Le Parti Québécois doit promettre un référendum lors de la prochaine campagne électorale. S’il ne le fait pas, les autres partis le feront pour lui.
Mais cette fois-ci, il doit placer les Québécois devant un véritable choix: demeurer dans le Canada ou devenir indépendant. Accepter la constitution de 1982 ou se donner une république démocratique.
Bien sûr, un tel choix obligera le Parti Québécois à donner une certaine définition du pays à devenir, à au moins ébaucher les contours de ce pays à naître, à esquisser, dans ses grandes lignes, un projet de constitution. Il devra identifier tous les principaux avantages que le Québec retirera de l’indépendance. Et ce, dans tous les domaines.
Par ailleurs, ce choix forcera les fédéralistes a justifié l’appartenance du Québec à la pseudo-fédération canadienne. Depuis le statut de Westminster, et c’est encore plus vrai depuis 1982, le Canada n’est une fédération que de nom. Ce choix nous permettra de dénoncer la politique du multiculturalisme canadien qui réduit la minorité québécoise francophone à un groupe ethnique parmi d’autres. Ce faisant, elle nie carrément le fondement même de l’adoption du régime fédératif de 1867, soit la coexistence, dans un même état, de deux nations différentes, de deux cultures différentes, de deux peuples distincts.
Le Parti Québécois doit aussi formuler les conditions qui vont régir ce référendum. Nous sommes maîtres chez nous. Autant le démontrer.
Tout d’abord ce référendum s›adresse aux seuls Québécois. Seuls les citoyens québécois, les partis et les organismes québécois pourront participer à ce référendum.
Si le fédéral veut avoir son propre référendum, il n’aura qu’à s’en faire un. Pas question que le fédéral mette son nez là-dedans.
La loi et les règlements régissant les référendums québécois seront appliqués de façon stricte pour tous les intervenants.
Le droit de vote est accordé actuellement aux citoyens de 18 ans et plus.
Si on accepte l'âge comme étant une balise qui permet ou non de voter pour un référendum, on peut tout aussi bien accepter une balise où la durée de résidence permet de voter ou non à un référendum. Alors seuls les citoyens canadiens résidant au Québec depuis cinq ans ou plus auront le droit de vote.
Comment peut-on permettre à de nouveaux arrivants, non-intégrés à la nation québécoise francophone, de prendre part à à un vote référendaire et d’avoir ainsi le pouvoir d’influer sur son destin?
Ce sont les ancêtres des Québécois francophones qui ont entrepris et poursuivi la mise en valeur de ce territoire depuis plus de quatre cents ans. Ce sont ces ancêtres Québécois francophones qui ont fourni les effectifs, les efforts et l’argent nécessaires au développement économique de ce même territoire. En toute franchise et en toute justice, le vote d’un immigrant fraîchement débarqué, non-intégré, est-il aussi significatif que celui du Québécois francophone issu de quinze générations qui ont façonné ce coin de terre? Sa nouvelle citoyenneté lui donne le droit de voter. Mais est-ce vraiment une question de droit? Un droit qui crée une injustice. Alors ce minimum de cinq ans est éminemment juste pour tout le monde.
La Suisse, nation politiquement moins isolée que le Québec francophone, utilise le référendum régulièrement. Mais la Suisse possède une politique sévère concernant la participation des immigrants au vote référendaire. Et personne n’accuse les Suisses de racisme ou de xénophobie parce qu’ils régissent l’utilisation de cet instrument démocratique.
Le Québec se trouve dans une situation plus précaire que la Suisse. Le Québec ne devrait pas permettre la participation des immigrants récents à une décision historique d’une aussi grande importance. Comme la Suisse, le Québec ne devrait pas craindre de restreindre le droit de vote sur un enjeu aussi vital. 90% de l’histoire culturelle, sociale et économique du territoire Québec est l’oeuvre de Québécois francophones, de Canadiens-français. Le droit de vote à un référendum sur la nation n’est pas un droit inhérent à la citoyenneté mais à la nationalité.
Oui, le Parti Québécois doit promettre un référendum. Mais par n’importe lequel. Le sien.
Avec une question claire: Fédération ou République.
Et, une fois la question du référendum réglée, il pourra présenter un programme de gestion provinciale qui réponde aux attentes et désirs de la population dans tous les domaines: santé, éducation, économie, etc....
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2 commentaires
François Ricard Répondre
12 novembre 2015Mme Fortin, quand je fais référence au Québec en tant que "république", c'est dans une optique de totale indépendance. Et du Canada et de la Reine.
D'ailleurs je milite au sein du PQ depuis bien longtemps et ce fut toujours dans cette optique. Si le PQ veut faire l'indépendance avec le parlementarisme à la britannique, je débarque" tout de suite, Et plusieurs autres aussi vont faire de même.
C'est d'ailleurs la pierre d'achoppement qui empêche bien des solidaires de se joindre à nous. Plusieurs indépendantistes de QS, si je me fie à ceux que je côtoie, tiennent mordicus à un gouvernement républicain pour le Québec indépendant.
C'est une question que le PQ doit régler le plus tôt possible.
Une monarchie constitutionnelle, dans le c....!
Danièle Fortin Répondre
12 novembre 2015F. Ricard : « Avec une question claire : Fédération ou République. »
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M. Ricard, une fédération ne s'oppose nullement à la république. Il peut y avoir un regroupement de régions, de cantons, de "Länder " qui se fédèrent et constituent une république fédérale !
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La question idéale, à mon avis, devrait être celle-ci : « Donnez-vous au Gouvernement du Québec le mandat d'abolir la monarchie canado-britannique et ses institutions sur le territoire québécois et déclare la République indépendante du Québec ?
OUI ou NON. »
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Mais comme le parti de René Lévesque n'a jamais, en cinquante ans, cru opportun de débattre de la simple question du régime, permettez-moi de fortement douter de son intention de le faire lors d'un prochain mandat aux commandes de l'État.
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_ Comme si, dans sa grande majorité, les Québécois démontraient un quelconque attachement à la couronne étrangère. Avec tous les avantages, les titres et les honneurs que procure ce régime d'occupation, c'est bien plutôt les hautes instances du Parti québécois - et celles de ses partis affiliés ( Bloc, On ) qui gagnent à conserver et le régime et le système du parlementarisme britannique.
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Il en va de même de l'importance qu'un Québec "indépendant" devienne membre du Commonwealth of Nations parce que, comme me l'avouait Daniel Turp : « Afin que les anglais ne se sentent pas perdus »... en Amérique du Nord ! Ça ne s'invente pas. Aussi, sait-on que si le Québec devient membre de l'institution ( néo) coloniale nommée Commonwealth, Elizabeth II ( ou celui qui la remplacera ) sera automatiquement le chef de l'armée du Québec et que le protocole imposera, lors de cérémonies, le « God save the Queen ( King ) » ?
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Les autorités péquistes ont-elles tant de mépris envers les Québécois, qu'elles nous imposeraient l'humiliation de ne pas être maîtres de notre armée ?
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En tant qu'indépendantiste et républicaine, je voterai pour un parti qui m'assurera que seul le peuple d'un Québec indépendant représentera l'autorité suprême de l'État et de la nation !
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Pendant que l'on ergote encore sur le régime d'un Québec "indépendant", l'avènement d'un Gouvernement libéral à Ottawa, a inspiré des Canadiens de l'Ouest à fonder un mouvement sécessionniste et RÉPUBLICAIN et dont la seule langue officielle sera l'anglais et nulle autre langue ! Demandez-leur. Voilà de véritables indépendantistes !
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