Gare à l’arnaque du siècle (Prise 2)

Le chat sort du sac ?

Le plus énorme scandale de toute notre histoire ?

Chronique de Richard Le Hir

Quand on rédige un texte comme [Gare à l’arnaque du siècle (Prise 2)->26653], on est loin de se douter des réactions qu’il va susciter chez les lecteurs. Et l’on ne s’attend pas à voir son analyse corroborée par des gens qui se trouvent en plein coeur de l’action, ou en tout cas tout à côté.
C’est pourquoi j’ai pris connaissance avec beaucoup de surprise du commentaire suivant qui m’a été laissé hier soir par un lecteur qui souhaite demeurer anonyme pour des raisons qu’il explique lui-même :
« Monsieur Le Hir,
Étant très près de la Haute Direction d’Hydro-Québec, je puis corroborer l’ensemble de votre analyse.
Cela dit, il m’apparaît évident que la société d’état ne fut jamais au service de ses citoyens, comme le souhaitait René Lévesque. Comme le gouvernement d’ailleurs...
Je dois ici taire mon identité. Je puis toutefois écrire ceci. Après trente ans au service d’Hydro-Québec, j’y vois un peu plus clair... »

Le commentaire n’étant pas signé, il existe un risque qu’il s’agisse d’un faux ou d’une « pelure de banane » sur laquelle quelqu’un, quelque part, voudrait me voir glisser. Il s’agirait alors au mieux d’une très mauvaise plaisanterie, et au pire d’un acte délibérément malfaisant, avec une intention de nuire qui relèverait du Code criminel.
Ma formation juridique m’a enseigné que la bonne foi se présume. Il existe donc une possibilité, sans doute plus forte que la précédente, que ce qu’écrit ce lecteur anonyme soit vrai. En droit, on accorde plus de crédibilité à un témoignage qui affirme que quelque chose s’est passé plutôt qu’à un témoignage à l’effet contraire.
En supposant donc que ce soit vrai, ce témoignage justifierait à lui seul une enquête approfondie sur ce qui se passe à Hydro-Québec et au sein du gouvernement Charest. En combinant ce dossier à tous les autres en cours où l’intégrité de nos plus hautes instances est mise en doute, nous nous retrouvons devant le plus énorme scandale de toute notre histoire.
Hélas, si le passé récent est un gage de l’avenir, nous serons tout au plus témoins d’une traque au sein du personnel de la haute direction d’Hydro-Québec pour débusquer le fauteur de trouble qui vient ainsi de tirer la sonnette d’alarme.
Heureusement pour elle, cette personne prétend compter 30 ans de service. On la mettra donc commodément à la retraite en lui imposant le silence le plus total en contrepartie de la « mansuétude » de la direction, et en lui disant qu’elle est bien chanceuse que l’affaire n’aille pas plus loin. Ce que cette personne risque d’ignorer, c’est que la direction (le gouvernement Charest aussi) souhaitera justement qu’elle n’aille pas plus loin.


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4 commentaires

  • François A. Lachapelle Répondre

    5 avril 2010

    Dans le dossier "Hydro-Québec 2010", notre regard se tourne vers Thierry Vandal à titre de président-directeur général.
    Cet homme remplit-il sa fonction adéquatement? À titre de citoyen-propriétaire de la Société d'état la plus importante du Québec, je désire connaître une appréciation de la façon que cet important gestionnaire remplit sa fonction. Cette appréciation existe dans le non-dit en regardant quelques chiffres qui sont publiés dans le Rapport annuel, le dernier étant celui de 2008. La rémunération de base de Thierry Vandal est 417 321$ complétée par une rémunération variable de 122 211$ pour un total de 539 532$. Comme on dit, celui qui mérite un tel salaire doit posséder des connaissances et une expérience vraiment hors du commun. Une fois les ho! et les ha! lancés, il faudrait pouvoir mettre plus de chair autour de l'os.
    En jugeant un arbre à ses fruits, on n'est pas certain que le président-d.g. soit si compétent qu'on l'imagine. Et les fruits portent les noms de dossiers suivants:
    - échec de l'achat d'actifs d'Énergie NB par Hydro-Québec: heureux échec pour le Québec mais ce plus est en fait un moins juste le fait de ne pas avoir imité son homologue d'Énergie NB, David Hay qui a démissionné en janvier 2010.
    - dossier de rénovation de la centrale nucléaire de Gentilly-2 au coût autorisé de 2 milliards par le CA d'Hydro-Québec: cette rénovation se transformera-t-elle en cauchemar d'autant plus que Hydro-Québec n'a pas besoin de l'énergie nucléaire pour subvenir à ses besoins et que le système CANDU est désuet et dangereux.
    - dossier de la centrale thermique Bécancour de 550 MW, propriétée de Trans-Canada Energy de Calgary: ce contrat coûte plus de 150 millions $ par année en pénalité à Hydro-Québec pour non production, je répète pour non production! Par hasard, Thierry Vandal a agi à titre de vice- président de Gaz Métro avant d'arriver à Hydro-Québec, attiré par l'ex-p-d.g. André Caillé qui lui aussi venait de Gaz Métro. Ça fait beaucoup de coïncidences dans un dossier de perte à coup de centaines de millions par année.
    - dossier des éoliennes: cela ressemble davantage à une façade pour calmer les écologistes.
    - dossier des petites centrales confiées au privé: pourquoi ces petites centrales dans un contexte de surplus produits par Hydro-Québec? Habituellement, le Privé regarde à ses profits. Combien ce dossier des petites centrales coûte-t-il vraiment aux québécois ?
    - et le dossier du contrôle motivé des dépenses par tous les employés? où en sommes-nous avec des rapports annuels vrais ?
    Pour s'assurer d'une saine gestion à tous les niveaux d'Hydro-Québec, une nouvelle grille d'évaluation annuelle des hauts dirigeants doit être rendue publique et publiée dans les journaux du Québec.
    Je crois que le salaire du p-d.g. pourrait être révisé à la baisse et trouver facilement la bonne personne qui devrait s'engager à dénoncer toute mauvaise affaire aux québécois et agir honnêtement sans complaisance envers les politiciens. Doit-on parler d'une révolution culturelle dans cette entreprise ?
    Nous souhaitons que la lumière soit faite sur cette importante Société d'État du Québec. 6 avril 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2010

    « Les gens aux États-Unis ont peur de la puissance d'Hydro-Québec.
    Les Américains craignent qu'on n'envahisse le marché avec notre énergie et que leurs entreprises plus petites, actives dans le solaire, l'éolien ou d'autres sources d'énergie plus expérimentales, ne puissent plus vendre leurs produits.»
    Gary Doer, ambassadeur du Canada aux États-Unis

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2010


    Une autre arnaque du siècle
    [«Le transport de pétrole bitumineux de l'Alberta jusqu'à Portland en passant par Montréal et l'Estrie, dans un oléoduc datant de 1950,fait craindre le pire à une coalition de députés, de maires et d'écologistes, qui demandent à Québec de tenir des audiences publiques sur ce projet.»]
    suite de l'histoire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mars 2010

    M. Le Hir, encore une fois bravo pour votre perspicacité à analyser une situation d'un angle que peu de personnes ont entrevu.
    Toutefois, peu importe la véracité ou non de votre source anonyme, il y a un point qui demeure. On ne peut plus faire confiance en Jean Charest et son gouvernement corrompu. Il faut tout faire pour le faire démissionner, lui et son gouvernement le plus rapidement possible.
    Le lien de confiance qui doit exister entre la population et ses dirigeants est définitivement rompu. J'ai créé un groupe sur mon Facebook Voir ici http://www.facebook.com/group.php?gid=113104958699712&ref=mf ) ON VEUT LA DÉMISSION DE JEAN CHAREST ET DE SON GOUVERNEMENT IMMÉDIATEMENT!!!!
    Depuis tout au plus 48 heures d'existence, près de 150 personnes se sont joint à mon groupe. Je ne croyais pas à ce que ce groupe prenne de l'ampleur aussi rapidement.
    Je crois que la série de scandale libéral ( qui n'est pas fini à mon avis) fait en sorte que le ras le bol est à son paroxysme dans la population du Québec.
    Suffit maintenant de canaliser cette mobilisation vers un grand rendez vous...
    À suivre...