Le projet indépendantiste n'a jamais intégré la question de Montréal

Le défi de Montréal remet en question bien des certitudes

La part des villes dans le rééquilibrage de la souveraineté

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Un sujet demeuré tabou depuis les cinquante dernières années

Quoi qu'en pense mon jeune ami Jean-Pierre Bonhomme qui a le mérite de lancer le débat, je pense au contraire de lui que chaque ville et chaque village doit revendiquer et défendre bec et ongles sa part de souveraineté. Sans cette diversité qui résulte des différences assumées entre les villes et villages, c'est le pays qui s'effondre dans le totalitarisme et la banalité grise et étatique comme les états du Bloc de l'Est l'ont si bien démontré. Nous sommes peut-être nés pour une vie plus intéressante que celle-là.
Les programmes génériques de revitalisation urbaine, de revitalisation des rues principales, qui ne prennent pas en compte les spécificités locales mais banalisent et imposent plutôt des clichés étrangers au contexte sensible des milieux d'intervention ont le même effet. À quoi bon électrifier des réseaux de transport interurbains si on ne réfléchit pas d'abord aux raisons pour lesquelles on se déplacerait dans une direction ou une autre ?
Les mouvements de révolte qui représentent maintenant l'espoir du monde reposent tous sur les villes. Les solutions qui s'appuient plutôt sur la décroissance ne peuvent compter sur les grands projets étatiques mais doivent se développer au sein des villes et villages.
Montréal a existé avant le gouvernement de l'actuelle province de Québec, avant celui du Canada. Sous le Régime français, il y a trois gouvernements : Québec, Trois-Rivières et Montréal. Québec a toujours voulu empêcher Montréal. Montréal, ville complexe et qui agace parce qu'elle donne une autre image du Québec, appartient au monde. Un phénomène urbain dont la complexité et la spécificité échappe trop souvent aux gouvernements qui se sont placés au-dessus d'elle.
Montréal a mis au monde le printemps Érable, comme Istamboul aujourd'hui entend arrêter l'infamie, Le Caire, son printemps Arabe, Paris son Mai 68, Venise pendant les 1000 années de la Sérénissime République. Les villes sont le théâtre de nos vies. Les cités que toutes les administrations rêvent de museler sauvent la démocratie. Car la démocratie est basée sur l'éducation et la culture et ne peut survivre sans les villes.
Montréal qui a brûlé ses drapeaux plutôt que de les remettre aux Anglais lors de la Conquête. Montréal dont on a brûlé le parlement pour l'empêcher d'être la capitale canadienne. Montréal de toutes les couleurs et de toutes les langues et pourtant tellement française et universelle.
Vous aurez beau vous appuyer sur la légalité imposée par les constitutions sur lesquelles nous n'avons jamais été consultés. Montréal est une ville immanente.
Montréal a d'ailleurs son parlement, hôtel-de-ville, lequel a été récemment pris sauvagement d'assaut par la police de l'état québécois. Outrage à la démocratie montréalaise. Véritable coup d'état passé sous silence tant les Montréalais ont perdu le sens de l'histoire de leur ville, de la fierté de leurs ancêtres.
Pour avoir causé puis toléré cette violation et cette humiliation, les élus montréalais auraient dû démissionner en bloc. Car, n'étaient-ils pas les premiers responsables de la main basse du crime en bandes organisées sur leur ville qu'ils ont toléré ou refusé de voir ?
Qu'auriez-vous dit si le parlement de Québec avait été assiégé par la G.R.C., c'est-à-dire la police de l'état fédéral, à cause de la corruption ? Eh bien moi, en tant que Montréalais, c'est de la honte ce que j'ai ressentie quand Montréal a subi cette récente humiliation. Aussi pire que celle subie sur le Cimetière Saint-Antoine où reposent nos ancêtres montréalais au Square Dorchester, piétiné par les forces adverses de la nation anglo-canadienne à quatre jours du référendum de 1995 alors que Montréal était abandonnée à son sort par le gouvernement québécois incapable de riposte. C'est là et nulle part ailleurs, que s'est perdu la bataille de 1995. Pas besoin de blâmer l'argent et des votes ethniques quand on n'a pas le courage d'affronter l'adversaire et de prendre soi-même la rue. Même humiliation que lors de l'arrestation de masse et l'incarcération des intellectuels montréalais le 16 octobre 1970. Car c'est bien de cela qu'il s'agissait.
Quoi qu'en pensent les ultra-nationalistes qui rêvent d'un pays homogénéisé, Montréal n'est pas une "créature" de la province de Québec mais une créature métissée issue de la géographie continentale, de l'histoire du Nouveau-Monde, une ville-carrefour incontournable qui a donné naissance à de très nombreuses autres villes d'Amérique, jusqu'à La Nouvelle-Orléans en passant par Détroit et suivant le Mississippi.
Les tensions entre les différents paliers de l'État sont essentiels et personne ne voudrait vivre sous la coupole d'un état omnipotent que ce soit le Canada ou le Québec. Montréal par rapport à l'état québécois représente le contre-pouvoir politique que fut Paris tout au long de l'histoire par rapport à la France.
Montréal a son gouvernement, non plus mauvais que celui du Québec ou du Canada et dont la force varie en fonction des époques, de la valeur, du talent, de la culture et du génie de ceux qui s'impliquent dans la vie publique.
Que vous le vouliez ou non, Montréal échappe au provincialisme bien qu'elle en souffre. Qu'il vous vienne seulement à l'esprit le mépris à son égard qui se manifeste par les interventions autoroutières et horreurs architecturales dont elle a été et demeure victime de la part du gouvernement Québécois au fil des dernières décennies et dont vous avez été témoin.
L'avenir appartient aux grandes villes du monde et Montréal retrouvera un jour le rôle qu'on lui nie, le jour où les Montréalais auront retrouvé l'histoire et le sens de leur ville et du même coup de leur propre vie.
Discuter de ce que sera le Québec indépendant c'est inévitablement aussi discuter de la place que Montréal y trouvera, et que seuls les Montréalais peuvent revendiquer, un sujet demeuré tabou depuis les cinquante dernières années du mouvement indépendantiste et qui sans doute, est l'une des cause de sa stagnation.


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2013

    Avec 4,5% d'anglophone des souches, l'anglophonie n'étant pas une nationalité mais un groupe d'occupation colonial qui s'est associé avec le temps avec tout ce qu'il y avait de sectaire et réfractaire au peuple québécois, subissent leurs propres médecine, ils poursuivent leurs exode depuis le 18e siècle vers le pays de tous les Newfies, l'Ontario. Les anglophiles restant, de toutes origines, n'ayant pas compris ou ne voulant pas comprendre l'incompatibilité de l'unilinguisme ségrégationniste faussement multiculturel anglo-saxon et la culture multiethnique québécoise demeure malgré tout en constante régression et toujours plus dépendant des québécois pour la survie de leurs institutions. Les quelques élans partitionnistes ne sont maintenus que par l'incontinence de québécois nostalgiques d'un rêve confédératif n'ayant pour base que la poursuite d'une supercherie qui s'évente, s'étiole et mourra par sa propre inertie. Ce n'est donc pas là la véritable menace pour la région historique de Montréal patrie des Loups Blancs et des Patriotes porteur d'une république des Hommes.
    La véritable menace est chez bon nombre de québécois qui ont oublié, qu'ils sont les descendants de ceux qui ont fuient les difficultés amenés par les Britanniques et qui entretiennent une haine et un mépris aveugle pour Montréal. Montréal même occupé est demeuré le lieu d'émancipation pour l'économie et la culture francophone du Québec. Il serait bon de savoir pour les provincialistes des régions qu'en 1995, alors que j'habitais Rosemont-La-Petite-Patrie, un quartier, au cœur de Montréal, plus habité que la plupart des villes en région à voter à 76% pour l'indépendance, un score élevé, sinon le plus élevé de tout le Québec, bien supérieur à celui des planqués et collabos de la région de Québec, de la capitale qui a voté contre toute logique ou bon sens, contre sa propre émancipation.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    7 juin 2013

    @ Monsieur Haché,
    Je crois comprendre ce que vous dites. Mais pour que cette paix auquelle vous faites référence à travers la douceur des tambours, puisse prendre racine dans notre communauté, il est essentiel que nous puissions créer un terreau culturel propice au partage et à l'affirmation sereine de soi. La langue, l'amour de la langue, celle des francs est un premier départ.

  • Marcel Haché Répondre

    7 juin 2013

    @ S Sauvé.
    À St-Petersburg, pas très loin de Tampa Bay, les tam-tams battent pour le plaisir, et non pas pour toutes les guerres du monde, comme celles importées ici et reprises à domicile par des forcenés de toutes les causes. Et c’est une petite foule d’habitués, parfaitement bigarrée et diversifiée, qui vient prendre plaisir au plaisir manifeste des artistes improvisés.
    Comment la communauté Montréal pourrait-elle devenir la communauté qu’elle pourrait être si la moitié de la ville ne veut pas vivre avec l’autre, la douceur des tam-tams Nous étant refusée ?
    La « région 06 »… Désespérants tambours qui continuent de résonner…
    Salutations.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    7 juin 2013

    Merci Monsieur Tétreault pour cette enrichissante contribution. Enfin, un texte qui nous ramène sur le plancher des vaches.
    Vous écrivez avec beaucoup d'aplomb: " C’est aussi le cas des indépendantistes, insouciants à reconnaître que la cité Montréal Nous échappe, à ce point que toutes les conditions sont maintenant réunies pour qu’après avoir fait sécession d’un certain Montréal, le West Island puisse compléter une partition advenant que Nous parlions trop fort de liberté.
    Très juste! Qui plus est, si aucun coup de barre n'est donné pour réduire le flux migratoire (près de 50 000 immigrants/année) et corriger la faiblesse de nos politiques d'intégration, Montréal deviendra un pays dans un pays.
    Vous avez raison de nous rappeler l'importance de Montréal sur l'échiquier national. Maintenant, il serait opportun d'inclure dans l'équation de la souveraineté d'une ville, les facteurs cohésifs qui permettent et maintiennent cette souveraineté.
    Or Montréal est actuellement déchiré par l'intérieur alors que s'est accéléré sous l'insipide gouvernance économique de Charest, le processus d'anglicisation et de fragmentation (défusion).
    La situation est telle que nous avons dans le West Island, un bloc monolitique de valeurs politiques, qui une fois conquis permettra aux partis politiques de prendre le pouvoir à Québec. Nous sommes entrés dans une zone dangereuse où faute de mesures correctives, il sera difficile de retourner à une souveraineté linguistique francraise sans casser des oeufs.
    En créant un contexte où les anglophones de Montréal prennent pour acquis que Montréal est devenu et restera une ville anglophone, nous nous assurons que Québec restera à jamais une province.
    Bref, il y a péril en la demeure. Vous faites très bien de ramener ce sujet sur la table.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    6 juin 2013

    @Jean-Pierre Belisle : Si un jour le Québec abandonnait le régime parlementaire britannique et optait pour une assemblée républicaine, il est évident que l'édifice du parlement de Québec serait inutilisable parce qu'il est conçu afin de soutenir le bipartisme: soit, le parti gouvernemental et l'opposition. C'est une prison pour l'intelligence et voyez à quel genre de débats cela nous mèene, sans compter que l'opposition passe son temps èa suivre les cours des partis au pouvoir qu'elle ne remplace qu'au moment ou elle en a appris tous les comportements.
    L'Écosse vient de se construire un magnifique parlement et nous donne une bonne leçon à ce chapitre.
    Je ne crois pas qu'il faille dépouiller Québec de tous les ministères qui y sont installés mais je pense que deux mesures pourraient revaloriser Montréal, soit d'y établir les ministères à vocation internationale et financière après l'indépendance et décentraliser tout ce qui peut l'être dans les différentes régions. La présence plus importante de fonctionnaires de l'état francophone du Québec à Montréal serait de nature à renforcer le caractère français de Montréal. Par ailleurs, les grandes régions devraient avoir des assemblées régionales qui pourraient réunir les élus locaux, comme par exemple les maires et députés. Les solidarités régionales seraient hautement préférables aux actuelles solidarités partisanes qui divisent et opposent au lieu de nous réunir.
    En ce qui concerne l'Assemblée Nationale, elle pourrait très bien être itinérante et se déplacer d'une région à l'autre, au fil des sessions. Chaque région aurait son parlement, les élus connaîtraient l'ensemble du pays et on créerait un sentiment plus fort d'appartenance envers l'état québécois.
    Pour ce qui est de la délicate question du crucifix de l'Assemblée Nationale, à mon humble avis, il devrait être réclamé avec le plus grand respect par l'évêque de Québec qui pourrait lui réserver une place appropriée dans sa cathédrale et s'assurerait ainsi d'en préserver la valeur sacrée en le retirant d'une polémique politique inutile qui l'expose à la profanation et le détourne de son sens. Cet évêque ferait alors preuve d'une grande sagesse, montrerait le respect dû à ce symbole et tirerait d'embarras le gouvernement. Ce serait à la fois bon pour l'Église qui donnerait une grande leçon de dignité aux politiciens et bon aussi pour le Gouvernement qui retrouverait une crédibilité défaillante en matière de laïcité de l'état.
    Quant à nos chers amis anglos-canadiens qui réalisent leur erreur d'avoir incendié en 1849 le parlement du Canada à Montréal, ils s'aperçoivent trop tard qu'en sortant le Canada de Montréal, ils ont posé le geste fondateur de notre libération nationale. Notre long et irréversible cheminement se poursuit et il passe enfin par la question de Montréal. Les politiciens et leurs partis qui continueront de l'ignorer et de se perdre dans les luttes et divisions intestines et narcissiques n'arriveront à rien. Le défi est lancé.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    6 juin 2013

    @Marcel Haché : Je prends acte de l'importance que semble revêtir pour Québec le désir d'avoir une équipe de la Ligue Nationale. Je ne pense pas que les Montréalais le prennent de haut, bien au contraire, si cela peut faire le bonheur d'une ville, pourquoi lui refuser ? La lecture que je donne de la dynamique des villes ne fait pas appel à la notion de mystère. Chaque ville doit développer son potentiel. Le sentiment de compétition est une erreur puisque chacune a son identité propre et aussi son destin.
    @Alain Maronani : La numérotation des régions administratives est une pratique méprisante pour chacune des régions. Toutes les villes et régions devraient être appelées par leur noms propres et reconnues par leurs particularités géographiques, paysagères et culturelles. Seule des gouvernements municipaux et régionaux peuvent veiller à la reconnaissance, la conservation et l'entretien des particularités régionales et urbaines et rurales.
    @Gilles Verrier : Les villes sont des phénomènes complexes : Montréal appartient au monde mais elle est aussi inséparable du Québec. On peut être les deux à la fois et cela n'empêche pas d'autres villes et d'autres régions du Québec d'avoir une reconnaissance mondiale. Les jeunes de La Nouvelle-Orléans savent que leur fondateur est un Montréalais mais les jeunes Montréalais ne savent rien de La Nouvelle-Orléans qui est un véritable petit morceau de Montréal. Et oui bien sûr le Québec est "un et indivisible", ce qui ne l'empêche pas d'être composé d'une multitude de réalités urbaines, rurales, régionales et nationales.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    6 juin 2013

    Bonjour Gérald,
    Permets-moi une question iconoclaste:
    Ne serait-il pas temps de songer à déplacer à Montréal la capitale nationale du Québec?
    Montréal est de fait le véritable centre de décision économique et politique. Outre le très fréquenté bureau du PM dans l'édifice Hydro-Québec, de nombreux bureaux ministériels s'y trouvent déjà et c'est à Montréal que sont notamment établis le quartier général de la SQ, la Cour d'appel et les consulats généraux ou honorifiques de près de 60 pays.
    Le CUSM déménage sous peu. Je propose l'expropriation rapide des terrains du Royal Victoria Hospital et la rénovation de certains édifices pour la construction du siège du gouvernement Québécois sur notre mythique Mont Royal. À plus d'un égard, tout un message que ce déplacement proclamerait!
    Création d'un district administratif national unilingue sous la juridiction exclusive de la Sûreté du Québec (qui cesserait d'être vue comme une grosse police provinciale de campagne). Avec Montréal comme capitale nationale, finies ces histoires de contre-pouvoir. Nouvelle génération de fonctionnaires montréalais de toutes origines, nouvelles allégeances et nouveaux espoirs. Et que dire de l'impact mental sur tous nos députés de province !!
    L'hôtel du Parlement fut le symbole de l'État du Québec en devenir. Celui de Montréal en serait la consécration.

    Québec demeurera un lieu de mémoire. L'édifice du Parlement et son crucifix témoigneront à jamais de notre passé et ses locaux pourront servir aux assemblées des structures régionales à venir.
    J'ai lu quelque part : « Canada should move its capital city from Ottawa to either Montreal or Quebec City to further kill the demented nightmare of the Quebecois seperatists.” - Irréalisable mais l'idée géopolitique porte à réfléchir.
    Pourquoi ne ferions-nous pas les premiers ce "grand coup" sur l'échiquier ?
    JPB

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2013

    Dans l'envolée poétique Montréal appartient plus au monde qu'au Québec, c'est le privilège du poète. En socio-politique, Montréal est une ville qui se détache du Québec, amenée par la vague des cités-états qui accueillent à la fois les démunis du monde entier et les bourgeois-bohèmes mondialistes qui ne doivent rien à personne et surtout pas au Québec. Il est certain qu'aucune autre ville du Québec ne peut même aspirer à cette triste ambition.
    Par ailleurs, j'ai bien aimé lire votre amour de Montréal, qui se sent, et la gloire de cette ville que vous évoquez mais qui est hélas trop souvent ignorée, voire occultée. Est-ce bien de Montréal que partit la petite flottille de François Lamothe de Cadillac pour fonder Détroit ? Combien d'autres villes nord américaines Montréal a-t-elle nommée ? Je ne crois pas que le décompte n'ait jamais été fait. Tiens, commençons par Toronto - fondée sous le nom de Brulé. Si Montréal n'est pas la créature de Québec, pourrait-t-on dire, avec une pointe d'humour, que Toronto est une créature de Montréal ?
    Le Québec est un et indivisible, votre propos manque à le rappeler.
    Gilles Verrier

  • Alain Maronani Répondre

    6 juin 2013

    C'est toujours intéressant vos textes.
    Vous avez bien compris ce qu'est Montréal et ce qu'elle pourrait-etre si seulement le gouvernement du Québec et ses fonctionnaires la considérait autrement que la région 06...
    Ca me change aussi des plaintes habituelles sur le multiculturalisme et la diversité, qui sont la pour rester..;
    J'imagine que nous allons avoir encore les memes réactions...

  • Marcel Haché Répondre

    6 juin 2013

    Gérald MCNICHOLS TÉTRAULT
    Les montréalais traitent de haut l’espoir des québécois de ravoir ce qui leur a été ravi. Derrière l’espoir et, parfois, cette désespérance de Québec, à préparer le retour d’une équipe de hockey de la L.N.H., il y aussi l’espoir d’un peuple- vous avez raison, les peuples forment des villes aussi sûrement que des États souverains- il y a l’espoir d’un peuple d’être reconnu, d’avoir ses entrées sur la scène nord américaine, ce qui lui a été nié non pas par les indépendantistes cependant, mais par ce qui représente notre côté le plus sombre. Car Nous avons aussi un côté sombre. Nous pouvons le voir à tous les jours à la célèbre Commission, c’est le même.
    Et ceux-là qui avaient organisé le vol des Nordiques au profit de la plus prédatrice de toutes les ligues de sport professionnel, furent de la même famille que ceux qui organisèrent les évènements sur le cimetière St-Antoine, pesant si puissamment sur le référendum de 1995. C’est encore les mêmes, du même ténébreux clan, qui, aujourd’hui encore, intiment l’ordre à tout le peuple de Québec de rester bien sagement discret, malgré qu’il soit bafoué par Gary Betman et sa gang depuis des années. Les montréalais, et surtout les indépendantistes, ne prennent pas la mesure de ce qui est en jeu dans la cité à Québec, et ils ajoutent au mépris en s’imaginant qu’il y a un « mystère Québec ». Mais en même temps…
    Tous ceux-là à Québec qui n’ont jamais brûlé leurs drapeaux des Nordiques, qui restent fidèles d’une fidélité exemplaire, n’arrivent pas non plus à bien saisir de ce qui est en jeu à Montréal. C’est aussi le cas des indépendantistes, insouciants à reconnaître que la cité Montréal Nous échappe, à ce point que toutes les conditions sont maintenant réunies pour qu’après avoir fait sécession d’un certain Montréal, le West Island puisse compléter une partition advenant que Nous parlions trop fort de liberté.
    Les peuples de Montréal et de Québec sont invités ensemble, mais par des moyens différents, à se tenir tranquilles. Et Nous le sommes, tranquilles. Les indépendantistes sont contraints, forcément. S’il y a un espoir et une libération possible (et à portée de la main, le plus enrageant) pour le peuple québécois, il viendra d’un Redressement à Québec, de nulle part ailleurs.