Le directeur parlementaire du budget fédéral vient d'annoncer que la contribution financière d'Ottawa dans le réseau de la santé va grandement diminuer au cours des prochaines années, ce qui permettra à l'appareil fédéral de «stabiliser sa santé fiscale pour l'avenir».
Cette situation n'est rien de moins que ridicule, car elle permet à cet ordre de gouvernement de diminuer ses dépenses en maintenant ses revenus, et ce, tout en prétendant prendre ses responsabilités alors que les besoins demeurent aussi urgents. En effet, ce sont les provinces qui devront payer.
La suite est connue: le fédéral va diminuer sa dette et les provinces vont augmenter la leur. De sorte qu'un rapport de force s'exercera à l'avantage du premier. Ce pécule fédéral amassé sur le dos des provinces (car c'est bien de cela qu'il s'agit) lui permettra d'engager des dépenses prétendument «nécessaires», comme celles oeuvrant à la «monarchisation» de nos institutions et à la militarisation de l'État.
Sans doute faut-il comprendre que la santé est moins importante (pourtant, la plupart des voeux pour la nouvelle année semblent indiquer le contraire). Et sans doute qu'ici l'expression de «fédéralisme asymétrique» prend tout son sens: le fédéral prend, avec désinvolture, la liberté de laisser les provinces gérer les «vrais problèmes». Il y a vraiment quelque chose de ridicule au royaume fédéral.
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Laurent Jodoin - Montréal, le 13 janvier 2012
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