Le mythe le plus tenace de l'histoire récente du Québec

Y a-t-il eu vraiment un prix à payer pour les référendums perdus ?

Tribune libre

Dire que les référendums perdus ont causé du tort au Québec, cela revient à dire de façon insoutenable qu'en l'absence de ces exercices démocratiques, le Canada aurait pris une autre route sur laquelle le principe des deux peuples fondateurs aurait été au coeur de la définition du pays.
Depuis 1931, le pays n'avait pas pu rapatrier sa Constitution qui demeurait une loi du parlement britannique. Pourquoi ? Des raisons variées mais certainement le fait qu'en 1931, le Québec francophone exerçait un poids démographique très lourd et que les orientations prévisibles qui découlaient de cette donnée aurait fait une place très large à ce qui est convenu d'appeler les revendications traditionnelles du Québec dans la nouvelle Constitution Canadienne rapatriée. Ces difficultés de concilier ces demandes du Québec et l'unité nationale canadienne se sont cristallisées sur l'impossibilité de s'entendre sur une formule d'amendement acceptable à toutes les parties.
Les événements politiques des référendums n'auront été que des occasions pour le Canada d'en finir avec la résistance du Québec. De toute façon, le Canada aurait pris le même chemin d'autant plus de façon certaine qu'il s'est avéré que le Québec n'a jamais eu un droit de veto sur la réforme des institutions canadiennes. Et ça, c'est un autre mythe où, parait-il, René lévesque aurait perdu le droit de veto du Québec alors que dans les faits, ce droit n'a jamais existé et que rien ne permet de dire que les négociations constitutionnelles dans un autre contexte auraient accouché d'un droit de veto satisfaisant pour le Québec. À moins de s'en référer à Victoria mais alors la maladresse revient plutôt à Robert Bourassa qui aurait alors causé les torts attribués aux référendums perdus.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2010

    Merci de votre intérêt pour mon sujet d’article.
    Vous attribuez beaucoup de de forces aux pouvoirs du gouvernement fédéral qui, par vengeance, aurait prolongé la récession au Québec en 1995 alors que l’économie américaine se redressait. Aujourd’hui, par exemple, malgré que le Québec s’obstine à voter pour le Bloc, ce qui a des conséquences politiques qui apparaissent de plus en plus néfastes pour la direction du pays et de l’économie canadienne, le Québec présente des résultats supérieurs à la moyenne canadienne.
    ll n’y a qu’à lire les quotidiens anglophones où il ne se passe pas de semaine sans qu’un quidam suggère de couper les vivres au Bloc de façon carrément anti-démocratiques la plupart du temps pour que le Canada retrouve un système politique où la règle de l’alternance des gouvernements majoritaires essentiel au bon fonctionnement du pays retrouve sa place. Présentement le Canada paie un prix politique et économique beaucoup plus grand que celui dont vous attribuez au référendum de 1995 grâce à la présence du Bloc parce que le coeur du système politique est atteint.
    Le Québec refuse ainsi de jouer le jeu normal de la politique au Canada. Tout ça, parce que le Canada se révèle toujours incapable d’intégrer la réalité politique du Québec dans la politique canadienne. Cela dure depuis 1931, le premier jour de l’indépendance du Canada mais la présence du Bloc , né il y a maintenant vingt ans, pèse de plus en plus lourdement sur la destinée du pays.
    Dans votre argumentaire, vous oubliez également que toutes les provinces ont éprouvé des difficultés immenses avec le déséquilibre fiscal qui n’a pas été maintenu contre le seul Québec. Toutes les provinces ont eu des problèmes avec leur systèmes de santé. Cela s’est traduit dans certaines provinces par des congédiements importants de la main d’oeuvre dans leurs système de santé et dans leurs fonctions publiques. Mike Harris, ça vous rappelle quelque chose ? Dans l’ouest également il y a eu des grèves importantes dans le système de santé parce que les provinces ont sabré dans les conditions de travail des employés du secteur public.
    Bien sur, la nouvelle donne économique dans les provinces n’est pas qu’attribuable à l’effet néfaste du Bloc. L’économie du pétrole y est pour beaucoup. Qui aurait dit qu’un jour, Terre Neuve paierait de la péréquation à l’Ontario ? Encore là il ne faut pas attribuer trop de forces aux pouvoirs du gouvernement du Canada et sa politique d’égalité des provinces pour expliquer cela. C’est pourtant ce que vous faites, si vous me permettez ce parallèle en ce qui concerne le Québec par rapport à la situation de 1995.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    24 avril 2010

    @ Gilles Laterrière:
    Je crois qu'il y a eu un prix, oui, mais pas vraiement au sens où vous l'entendez...
    Après le référendum perdu (volé) de 1995, nous étions toujours en récession, alors que l'économie aux États-Unis, par exemple, allait déjà pas mal mieux.
    Je me souviens que ce petit roquet ridicule de Stéphane Dion, encore ministre libéral et depuis peu père de la Loi sur la clarté référendaire avait dit qu'il fallait «faire mal au Québec, pour avoir voulu se séparer!»...
    Chrétien et ses acolytes ont délibérément, nous semblait-il, le déséquilibre fiscal déjà existant, pour retarder la reprise économique au Québec , sans aucun doute.
    Le «Rest of Canada» a ainsi exercé une petite vengeance mesquine, sur le Québec, pour lui avoir donné une bonne frousse, je dirais.
    Et bien sûr, il y a eu aussi cette loi sur la «clarté» (aux yeux de qui?) créée par le pisse-vinaigre Dion, qui est en soi une vraie abomination. Un pied de nez canadien à la démocratie, telle que définie par l'O.N.U.