Gabrielle Duchaine-Baillargeon - Le plus grand succès de la Charte québécoise de la langue française, qu'on appelle la «loi 101», est d'avoir fait du français la langue d'enseignement quasi universelle au Québec, disent les spécialistes consultés par Le Journal de Montréal.
«La langue d'enseignement est sans contredit le fleuron de la loi», estime le démographe et ancien membre de l'Office de la langue française Michel Paillé.
Nombre de ceux que l'on appelle aujourd'hui «enfants de la loi 101» ont acquis non seulement le français mais aussi la culture et les moeurs québécoises.
Plusieurs se sont intégrés, se sont liés d'amitié avec des francophones, sont des adeptes de La Petite Vie et se sentent Québécois à part entière.
Un exemple d'intégration
C'est le cas de Farouk Karim, 30 ans, ancien candidat péquiste dans Outremont.
Le jeune homme d'origine indienne est né à Madagascar en 1976. Il a immigré au Québec deux ans plus tard avec ses parents.
Bien que sa langue maternelle soit le gujarati, une langue de l'Inde, Farouk Karim parle couramment le français.
«Au téléphone, tant que je ne dis pas mon nom, j'ai l'air aussi québécois que n'importe qui», lancet- il en riant.
C'est que le militant a toujours fréquenté l'école en français, dans le quartier Côte-des-Neiges au primaire et au secondaire, à Bois-de-Boulogne au cégep, puis à l'UQAM en sciences politiques.
«Je regardais Chambre en ville et La Petite Vie, j'étais un fan d'Yvon Deschamps, je m'intéressais à la politique québécoise», se rappelle-t-il.
Ce n'est toutefois qu'au cégep que Farouk Karim s'est véritablement intégré à la société québécoise.
«Il n'y avait que cinq Québécois dits de souche à mon école secondaire, dit-il. C'est un peu difficile de s'intégrer si on n'a pas de contacts avec la majorité.»
Implication
Aujourd'hui, le jeune homme, dont le groupe préféré est Loco Locass, participe plus activement à la vie politique et sociale de la province que bien des gens qui y sont nés.
Il a été attaché politique à la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) durant cinq ans. Il a été candidat pour le Parti québécois dans Outremont en 2005, puis attaché politique d'André Boisclair. Il est actuellement vice-président du Conseil exécutif du PQ.
Rappelons que l'amendement assurant que la fréquentation d'une école anglaise privée n'ouvre pas l'accès légal à l'école anglaise publique a été invalidé par la Cour d'appel du Québec il y a quelques jours.
Études collégiales en anglais
# Environ 15 % des élèves au niveau collégial fréquentent un cégep anglophone.
# Quelque 20% des élèves qui fréquentent un cégep anglophone sont allophones. Vingt-cinq pour cent sont francophones.
# Au terme d'études primaires et secondaires en français, 57% des allophones choisissent un cégep anglophone.
# Au Québec, on trouve cinq cégeps anglophones publics.
Pourcentage des allophones du Québec qui choisissent de poursuivre leurs études collégiales en anglais:
1994: 54,5 %
1995: 55,4 %
1998: 57,3%
1999: 59,4%
Pourcentage des allophones qui ont fait leurs études secondaires en français et qui choisissent de poursuivre au cégep en anglais:
1990: 27%
1999: 45,5%
2001: 57%
Source: Mouvement estrien pour le français les données datent de 2001
La langue d'enseignement
Le fleuron de la loi
Au terme d'études primaires et secondaires en français, 57% des allophones choisissent un cégep anglophone
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé