Les libéraux ont mangé une sacrée raclée dans Louis-Hébert. Comme si un camion venait de lui passer sur le corps, le regard hagard de Philippe Couillard aux côtés de sa députée défaite en témoignait durement.
Les élections partielles ne sont que des microclimats de passage, mais celle de Louis-Hébert n’était pas comme les autres. À un an du prochain scrutin, les libéraux n’avaient pas le luxe de perdre un château fort aussi stratégique.
Le boulet
En raflant 51 % des voix, la CAQ de François Legault vient d’attacher un lourd boulet aux pieds de Philippe Couillard. Déjà fragile dans les sondages, le PLQ porte dorénavant l’étiquette peu enviable de « parti vulnérable ».
Quand le chef d’un gouvernement majoritaire se montre même incapable de recruter une ou un candidat de qualité pour un comté réputé sûr, l’inquiétude des troupes n’est pas gratuite.
Au bureau du premier ministre, le choc est tel qu’on tentera le tout pour le tout. On cherchera une recette magique de résurrection. On brassera les cartes du Conseil des ministres. On pondra des plans d’action. On commandera un chapelet de sondages.
Acharnement
On ciblera les « segments » de l’électorat à séduire. On trouvera de nouveaux slogans. On tentera d’expliquer la mystérieuse « transformation » annoncée par M. Couillard, mais dans les faits, on l’improvisera plus ou moins en chemin. Ah oui, j’oubliais. On blâmera aussi les médias.
Une fois l’ardoise supposément nettoyée, il restera néanmoins la réalité d’un mauvais gouvernement. Pendant qu’on changera la tapisserie sur les murs, les fondations continueront de s’effriter.
Bref, même si tout peut arriver en un an, les libéraux savent qu’à moins d’un miracle leur date de péremption risque fort de tomber le 1er octobre 2018. Leur pire crainte étant que l’opération de réanimation que le Dr Couillard leur prépare ne soit en fait qu’une longue séance d’acharnement thérapeutique.