Le C.A. de la SODEC recommande la destitution de Chaput

Les dépenses de Jean-Guy Chaput ont été critiquées dans un rapport accablant du vérificateur général la semaine dernière.

SODEQ - le scandale?...

Photo: François Roy, La Presse

Annie Mathieu - Le sort du président et chef de la direction de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Jean-Guy Chaput, est désormais entre les mains du Conseil des ministres du Québec.
Le conseil d'administration de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) a recommandé, à la suite de sa réunion tenue vendredi, la destitution du président et chef de la direction de l'organisme, Jean-Guy Chaput.
La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, n'a pas tardé à réagir dans un communiqué transmis vendredi en soirée, indiquant qu'elle avait pris acte de la recommandation du conseil d'administration de l'organisme. «J'entends la soumettre à mes collègues au cours du prochain conseil des ministres», a-t-elle déclaré.
Le président du Conseil d'administration de l'organisme, Jean Pronovost, a affirmé plus tôt lors d'un point de presse que les membres en sont venus à la conclusion que M. Chaput n'avait plus la légitimité requise pour assumer son rôle au sein de la SODEC, en raison de l'ampleur du débat qui a suivi la publication du rapport du vérificateur général sur ses dépenses.
«Les explications de M. Chaput ont mis les choses dans leur contexte mais n'ont pas pu nous faire oublier que dans la conjoncture, sa légitimité est assez compromise pour l'empêcher de remplir efficacement les devoirs de ses fonctions», a précisé M. Pronovost.
Selon M. Pronovost, les membres du conseil ont donc «unanimement» conclu de recommander au gouvernement du Québec le départ de M. Chaput. Il en reviendra à la ministre de décider si ce dernier aura droit à la prime de départ prévue dans son contrat, a précisé M. Pronovost.
Le conseil d'administration de la SODEC mettra en place des mesures pour éviter qu'à l'avenir. «Ce genre de dépassements» ne se reproduira plus et que le problème est réglé, a précisé Jean Pronovost. Ces mesures feront en sorte, selon lui, que l'organisme appliquera strictement les «normes applicables».
Par exemple, une explication écrite et une autorisation spécifique seront désormais nécessaires lorsque la SODEC devra faire une dérogation, a indiqué M. Pronovost. De plus, le comité de vérification recevra régulièrement un rapport sur ces dérogations. La fréquence de ces rapports n'a toutefois pas encore été décidée mais ces derniers feront en sorte que «le conseil sera en pleine prise sur les dépenses de la SODEC», a dit M. Pronovost.
Le conseil d'administration de la SODEC s'était réuni dans les bureaux de l'organisme à Montréal pour se pencher sur les dépenses de M. Chaput et de son organisme à la suite d'un rapport accablant du vérificateur général Renaud Lachance, rendu public la semaine dernière.
Ce rapport ne faisait état d'aucune irrégularité ou fraude, mais se montrait très critique sur l'apparente facilité avec laquelle les deniers publics étaient dépensés, notamment du côté des voyages, de l'hôtellerie et de la restauration.
Le contrat de Jean-Guy Chaput vient à échéance au mois d'octobre. Une personne est pressentie par le conseil d'administration de l'organisme pour assurer son intérim si le gouvernement venait à y mettre un terme avant cette date. Mais M. Pronovost n'a pas voulu révéler son identité, indiquant que cette dernière n'avait pas encore été approchée.


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