L’électorat a été très dur avec le Parti québécois le 7 avril dernier. Très dur avec notre projet de faire du Québec un pays (très dur envers la gouvernance souverainiste hésitante). Pour les indépendantistes convaincus que nous sommes, découvrir que moins de 30% des Québécois partagent en ce moment notre idéal, constater que les trois quarts de nos concitoyens sont réfractaires, pour ne pas dire allergiques, à la tenue d’un référendum, cela fait mal. (Conclusion non avérée. C'est le discours tenu par les fédéralistes.)
Les militants du PQ sont conviés à une grande consultation cet automne, dans chaque circonscription. Puis une campagne à la direction permettra de choisir, avec un nouveau chef, une direction à prendre.
À mon avis, deux avenues seulement sont possibles : rester sourd à l’humeur actuelle des Québécois, revenir immédiatement à la charge avec notre projet, sous une forme ou une autre, aux élections de 2018, se cogner durement la tête sur le mur de l’opinion et ainsi donner pour longtemps les clés du pouvoir aux Libéraux. (Quel manque de confiance à l’endroit du PQ et du peuple québécois) À moins d’un imprévisible retournement de situation d’ici-là, j’estime que les Québécois fermeront les portes du pouvoir à un PQ qui voudrait mettre, au prochain rendez-vous électoral, l’État au service de son option. (Et puis? Le PQ n’existe-t-il pas que pour faire l’indépendance?)
Notre tâche: reconstruire l’opinion souverainiste (Élaborer un Plan pour réaliser l’indépendance.)
L’autre avenue, plus ardue pour nous, indépendantistes, mais plus porteuse pour l’avenir, consiste à prendre acte du recul de notre option dans l’électorat (C’est la valse-hésitation du PQ que le peuple a rejetée, pas l’option). À admettre qu’un important travail de reconstruction de l’opinion souverainiste doit se déployer avant d’en faire, à nouveau, un enjeu électoral. (Ce qui peut se faire durant les années d’opposition.) Le PQ et ses partenaires doivent s’astreindre à une vaste et permanente entreprise d’éducation populaire, en particulier mais non seulement envers les jeunes, pour redonner le goût de l’indépendance. (L’outil pédagogique par excellence à cet égard sera la rédaction, avec la participation du peuple, d’un projet de Constitution de la République du Québec. Rien n’est plus motivant que de se dessiner un pays.)
Nous comptons dans nos rangs une nouvelle génération de jeunes indépendantistes énergiques et compétents. Nous devons, bien mieux que nous ne l’avons fait jusqu’ici (un bel euphémisme!), mobiliser toute la créativité et toute l’énergie disponible pour retourner vers les citoyens, rendre concrète la proposition indépendantiste, utiliser les nouveaux moyens de communications, comme les anciens. Ce devrait désormais être la priorité du parti et de ses partenaires indépendantistes dans les années qui viennent.
Mais au plan électoral, si la situation change peu, j’estime que le PQ devrait, lors de l’élection de 2018, s’engager sans ambiguïté à ce qu’un gouvernement péquiste ne tienne ni référendum, ni référendum sectoriel, d’initiative populaire ou autre, conduisant à la souveraineté, au cours du mandat. Entendre le message de la dernière élection, c’est reconnaître que les Québécois ont rejeté non seulement l’ambivalence, mais tout procédé qui les entraînerait sur le chemin d’un référendum à court terme. (Ce que les Québécois ont rejeté c’est la gouvernance souverainiste hésitante. Comme ils ont rejeté en 2011 un Bloc devenu inutile.)
Prendre la décision seulement au moment opportun (Sans Plan stratégique, le moment opportun - autres mots pour les « conditions gagnantes de Bouchard - ne se produira jamais.)
Est-il utile de prendre cette décision maintenant? Je ne crois pas. D’abord, la situation peut changer. Notre travail d’éducation, les processus référendaires en Écosse et en Catalogne, la conjoncture québécoise et canadienne sont autant d’éléments qui peuvent modifier la donne. (L’Écosse et la Catalogne ont-elles attendu le Québec?)
Je soumets donc une hypothèse : qu’un an avant l’échéance électorale, le Parti québécois décide de la place qu’occupera, ou non, la souveraineté lors de l’élection à venir. Ce mécanisme à inventer doit impliquer les membres, les militants, le chef. Ce serait vrai pour l’élection de 2018, et pourrait l’être aussi pour l’élection suivante. (Le nouveau chef devra être choisi sur la base du Plan qu’il présentera pour l’atteinte de notre objectif commun: l’indépendance.)
Nous sommes pressés, tous. Il faut être pressés de déployer notre effort d’éducation indépendantiste. (Ça c’est l’analyse des fédéralistes: les pressés et les pas pressés.) Pressés de profiter de changements de conjoncture devenant porteurs pour notre projet. (Ce n’est pas un projet, c’est un OBJECTIF. Ce ne sont pas que des mots, ça change toute l’approche.) Nous devons être réalistes, tous. Arrivera un moment où on pourra présenter un projet précis et un échéancier aux Québécois. Mais il faut reconnaître, aujourd’hui, que ce moment n’est pas imminent. (Encore les conditions gagnantes, euh! le moment opportun.)
Bâtir la nation (?)
Dans ce cas, à quoi bon gouverner si ce n’est pas pour préparer ou faire immédiatement l’indépendance? (Voilà une très bonne question. Et la réponse qui suit ne sert qu’à justifier le statu quo péquiste.) D’abord parce qu’un pouvoir libéral prolongé sera corrosif pour l’identité québécoise elle-même. On n’a qu’à voir comment le gouvernement Couillard a annulé les cours d’histoire, n’envisage aucune défense de la langue française, a comme objectif de rendre le Québec plus semblable à « la moyenne canadienne », affaiblit le réseau québécois à l’étranger. Il sape les ressorts du nationalisme québécois.
Chaque fois qu’il fut au pouvoir, le Parti québécois a fait l’inverse : tabler sur la différence québécoise pour progresser dans tous les domaines : langue, éducation, recherche, économie, agriculture. Construire, ici, une nation. (Construire une nation? Assurer la survie de la nation, plutôt, non?) La conduire, ensuite, à son indépendance.
Il y a des moments où il faut accélérer la marche. C’était le cas en 1995 et, à mon avis, en 1996. Il ne faut pas attendre ces moments, mais travailler à les faire émerger. (Voilà qui contredit tout la démarche que vous exposez ici.) Car il y a des moments où il faut savoir gérer le temps. Et respecter les Québécois. (Justement, « respecter » les Québécois c’est cesser de les mépriser en ne leur faisant pas confiance et les mettre à contribution…) Pour mieux cheminer vers l’indépendance.
______________
Pour connaître ce que, selon moi, le PQ devra faire, je vous invite à lire mon autre texte :
« Voulez-vous que le Québec soit indépendant? »
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13 commentaires
Marcel Haché Répondre
11 septembre 2014@ Peter Benoit.
Bravo. To-ta-le-ment d’accord.
@ Pierre Bouchard.
Toujours un plaisir de vous lire. Vous faites la démonstration qu’écrire « Nous » avec un N n’abime aucune machine…
Vous avez raison : c’est quoi le problème du P.Q. de chercher toujours à plaire aux ennemis ? Le West Island (Radio-Canada et La Presse en font partie intégrante) n’a jamais-jamais voté pour le P.Q. Et même, bien avant le P.Q., le West Island a toujours-toujours voté contre Nous.
Il y a le West Island et il y a l'électorat du West Island.L'électorat du West Island est un électorat captif des intérêts du West Island, lui résolument hostile aussi bien à la province de Québec qu'à la république...
L’indépendance n’est pas du tout une affaire de gauche-droite. Oh que non…
Peter Benoit Répondre
10 septembre 2014J'ai de la difficulté à comprendre les sorties de Drainville et Lisée et la seule raison que je vois est qu'ils constatent probablement qu'ils ne sont pas de taille face à la course qui se dessine. Ces sont des comportements de perdants.
J'ai écouté l'émission de Jean-Claude Pomerleau ce soir que je trouve très articulé et il me vient l'idée de la séquence d'évènements suivants:
1) Élire un chef crédible et charismatique à la PKP;
2) Bâtir une équipe chevronnée d'experts québécois dans tous leurs domaines respectifs et pas uniquement de l'aile parlementaire. Ceux-ci ont auront comme mission d'initier et de concrétiser les gestes de rupture avec l'état fédéral;
3) Refonder le PQ et fédérer tous les indépendantistes pour former une véritable alliance indépendantiste, soit l'ANQ: l'Alliance nationale du Québec. Un document d'alliance devra être publié et signé par les principaux joueurs;
4) Adapter et mettre à jour le Livre blanc écossais à la sauce québécoise. Dans ce plan, il faut bien expliquer l'impossibilité de gouverner efficacement quand on ne collecte que 50% des impôts. Les Libéraux nous disent que les déficits sont structurels: On va les croire et on proposera de rapatrier les taxes de vente et l'impôt fédéral !
5) Forcer le fédéral à se compromettre sur le 50% + 1 et proposer la signature d'une entente similaire à celle d'Édimbourg. En cas de refus de négocier, une multitude de gestes de rupture doivent être posés à partir de la prise du pouvoir en 2018.
Cela amènerait la tenue d'un référendum à la deuxième année d'un premier mandat s'il y a une entente avec le fédéral ou au début du second mandat si les négociations échouent.
6) Gagner l'élection de 2018 en présentant une forte équipe économique avec un plan d'avenir et une vision pour le Québec. Éviter de se perdre dans les problèmes d'intendances ou de budgets;
7) Purger, dans les 100 premiers jours du pouvoir, tous les hauts fonctionnaires Libéraux et fédéralistes des ministères, commissions, conseil d'administration, sociétés d'états, magistrature, etc... de l'appareil d'état québécois;
8) Créer une série de gestes de rupture dans les premiers 24 mois d'exercice du pouvoir: Commissions scolaires abolies (surtout les anglophones) avec les taxes scolaires compensées par une taxe sur le capital à la Piketty, universités bilingues, imposition du français intensif à l'école anglaise dès le primaire, services en français partout, charte des valeurs, etc...
Au niveau économique: Rapatrier l'impôt fédéral en commençant par les employés du gouvernement québécois, les sociétés d'état et autres organismes; ce qui constitue déjà 35% des emplois au Québec, créer une caisse d'assurance-chômage québécoise, taxer lourdement les pipe-lines qui traversent le territoire québécois, rapatrier la TPS en commençant avec celle payée au gouvernement québécois, créer une MONNAIE QUÉBÉCOISE convertible le plus rapidement possible, etc...
Comme le Canada est devenu un état pétrolier, le dollar est artificiellement élevé et nuit considérablement au Québec qui souffre du mal hollandais; il y a un écart de productivité d'environ 25% avec les USA et ce n'est pas la langue française qui nuit.
Imaginez ce qu'une piastre québécoise à 70¢ pourrait faire à nos exportations: On stimulerait nos PME, encouragerait les investissements étrangers, on créerait de la richesse et on garantirait la pérennité de notre social-démocratie.
La cerise sur le gâteau: On exporterait massivement au Canada !
9) Devenir indépendant;
10) Ouvrir une bouteille de champagne !
Comme le PLQ n'a JAMAIS géré l'austérité de son histoire (comme le PQ l'a fait en 1982, 1997 et 2013), il aura tout un baptême de feu. Il arrivera assez vite (ou est arrivé) à la conclusion que gouverner un état avec uniquement 50% des taxes perçues et une masse monétaire hors de contrôle d'un Canada pétrolier est une mission impossible.
Je prédis que Couillard démissionnera avant la fin de son mandat. Soyez vigilants et d'attaque, notre tour s'en vient !!
Pierre Bouchard Répondre
10 septembre 2014Pierre Bouchard, Les Escoumins
N.B. : depuis la nouvelle mouture du site je n’ai plus accès à la tribune libre et je ne peux plus soumettre de texte. Mes demandes auprès de Vigile restent sans réponse, probablement à cause de la surcharge de travail. Comme mon texte traite du même sujet, je me permets de l’envoyer en commentaire à votre texte.
Qu’il est difficile de garder le cap
MM. Lisée et Drainville semblent avoir complètement assimilé le discours de l’ennemi : pour eux, les québécois veulent être des canadiens en majorité. Pas de nuance, pas de dynamique dans le modèle, rien à faire. Devant l’impopularité apparente de leur cause, ils proposent de la mettre de côté !! De deux choses l’une : soit ce sont des carriéristes qui nous demandent de leur donner du travail, soit ils sont sincères et incompétents, ne tirant pas la leçon des 20 dernières années.
Cette cécité des députés du PQ est stupéfiante, ils ne comprennent pas encore que les gens votent pour quelqu’un en qui ils ont confiance. Et pour que les gens aient confiance en nous, il faut être vrai, être franc, être authentique. Se présenter tout de suite, montrer, illustrer notre action. Etre constant, être indépendantiste en tout temps, donc assumer quand on s’adresse à un auditoire réfractaire et cesser de racoler honteusement.
M. Lisée, le 7 avril dernier, les gens ont voté contre Pauline Marois, son comportement et la gouverne qu’elle annonçait, ils n’ont pas voté contre l’indépendance.
Si Mme Marois avait été moins électoraliste et avait laissé Bernard Drainville compléter le chantier de la Charte de la laïcité en faisant les compromis nécessaires pour rallier la majorité des parlementaires et de la population, les choses seraient différentes aujourd’hui. Cette charte était et demeure nécessaire car elle éveillait la fibre nationaliste des gens. A cause de Mme Marois le bébé a été jeté avec l’eau du bain.
Dans toute sa carrière politique Mme Marois a rarement été populaire. C’est plate à dire mais c’est un fait, et on se trompe si on ignore cette composante de la dernière défaite électorale. Quelle mauvaise idée le PQ a eu de la « couronner » chef.
Pour une fois, avec la Charte de la laïcité, le PQ s’adressait à Nous, les de souche, les enracinés, ceux pour qui, principalement, on veut bâtir le pays. Car l’indépendance de notre nation permettra la pérennité de notre existence, de notre culture, de notre façon de penser et de vivre, c’est ça le but. Le PQ a perdu le cap depuis longtemps, il Nous ignore, il est trop occupé depuis longtemps à faire des courbettes à tous les groupes hostiles, en pure perte. Ces dernières années il est devenu électoraliste comme c’est pas possible.
Petite parenthèse : l’indépendance du Québec ne peut se faire sans réveiller la fibre nationaliste des gens, c’est pour moi une évidence. Or le PQ a toujours été frileux là-dessus, pour ne pas dire contre-productif. Il a souvent pris des décisions et commis des actes anti-nationalistes afin de plaire inutilement aux Autres (tous ceux qui ne sont pas Nous). Enfin, en bout de course, M. Drainville a forcé la main à Mme Marois, il a osé s’adresser à Nous, et il faut le féliciter pour cela.
Aujourd’hui malheureusement, MM. Lisée et Drainville proposent ni plus ni moins de continuer l’électoralisme et la fausse représentation. Avec leur vision des choses, que le PQ gagne ou non en 2018 ne changera strictement rien.
Il faut accepter de ne peut-être pas gagner les prochaines élections, il ne faut pas en faire l’objectif ultime. Les libéraux ne seront pas au pouvoir pendant 20 ans ; quand les québécois ne pourront plus supporter ces traitres qui débâtissent tout ce qui nous est cher, si le PQ a été vrai et authentique pendant tout ce temps, il reprendra le pouvoir et cette fois-là, avec tous les mandats qu’il aura sollicités depuis 2014 (pas juste un mois avant les élections !).
Plus de fausse représentation, cesser de jouer sur 2 tableaux. Cesser ce discours stupide disant « on va se tenir tranquille, votez pour nous ». C’est admettre d’avance notre incapacité et notre incompétence. Comment voulez-vous faire confiance à ça ?
Comme plusieurs l’ont dit, le PQ n’est pas là pour être un bon gestionnaire, il est là pour faire l’indépendance, c’est-à-dire la révolution. Il faut du courage, beaucoup de courage. Il faut pouvoir aller à contre-courant quand c’est nécessaire, il ne faut pas toujours se plier aux désirs de la population selon les sondages. Cela est vrai pour les finances de l’État, ce l’est encore plus pour la pérennité de notre peuple, son existence même.
Il faut avoir le courage de s’adresser prioritairement à Nous, le peuple majoritaire, avoir le courage de distinguer Nous et Eux quand il le faut. Il faut avoir le courage de nommer les choses, parler de Nous distinctement en excluant les anglophones et les allophones, tout en refusant les reproches des vierges offensées. Aux Etats-Unis on nomme les choses sans gêne, on quantifie le vote des noirs par exemple, des hispanophones, etc.
Il faut avoir le courage de réduire l’immigration à des taux semblables aux états-uniens ou aux français. Etre scrupuleux là-dessus, c’est ridicule. Faire perdurer cet amenuisement constant et permanent de notre peuple, c’est irresponsable.
Il faut avoir le courage d’affronter la Corporation, le Québec inc. fédéraliste, la grande majorité des gens d’affaires qui sont hostiles à l’indépendance de notre pays, le Québec. Il faut nommer l’ennemi, le clan Desmarais, Power Corporation et toutes ses tentacules. Quand on voit la CEIC s’efforcer de noyer le poisson en restant à la superficie des choses ! Le PQ devrait promettre immédiatement la tenue d’une commission d’enquête sur les pertes de la CDPQ.
Il faut avoir le courage de dire aux québécois leurs 4 vérités : votre comportement de citoyens irresponsables mène notre peuple à la mort, resaisissez-vous pendant qu’il est encore temps. Les choses ne sont pas statiques, il y a urgence, le point de non retour sera atteint bientôt.
**********
Moi ça ne me dérange pas qu’un référendum ne soit tenu que lors d’un deuxième mandat. Ce qui me dérange c’est de promettre de ne pas en faire dans un premier mandat. Tataouiner comme ça sur un référendum ou non, ça montre que ces gens n’ont aucune imagination, aucune idée de ce qu’il faut faire, ils s’en tiennent à la tradition : on fera un référendum et si on gagne, bingo, on a notre pays. C’est tellement misérable. C’est devenu une doctrine et la logique induite est forte. C’est pour ça que des esprits brillants comme Jean-François Lisée en arrive à se perdre dans les fleurs du tapis.
Pierre Bouchard, Les Escoumins
Pierre Bouchard Répondre
10 septembre 2014Pierre Bouchard, Les Escoumins
N.B. : depuis la nouvelle mouture du site je n’ai plus accès à la tribune libre et je ne peux plus soumettre de texte. Mes demandes auprès de Vigile restent sans réponse, probablement à cause de la surcharge de travail. Comme mon texte traite du même sujet, je me permets de l’envoyer en commentaire à votre texte.
Qu’il est difficile de garder le cap
MM. Lisée et Drainville semblent avoir complètement assimilé le discours de l’ennemi : pour eux, les québécois veulent être des canadiens en majorité. Pas de nuance, pas de dynamique dans le modèle, rien à faire. Devant l’impopularité apparente de leur cause, ils proposent de la mettre de côté !! De deux choses l’une : soit ce sont des carriéristes qui nous demandent de leur donner du travail, soit ils sont sincères et incompétents, ne tirant pas la leçon des 20 dernières années.
Cette cécité des députés du PQ est stupéfiante, ils ne comprennent pas encore que les gens votent pour quelqu’un en qui ils ont confiance. Et pour que les gens aient confiance en nous, il faut être vrai, être franc, être authentique. Se présenter tout de suite, montrer, illustrer notre action. Etre constant, être indépendantiste en tout temps, donc assumer quand on s’adresse à un auditoire réfractaire et cesser de racoler honteusement.
M. Lisée, le 7 avril dernier, les gens ont voté contre Pauline Marois, son comportement et la gouverne qu’elle annonçait, ils n’ont pas voté contre l’indépendance.
Si Mme Marois avait été moins électoraliste et avait laissé Bernard Drainville compléter le chantier de la Charte de la laïcité en faisant les compromis nécessaires pour rallier la majorité des parlementaires et de la population, les choses seraient différentes aujourd’hui. Cette charte était et demeure nécessaire car elle éveillait la fibre nationaliste des gens. A cause de Mme Marois le bébé a été jeté avec l’eau du bain.
Dans toute sa carrière politique Mme Marois a rarement été populaire. C’est plate à dire mais c’est un fait, et on se trompe si on ignore cette composante de la dernière défaite électorale. Quelle mauvaise idée le PQ a eu de la « couronner » chef.
Pour une fois, avec la Charte de la laïcité, le PQ s’adressait à Nous, les de souche, les enracinés, ceux pour qui, principalement, on veut bâtir le pays. Car l’indépendance de notre nation permettra la pérennité de notre existence, de notre culture, de notre façon de penser et de vivre, c’est ça le but. Le PQ a perdu le cap depuis longtemps, il Nous ignore, il est trop occupé depuis longtemps à faire des courbettes à tous les groupes hostiles, en pure perte. Ces dernières années il est devenu électoraliste comme c’est pas possible.
Petite parenthèse : l’indépendance du Québec ne peut se faire sans réveiller la fibre nationaliste des gens, c’est pour moi une évidence. Or le PQ a toujours été frileux là-dessus, pour ne pas dire contre-productif. Il a souvent pris des décisions et commis des actes anti-nationalistes afin de plaire inutilement aux Autres (tous ceux qui ne sont pas Nous). Enfin, en bout de course, M. Drainville a forcé la main à Mme Marois, il a osé s’adresser à Nous, et il faut le féliciter pour cela.
Aujourd’hui malheureusement, MM. Lisée et Drainville proposent ni plus ni moins de continuer l’électoralisme et la fausse représentation. Avec leur vision des choses, que le PQ gagne ou non en 2018 ne changera strictement rien.
Il faut accepter de ne peut-être pas gagner les prochaines élections, il ne faut pas en faire l’objectif ultime. Les libéraux ne seront pas au pouvoir pendant 20 ans ; quand les québécois ne pourront plus supporter ces traitres qui débâtissent tout ce qui nous est cher, si le PQ a été vrai et authentique pendant tout ce temps, il reprendra le pouvoir et cette fois-là, avec tous les mandats qu’il aura sollicités depuis 2014 (pas juste un mois avant les élections !).
Plus de fausse représentation, cesser de jouer sur 2 tableaux. Cesser ce discours stupide disant « on va se tenir tranquille, votez pour nous ». C’est admettre d’avance notre incapacité et notre incompétence. Comment voulez-vous faire confiance à ça ?
Comme plusieurs l’ont dit, le PQ n’est pas là pour être un bon gestionnaire, il est là pour faire l’indépendance, c’est-à-dire la révolution. Il faut du courage, beaucoup de courage. Il faut pouvoir aller à contre-courant quand c’est nécessaire, il ne faut pas toujours se plier aux désirs de la population selon les sondages. Cela est vrai pour les finances de l’État, ce l’est encore plus pour la pérennité de notre peuple, son existence même.
Il faut avoir le courage de s’adresser prioritairement à Nous, le peuple majoritaire, avoir le courage de distinguer Nous et Eux quand il le faut. Il faut avoir le courage de nommer les choses, parler de Nous distinctement en excluant les anglophones et les allophones, tout en refusant les reproches des vierges offensées. Aux Etats-Unis on nomme les choses sans gêne, on quantifie le vote des noirs par exemple, des hispanophones, etc.
Il faut avoir le courage de réduire l’immigration à des taux semblables aux états-uniens ou aux français. Etre scrupuleux là-dessus, c’est ridicule. Faire perdurer cet amenuisement constant et permanent de notre peuple, c’est irresponsable.
Il faut avoir le courage d’affronter la Corporation, le Québec inc. fédéraliste, la grande majorité des gens d’affaires qui sont hostiles à l’indépendance de notre pays, le Québec. Il faut nommer l’ennemi, le clan Desmarais, Power Corporation et toutes ses tentacules. Quand on voit la CEIC s’efforcer de noyer le poisson en restant à la superficie des choses ! Le PQ devrait promettre immédiatement la tenue d’une commission d’enquête sur les pertes de la CDPQ.
Il faut avoir le courage de dire aux québécois leurs 4 vérités : votre comportement de citoyens irresponsables mène notre peuple à la mort, resaisissez-vous pendant qu’il est encore temps. Les choses ne sont pas statiques, il y a urgence, le point de non retour sera atteint bientôt.
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Moi ça ne me dérange pas qu’un référendum ne soit tenu que lors d’un deuxième mandat. Ce qui me dérange c’est de promettre de ne pas en faire dans un premier mandat. Tataouiner comme ça sur un référendum ou non, ça montre que ces gens n’ont aucune imagination, aucune idée de ce qu’il faut faire, ils s’en tiennent à la tradition : on fera un référendum et si on gagne, bingo, on a notre pays. C’est tellement misérable. C’est devenu une doctrine et la logique induite est forte. C’est pour ça que des esprits brillants comme Jean-François Lisée en arrive à se perdre dans les fleurs du tapis.
Pierre Bouchard, Les Escoumins
Pierre Cloutier Répondre
10 septembre 2014Pour faire l'indépendance, cela prend 2 ingrédients :
1 - un chef indépendantiste, charismatique et déterminé ;
2 - une proposition d'indépendance en vue la prochaine élection.
On n'a pas besoin de prononcer les mots référendum et souverainté Suffit juste de dire que l'accession à l'indépendance se fera de manière démocratique et pacifique. On n'a pas à télégraphier d'avance notre stratégie.
L'Important c'est de déposer un livre blanc sur l'indépendance lors de la prochain élection et un projet de constitution temporaire.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
9 septembre 2014R.I.P., JFL
Archives de Vigile Répondre
9 septembre 2014Drainville, Lisée, Cloutier et Ouellet sont des BOULETS pour le P.Q.
si le P.Q a perdu en avril ce n'est pas à cause du poing levé de PKP,
mais c'est à cause des vires capots comme eux, qui mettent l'indépendance
le plus loin possible. Pour un Parti qui se dit Souverainiste, c'est la pire des choses
à faire. Seul un Chef qui mettra ses culottes pour amener le Québec à l'indépendance
donnera des votes au PQ. Tout autre alternative est un suicide pour le P.Q.
Quand un Chef se lèvera et dira, un vote pour le P.Q est un vote pour l'indépendance,
le plus rapidement possible avec Constitution à l'appui, alors le P.Q gagnera.
Et le seul homme qui peut faire cela, est un homme d'affaires DROITISTE qui y croit!
Go PKP, tu es le guerrier tant attendu par les VRAIS indépendantistes!
Archives de Vigile Répondre
9 septembre 2014On dirait qu`ils travaillent a notre assimilation tranquille.
Nous ne sommes plus a l`heure des demi-poids demi-mesures. L`objectif est pourtant simple: Avoir un Pays.
Il faut avoir:
- Quelqu`un qui peut s`opposer a la machine de propagande qui est la GESCA, quitte a combattre le feu par le feu et l`argent par l`argent.
- Avoir un symbole de ralliement: Le poing en l`air est pas mal plus gagnant que les tergiversations de nos deux radoteux de service, Lisée et Drainville.
- Déclarer l`Indépendance comme un fait de facto advenant l`élection majoritaire du PQ.
- Se détacher une fois pour toute de l`image gauchiste et syndicaliste qui nous collent depuis des décennies.
Il y a un seul candidat possible et c`est PKP. Ça passe ou ça casse, faut arrêter de ménager le choux et la chèvre.
Michel Laurence Répondre
9 septembre 2014Bon commentaire, M Carmichaël.
Et maintenant, je m'adresse à tous les lecteurs de Vigile.
Pour me joindre sur Twitter : [MichelLaurence->https://twitter.com/MichelLaurence]
Soyez nombreux à vous abonner ! Merci.
Yvon Lagacé Répondre
9 septembre 2014@ Messieurs Laurence & Carmichael, excellentes répliques.
@ M. J-F Lisée,
Je vous suggère un site où la lecture est très abondante au sujet de ce que les indépendantistes souhaitent obtenir de la part du PQ : Vigile.net.
Si je vous lis bien, nous parlons ici de possiblement deux mandats sans parler d'indépendance, donc probablement pas avant 2028?
14 ans d'immigration à 55 000/an = 770 000 immigrants, qui voteront NON à 95% = 731 500 votes contre l'indépendance du Québec. Croyez-vous faire ainsi augmenter le 36% de déterminés?
Les déterminés vous demandent de revenir au programme de 2005, de présenter un projet de Pays et un plan de match au plus sacrant, et d'utiliser votre temps à l'opposition pour vendre le projet. Je vous invite à vous joindre à Nous M. Lisée.
Archives de Vigile Répondre
9 septembre 2014J'en arrive au constat que c'est la gouvernance souverainiste hésitante qui a été sanctionnée le 7 avril dernier par la population et non pas le projet d'indépendance et un éventuel référendum; on a d'ailleurs jamais présenté un projet de pays et on a dit à la population qu'il n'y aurait pas de référendum si elle n'en voulait pas.
Malheureusement Jean-François Lisée et Bernard Drainville semblent encore penser qu'ils augmenteront le vote au PQ en retombant dans de l'attentisme. Ils oublient que la CAQ occupe déjà le terrain et qu'ìls ne pourront plus faire appel au vote stratégique, beaucoup d'indépendantistes convaincus n'y croyant plus.
Ce qu'une grande partie de la clientèle indépendantiste militante veut maintenant c'est un projet de pays bien étoffé, un chef charismatique batailleur et résolu à faire l'indépendance dans les plus brefs délais et un bon plan de communication pour contrer la propagande fédéraliste et convaincre la population de la nécessité d'avoir rapidement son pays.
En l'absence de ces composantes, cette clientèle, moteur du mouvement indépendantiste, ne sera pas au rendez-vous. Elle ira encore plus chez Option nationale, Québec solidaire ou restera tout simplement chez elle.
On peut encore espérer que Pierre Karl Péladeau n'embarque pas dans une démarche étapiste et que des candidats à la chefferie du PQ présenteront un programme rapide d'accession à l'indépendance. Ce programme pourrait grosso modo se résumer aux étapes suivantes: 2015-2016 élaboration détaillée du projet de pays, 2017-2018 campagne majeure dans tous les coins du Québec pour faire connaître ce projet, puis s'il y a une victoire du PQ en 2018 l'année 2019 devrait être consacrée à l'élaboration d'une constitution et à la préparation d'un référendum à tenir au printemps 2020.
Quant à la peur du référendum, il serait temps d'expliquer à la population que c'est un excellent instrument démocratique utilisé abondamment aux États-Unis et en Suisse pour connaître la position de la population. Il y a donc là également un travail pédagogique à faire.
Marcel Haché Répondre
9 septembre 2014L’idée d’Indépendance est une idée née dans l’opposition. C’est une idée du refus. Celui d’abord de disparaître.
Cela fait très longtemps que l’Indépendance est dans l’opposition. Même lorsqu’un parti indépendantiste a été « au pouvoir » de la province de Québec, c’était un pouvoir sous surveillance. Le parti et son idéal étaient jugés suspects.
On a le droit de l’espérer, Nous le méritons milles fois, et nous itou les indépendantistes… mais il n’y aura pas de Grand Soir je le crains. J’en suis certain à vrai dire. L’indépendance passe par le pouvoir provincial. C’est le seul instrument qui nous reste, nous les indépendantistes. Renoncer à ce dernier instrument, qui paraît par ailleurs si dérisoire, c’est renoncer à notre idéal. Le P.Q. peut renoncer à bien des choses (dont le référendum), mais il ne peut pas renoncer à l’Indépendance. S’il le faisait, cela prendrait 6 mois pour qu’il disparaisse.
Nous- oui, oui, Nous- Nous ne le mériterions pas, car bien avant Nous les "québécois", bien d'autres avaient espéré et dû prendre le chemin de la patience.Cela s'appelle la fidélité.
Archives de Vigile Répondre
8 septembre 2014Voici la réponse que j'ai posté sur le blogue de M. Lisée:
Bon sang, c'est quoi cet acharnement à vouloir gérer une province sous la tutelle d'Ottawa?
Ottawa, avec l'appui du PLQ et de la CAQ, va tout faire pour discréditer votre gestion. Et, ils en ont les moyens. Vous vous ramasserez avec une province en quasi faillite, et avec Ottawa incitant les firmes de notation à vous décoter.
En bout de ligne, l'orchestre fédéraliste au complet entameront le couplet: "Ils ne sont même pas foutus de gérer une province, et ils veulent gérer un pays. C'est pas sérieux!"
Alternance oblige, le PLQ reprend le volant et déconstruit le peu de bonnes choses que vous auriez pu construire. C'est un cul de sac!
Vous pourriez me répondre que le gouvernement Lévesque a quand même réussi à faire de grande chose avec la gouvernance provinciale. Vrai.
Toutefois, durant l'ère Lévesque, le fédéral ne savait pas trop comment réagir, et a laissé la laisse très longue au Québec. Après le référendum de 1995, Chrétien a dit "Plus jamais". La laisse est maintenant très courte, et pour faire sûr, on lui a même ajouté un "choker". Vous avez intérêt à ne pas trop vous éloigner de la voie tracé par le maître.
Si l'indépendance se fait, elle devra se préparer dans l'opposition. Vous dites qu'un gouvernement du PLQ sera corrosif. Alors, laissons-le se discréditer lui-même. Lorsque les québécois en auront eu assez, il seront peut-être un peu plus réceptifs à votre message.
Le programme électoral du PQ devrait être "Un vote pour le PQ est un vote pour l'indépendance." Chaque élection deviendra référendaire. Il faut donc se résoudre à rester dans l'opposition jusqu'à ce que des changements socio-économiques majeurs crée un terreau approprié pour l'indépendance. Entre temps, il faut maintenir la motivation du noyau dur des militants indépendantistes, qui seraient présentement de 36%, selon ce sondage: http://www.ledevoir.com/documents/pdf/intentionsvote_aout2014.pdf
On a de quoi faire une opposition officielle très dynamique. Avec le Bloc de Mario Beaulieu à Ottawa, on aura une autre excellente plateforme pour faire porter notre message.
M. Lisée, verriez-vous QS adopter un programme de droite afin de s'accaparer du pouvoir, et faire tourner le Québec à gauche? N'est-ce pas ce que vous voudriez que le PQ fasse?