Le destin indépendantiste québécois

Tribune libre

Sous peine d’un auto-sacrifice éventuel, les indépendantistes doivent se doter de leur propre véhicule politique commun. L’empiètement entre souverainistes et indépendantistes n’a plus de raison d’être. Certaines personnalités diraient qu’un mouvement citoyen suffirait. Maintenant que Pauline Marois a fait son lit, les indépendantistes doivent envisager la suite des démarches. De la proposition de Crémazie à l’achoppement du projet de loi 204, deux courants singuliers se sont révélés au sein du mouvement.
Les « radicaux » libres de l’indépendance?
Hors du PQ, point de salut. Il y a quelques temps, cette éventualité nous faisait dresser les cheveux sur la tête. Aujourd’hui même, suite aux nombreuses déclarations lancées de part et d’autre, nous percevons des divergences irréconciliables. Non seulement la direction actuelle du PQ a persisté dans sa croisade et sa purge des éléments perçus comme « radicaux ». La persistance et l’entêtement de la direction actuelle du PQ devrait en inciter plusieurs à la prudence.
Or, pour renchérir sur la notion de prudence, la seule prudence élémentaire est parfois de prendre des risques. L’éventualité de la formation d’un nouveau parti indépendantiste doit être soigneusement pesée. Comme une coalition des principales forces indépendantistes ne serait point à l’agenda du PQ, réinvestissons nos billes ailleurs. Dans l’intérêt supérieur de la nation, recentrons-nous sur les besoins de la population et des revendications indépendantistes dans leur ensemble.
Suite à la mort annoncée… qui survint
Étrangement, le destin de Jack Layton pourrait croiser celui des Québécois-es dans la contemplation d’un destin constitutionnel à venir. Au Canada même, nous avions abandonné tout espoir superflu de voir les Québécois-es réintégrer le giron constitutionnel canadien. Quand le blogue de l’édito de La Presse s’interroge quant au bulletin santé du candidat Layton à l’aube des lendemains électoraux qui déchantent, nous chuchotons ici et là qu’une blessure à la hanche trahit un cancer des os… la puce à l’oreille… parlons-nous d’ossature constitutionnelle ou encore d’une ossature constitutionnelle qui s’effrite… le pouvoir de la suggestion est à son œuvre.
L’instantané qui confond le réflexe
Un jour, Daniel Johnson Sr se décide à faire appel au Général De Gaulle. Depuis la fondation du PQ, de Lévesque à Marois en passant par Parizeau et Laurin, Parizeau fut le seul chef auquel les indépendantistes s’identifièrent et ce dernier dut jouer les seconds violons avec les Lévesque et L. Bouchard. La seule légitimité à aller chercher au sein du PQ, c’est d’être présentable et perçu comme modéré. Peu importe que nous défendons l’orientation indépendantiste, les accessoires l’emportent sur l’essentiel de la démarche. Référendum… de grâce.
Assemblées citoyennes
De l’aveu même de plusieurs, il est parfois difficile de regrouper un grand nombre de personnes au même endroit. Pourtant, l’expérience peut démontrer le parfait contraire. Être militant au sein d’un parti politique ou encore dirigeant de ce même parti n’exclut point de prendre part aux grands mouvements de foule. Le collectif Libre Marcheur a prêché par l’exemple. Quand les enjeux deviennent des luttes collectives et se transposent sur un terrain politique potentiellement glissant, la participation devient aléatoire. Nous misons alors sur des thèmes secondaires plus susceptibles de faire esprit de corps. Est-ce pourtant une raison de négliger ce qui fait le sens et l’esprit d’une indépendance citoyenne toujours à conquérir?
Assemblée… le mot fait officiel… militante… sûrement pas… citoyenne… ça passe mieux. Encore là, il est important de bien saisir ce qui bâtit les grandes œuvres. Québec… solidaire? Pas à en croire le ROC et les Jocelyne Turmel de ce monde en effigie. C’est bien beau de croire que le cancer peut avoir raison de l’adversité en politique. Encore là, il nous faut reconquérir notre liberté de réflexion et agir sur le plan des valeurs politiques qui nous guident comme peuple. Vivement un renouvellement de nos forces.
N.B. Je serai parti en vacances les prochains jours. Vous êtes les bienvenu-e-s pour laisser vos commentaires. Je vous répondrai le temps venu s'il y a lieu.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé