Ce mercredi 20 juin, lorsque Me Estelle Tremblay à commencé à interrogé M. Duchesneau, j’avais bien « entendu » qu’elle représentait le Parti Québécois, mais à mesure que se déroulait sa prestation, j’en suis venu à douter de ce que j’avais entendu, et à croire qu’il s’agissait plutôt d’une avocate du parti libéral. C’est à la pose que j’ai compris qu’il s’agissait bien de l’avocate du PQ.
Lorsqu’hier midi elle s’est littéralement mise à tirer à boulets rouges sur M. Duchesneau en mettant en doute sa crédibilité et en jugeant irrecevable un document émanant d’un citoyen ordinaire concernant les sujets devant être traités à la commission Charbonneau, j’ai été tout simplement soufflé d’un tel manque de jugement, comme si toute personne étant témoin d’exactions ne pouvait remettre à une commission d’enquête le fruit de ses observations pour qu’en soit étudié le contenu par les commissaires afin que soit déterminé leur recevabilité ou le bien-fondé.
Bien sûr, comme nous devions nous y attendre, la Juge Charbonneau a mis fin aux doléances de M. Tremblay et de ses confrères du gouvernement, du MTQ et de l’association des entreprises de travaux publiques du Québec.
Quel service extraordinaire le PQ vient-il de rendre à ses adversaires politiques en prenant l’initiative de critiquer et de désavouer M. Duchesneau à grand renfort de sous-entendus malveillants, d’accusations à peine voilées d’incompétence et d’irresponsabilité. Les avocats des autres partis présents n’ont eu que le beau rôle en approuvant la demande d’accès au document de 50 pages de M. Duchesneau pour études ultérieures afin de préparer leurs éventuels contre-interrogatoires. N’ayant rien laissé filtrer quant à leur opinion sur la valeur de document incriminé par Me Lussier, ils ont réduit les dégâts à leur strict minimum alors que le PQ portera l’odieux de leur prise de position qui ne peut que laisser entendre qu’il a quelque chose à cacher ou à craindre des révélations que pourrait contenir le rapport privé de M. Duchesneau.
Si le PQ n’a rien à cacher, une occasion en or leur était offerte de rendre publiques leurs livres et de les soumettre à l’examen d’enquêteurs autorisés.
On ne saurait imaginer meilleure façon de donner des munitions au PLQ lors de la prochaine élection que ce comportement complètement contradictoire et ce manque flagrant de flair politique. Je ne sais pas par qui l’approbation a été donnée à Me Lussier, si tant est qu’il y en eût une, d’agir comme elle l’a fait, mais une chose demeure, la gaffe est monumentale.
Mme Marois a réagi en disant se distancier de M. Duchesneau, ce qui n’augure rien de bon politiquement parlant. De plus, après que son parti ait réclamé à corps et à cris la tenu de cette commission d’enquête, on ne peut être que stupéfait de voir de quelle façon leur représentante à tôt fait d’y semer la confusion et le doute quant à la transparence des intentions du Parti qu’elle y représente.
Madame Marois devra s’expliquer et nous convaincre face à ces événements. Autrement, sa crédibilité tout autant que sa compétence, que beaucoup trop de personnes ont remise en doute depuis deux ans, ne fera qu’enfoncer son parti et ses membres dans les sables mouvants du doute, du discrédit et rejet.
Claude G. Thompson