Cela fait un certain temps que Matthieu (sic) Bock-Côté occupe un espace privilégié dans les pages Idées du Devoir. Nous ne devrions pas nous en étonner puisque ses textes font la promotion d'idées régressistes qui ont toujours plu aux nationalistes radicaux (dont bon nombre, comme VLB, sont des lecteurs assidus du Devoir). Pour un défenseur de l'interculturalisme (il y a bel et bien une différence entre l'interculturalisme et le multiculturalisme, que Bock-Côté choisit d'ignorer pour des raisons évidentes), les propos de Bock-Côté sont cinglants et portent à réfléchir.
Néanmoins, qu'est-ce que Mathieu Bock-Côté défend vraiment dans ses multiples textes? À la lecture de son article publié dans le Devoir du 31 mai, il semblerait que Bock-Côté cherche à occuper un poste semblable à celui du tribun de la plèbe dans la Rome antique: défendre le peuple de toutes les façons possibles, sans égard à la justesse ou à la «désirabilité sociale» de ses positions. Pour Bock-Côté, il n'y aurait aucune raison de critiquer certaines des croyances majoritaires de notre culture. L'autocritique par les intellectuels, exercice qui remonte au moins à Platon, serait dépourvu de sens et de tout intérêt. Il n'y aurait plus qu'à encenser et à sacraliser les moeurs et les croyances des Québécois. D'ailleurs, c'est évident: si tout le monde le dit, ce doit être vrai!
Matthieu Bock-Côté exemplifie les tares du système d'éducation supérieure moderne. Les études universitaires encouragent la dissidence à tout prix. Pour être lu et écouté, il faut être capable de défendre la thèse la plus difficile à défendre, envers et contre tous, sans égard à la vérité et au bon sens. Encore une fois, je suis étonné que Bock-Côté s'oppose à toutes les idées progressistes qui se sont développées dans la tradition de la défense des minorités. Sus à la lutte contre la discrimination, sus aux efforts qui font la promotion sociale de la tolérance. Il voit même dans ces idées une propension au totalitarisme idéologique! Comme si la défense de la normativité de la culture majoritaire ou nationaliste n'aurait pas à se défendre contre la même critique.
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Jean-Philippe Massicotte, candidat à la maîtrise à l'Université de Montréal
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