Le truc du chapeau de Mme Courchesne

Corrution libérale - Michelle Courchesne


(Québec) Une erreur de bonne foi, passe encore. Deux erreurs de même nature, ça soulève des questions. Mais trois erreurs, c'est impardonnable. Le dernier rapport du Vérificateur général sur l'attribution des subventions pour les installations sportives, par la ministre Michelle Courchesne, est un blâme de trop à son dossier.
Les péquistes vont trop loin en la comparant à Tony Tomassi, mais ils ont raison de se plaindre.
Il n'appartient pas aux cabinets politiques de se prononcer sur des projets soumis par les municipalités avant qu'ils ne soient analysés par les fonctionnaires. Or c'est ce qui est arrivé pour 418 des 918 projets soumis au gouvernement dans le cadre de ce programme.
Je veux bien donner le bénéfice du doute à Mme Courchesne lorsqu'elle dit qu'il n'y a pas eu de partisanerie dans les subventions accordées et que la moitié de l'aide gouvernementale est allée dans des circonscriptions de l'opposition. Mais ce qui est en cause ici, c'est la saine gestion du programme. Lorsqu'un bureau politique écarte la fonction publique de l'analyse des demandes de subventions, il ouvre la porte à l'arbitraire et il s'expose à la dénonciation publique. C'est ce qui arrive aujourd'hui.
Ce serait la première fois que Mme Courchesne écope de ce reproche, on lui pardonnerait. Mais j'ai encore en mémoire cet appel scandalisé d'un fonctionnaire, en 2009, révélant qu'elle avait écarté la candidature du Collège de Rosemont au profit de celui de Victoriaville, lors d'un appel de propositions visant la création de trois nouveaux centres collégiaux de recherche. Son ministère avait alors affirmé à la direction de Rosemont que sa candidature ne s'était pas classée parmi les trois meilleures, alors que c'était faux. Rosemont était arrivé au troisième rang, alors que Victoriaville n'était qu'au sixième.
Et puis comment oublier ce blâme du Vérificateur général à la ministre Courchesne, l'automne dernier, concernant l'allocation de places en garderie en 2008 alors que son gouvernement, minoritaire, se dirigeait vers des élections. Citation du Vérificateur: «La discrétion ministérielle a généré des écarts entre les projets recommandés par le Ministère et ceux retenus.
- Des projets totalisant 3505 places (20%) ont été recommandés, mais ils n'ont pas été retenus;
- des projets totalisant 3700 places (21%) ont été retenus sans avoir fait l'objet d'une recommandation du Ministère.»
Mme Courchesne était alors responsable de ce ministère. Tout comme aujourd'hui, elle avait plaidé que certaines places en garderie étaient allées dans des circonscriptions de l'opposition. C'est vrai, mais ça ne justifiait en rien la dérive administrative de ce programme et les liens entre certains permis accordés et le financement du Parti libéral.
Martin Luther King...
Amir Khadir ne peut pas jouer sur deux tableaux à la fois. Il ne peut pas siéger à l'Assemblée nationale et faire partie de nos institutions législatives, tout en prônant la désobéissance à ces institutions.
Intelligent et passionné, M. Khadir a joué un rôle utile et remarqué depuis son élection à l'Assemblée nationale. Mais c'est là qu'il a été élu pour mener ses batailles et dénoncer les lois qui vont à l'encontre de ses convictions. Cela ne l'autorise pas à désobéir aux lois.
Mercredi, il s'est tourné en ridicule en disant s'inspirer de Martin Luther King ou de Gandhi. De plus, il a été incapable de s'expliquer lorsqu'on lui a demandé si la désobéissance civile dont il se réclame autorisait les anglophones de Montréal à ne plus respecter la loi 101.
S'il veut rester en politique, M. Khadir doit choisir entre le pouvoir des élus et celui de la rue.


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