Suite à la fusion CAQ-ADQ

Le financement de la CAQ objet d'une enquête de la Commission Charbonneau?

Tribune libre

Suite à la fusion dimanche avec l'ADQ: le financement « démocratique » de la CAQ-ADQ doit-il faire l'objet d'une enquête de la Commission Charbonneau ?

Il y a 26 mois seulement, Le Devoir sous la plume d'Alec Castonguay diffusait un intéressant article intitulé « Léo Housakos : l'argentier de la droite ». Ce papier faisait suite au court règne de 24 jours seulement de Gilles Taillon en tant que nouveau chef de l'ADQ en remplacement du démissionnaire Mario Dumont (1).

Ironiquement dans un parti dit « démocratique », Taillon accédait à la chefferie de l'ADQ par une seule voix de majorité - une seule voix « fictive » soit celle du dictateur africain Omar Bongo, tel que l'avait si bien et satiriquement révélé cet Infoman de Radio-Canada! - sur son plus proche adversaire Éric Caire, devenu par la suite député « indépendant » et maintenant caquiste.
Auparavant, Gilles Taillon révélait que sa démission était le fruit du travail en sous-mains de l'ex-chef Mario Dumont, mais aussi celle du financier de l'ADQ qu'était alors Léo Housakos, nommé depuis par le premier ministre Stephen Harper comme sénateur conservateur à Ottawa.

Cependant, le jour de sa démission, Taillon se promettait de communiquer avec la Sûreté du Québec en raison d'un financement douteux et de chiffres comptables étranges découverts à cette ADQ qui, faut-il se le rappeler, avait offert également une rémunération additionnelle de 50 000 $ par an à Mario Dumont en plus de son salaire de député et de chef de l'opposition, et ce, sans que l'exécutif de l'ADQ n'ait été informé au prélalable d'une telle décision. Adieu la démocratie !

L'idée avait même fait des petits puisqu'on le sait maintenant, à la même période, le Parti libéral du Québec (PLQ) avait versé pendant plusieurs années une rémunération additionnelle de 75 000 $ par an au député de Sherbrooke et premier ministre du Québec, Jean Charest. Néammoins, aucun résultat de cette démarche ou enquête demandée par Gilles Taillon portant sur l'ADQ n'a été révéléee par la SQ depuis les 26 derniers mois.

Pourtant, le même argentier adéquiste Léo Housakos avait reconnu avoir eu des liens avec le célèbre mafioso Tony Accurso qui, cette semaine encore, voyait deux de ses entreprises de construction bannies d'opérations par la Régie du bâtiment du Québec.
Il aut se rappeler aussi que le noueau sénateur Housakos avait fait les manchettes de la dernière campagne électorale fédérale du 2 mai dernier lorsque Le Devoir et Radio-Canada révélaient des enregistrements de conversations téléphoniques compromettants entre le non-élu Dimitri Soudas alors Directeur des communications du premier ministre Stephen Harper qui planifiait des pressions pour nommer Robert Abdallah (ex-DG de la Ville de Montréal, démissionnaire mêlé au scandale des compteurs d'eau et autre ami du parti conservateur) en tant que personne représentante de la Ville de Montréal à la direction générale du Port de Montréal.

Il est de notoriété publique maintenant que ce même Dimitri Soudas, actuellement à la Direction des communications du Comité olympique canadien, entretient une grande amitié avec Léo Housakos depuis le temps qu'ils ont travaillé ensembles avec le Maire Gérald Tremblay alors qu'o nsait présentement que le réseau conservateur tente d'accentuer sa mainmise sur l'administration montréalaise comme le révélait aussi jeudi dernier cette autre manchette du Devoir (2).

Dans le contexte actuel de cette nouvelle Commission d'enquête Charbonneau portant sur les collusions dans l'industrie de la construction, les firmes d'ingénierie et le financement des partis au Québec (et à Ottawa?), je me pose légitimement la question à savoir si cette CAQ — qui récupère aujourd'hui la comptabilité et les 1 373 membres de l'ADQ — pourrait aussi faire l'objet d'enquêtes spécifiques par cette nouvelle Commission Charbonneau?


(1) « Léo Housakos, l'argentier fantôme de la droite » par Alec Castonguay, journal Le Devoir, Montréal, le 13 novembre 2009 : http://www.ledevoir.com/politique/canada/276973/leo-housakos-l-argentier-fantome-de-la-droite

(2) « Le réseau conservateur tente d'accentuer sa mainmise sur l'administration montréalaise », par Kathleen Lévesque, journal Le Devoir, Montréal, jeudi 19 janvier 2012 :
http://www.ledevoir.com/politique/montreal/340564/le-reseau-conservateur-tente-d-accentuer-sa-mainmise-sur-l-administration-montrealaise

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Gérard Briand46 articles

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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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