu possible” par les Russes, les Chinois et les Iraniens, qu’il peut faire “honte” aux opposants à leur campagne de déstabilisation en continuant de soutenir ce crime contre la paix mondiale. Quoi qu’il en soit, les médias occidentaux vacillent devant les médias alternatifs ; de plus, le public en général est fatigué de cette guerre sans fin et émet de plus en plus de suspicion quant aux motifs et à l’implication de l’Occident en Syrie. L’arnaque intentionnelle de ce qui apparaît être une atrocité orchestrée par l’Occident à Houla, n’existe seulement que dans les manips psychologiques de la presse occidentale, et ne va pas plus loin, même pas dans la section des commentaires de cet article ci-dessous. En d’autres termes, personne n’a acheté leur salade.
Ce que la Russie décide de faire avec la Syrie va déterminer la forme du champ de bataille sur lequel ils combattront quand ils seront obliger de confronter les machinations constantes de Wall Street et Londres.
Il ne peut pas y avoir de malentendu à ce sujet précis: ce n’est pas en apaisant l’Occident en abandonnant la Syrie, comme ce fut fait avec la Libye, que cela atténuera les ambitions hégémoniques qui motivent cet agenda en première instance. Tout comme Hitler disant qu’il n’avait aucune intention d’envahir la Russie jusqu’au jour où il lança l’invasion, Wall Street et Londres ont l’intention d’aller au bout du chemin, à Moscou et à Pékin et ce malgré la myriade d’excuses et de démentis qu’ils font chemin faisant ainsi que les démentis et les excuses qu’ils inventeront jusqu’au jour où les forces occidentales et leurs marionnettes commenceront à s’en prendre à la Russie et à la Chine.
La Chine, de la même manière, doit faire face à un encerclement et un isolement alors que le Pentagone a déjà ouvertement déclaré décaler son attention et ses flottes vers le Pacifique. Alors que le ministre de la défense Panetta tente de “minimiser” les soucis concernant le transfert des forces américaines pour confronter la Chine, ses mots très peu crédibles sont en contradiction avec près de 20 ans de documents sur la politique américaine qui décrivent l’isolement et l’effondrement de la Chine par cette méthode de renforcer l’hégémonie américaine dans le Pacifique.
La confrontation viendra tôt ou tard et pour ceux qui se demandent pourquoi le monde fut si apathique devant les nazis, une menace direct pour la paix mondiale, a posteriori, on nous donne aujourd’hui des sièges de premier rang pour voir comment les États-Unis et le Royaume-Uni, et ceux qui gravitent dans leur orbite, violent de manière exponentielle la souveraineté et la destinée d’une nation après l’autre, aidée en cela par leurs propres populations à l’apathie et à l’ignorance sans bornes. Tout comme l’Allemagne, ce seront ces populations qui paieront le prix ultime pour leur laxisme et leur inaction devant les ambitions hégémoniques brutales et sans scrupules de leurs propres gouvernements.
(nombreux liens dans le texte original)


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