Ma soirée chez Lisée

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Même les fédéralistes reconnaissent que Lisée mène une bonne campagne

Le Parti québécois (PQ) est peut-être moribond selon les sondages, mais le chef et ses vieux militants ne le sont pas. Mardi soir, je suis allé au lancement de la campagne des péquistes pour la grande région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. La salle était bondée, et l’atmosphère était à la fête. Un climat qui m’a surpris dans le contexte des mauvais résultats du PQ dans les sondages d’opinion.


Et Jean-François Lisée? Bien franchement, il était en feu! Tout à l’opposé d’un chef de parti qui s’en va à l’abattoir. En fait, il y a longtemps que je ne m’étais pas amusé autant dans un rassemblement politique. Lisée a fait un long discours, mais tellement amusant que les militants en ont redemandé.


Le style Lisée contraste avec le ton sérieux de Philippe Couillard et de François Legault. Il est à l’image de la campagne humoristique lancée à la veille du déclenchement, mais il se marie bien avec le «Sérieusement» du slogan péquiste. Bref, Jean-François Lisée casse du sucre sur le dos de ses adversaires, mais il le fait avec humour, comme un caricaturiste, sans la méchanceté qui caractérise habituellement les discours partisans des partis.


Et puis entre vous et moi, j’aime bien les couleurs de son autobus de campagne. Ça nous sort de la morosité du climat politique actuel. Bref, on est «sérieusement» sérieux au Parti québécois, sans trop se prendre au sérieux. Ça rend la campagne de Lisée sympathique.


Est-ce que ça veut dire que le parti va améliorer son sort d’ici le 1er octobre? Pas sûr! La moyenne d’âge des militants que j’ai vus au rassemblement de mardi soir devait se situer dans la soixantaine. Beaucoup de têtes grises… comme la mienne! Ça m’a donné l’impression d’assister aux retrouvailles de la génération des Québécois qui ont porté René Lévesque au pouvoir en 1976. Des militants heureux de se revoir et d’être aussi nombreux. On ne les avait pas transportés là en autobus pour remplir la salle et impressionner la presse, comme le font parfois les organisations politiques. Le stationnement était plein d’automobiles.


Mais le rêve de cette génération de souverainistes n’est plus dans l’actualité de la campagne électorale. Ils y croient encore, mais ça n’occupe plus le débat public depuis que Lisée a reporté le projet référendaire à plus tard.


Où s’en va le PQ? Je ne sais pas. Le défi de Lisée est d’éviter la répétition de ce qui est arrivé au Bloc québécois. Les observateurs commencent à dire qu’il mène une bonne campagne. Sans doute espère-t-il répéter sa prouesse de la course à la direction du Parti québécois. Il est parti derrière tout le monde pour se retrouver sur le podium.


Mais peu importe ses chances : si vous avez le goût d’aller voir un bon show politique, allez chez Lisée. Vous aurez du bon temps.