SQDC

Legault renonce à congédier le «petit ami libéral» Pietro Perrino

Le secrétaire général à la SQDC restera en poste

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La CAQ trop molle face à l'État profond libéral qui contrôle le Québec depuis 15 ans

Après des années passées à réclamer sa tête, François Legault a finalement renoncé à congédier Pietro Perrino, «un petit ami libéral» au passé controversé promu fonctionnaire à vie sous Philippe Couillard.


À la lumière d’informations révélées vers la fin de la campagne électorale par notre Bureau d’enquête, le chef caquiste s’était pourtant engagé à mettre M. Perrino à la porte si la CAQ formait le gouvernement. 


«C’est sûr qu’un gouvernement de la CAQ ne gardera pas Pietro Perrino», avait affirmé sans détour M. Legault. 


À la SQDC pour y rester


Le chef caquiste avait aussi dénoncé, en août 2018, la décision prise par Philippe Couillard de «prêter» son secrétaire général associé à la Société québécoise du cannabis (SQDC). 








Promu permanent sous le précédent gouvernement, Perrino, dont les liens avec l’homme d’affaires Luigi Coretti et le scandale des FIERS ont souvent fait les manchettes, s’était vu confier initialement un mandat d’un an à la SQDC. 


Mais selon ce qu’a pu apprendre notre Bureau parlementaire, tout porte à croire que celui qui est désormais responsable de l’accès à l’information pour la SQDC est là pour y rester. 


Interrogé à ce sujet, «M. Perrino est un administrateur d’État, nommé par le précédent gouvernement, actuellement affecté à la SQDC. La SQDC est satisfaite de son travail», s’est limité à dire l’attaché de presse du premier ministre François Legault, Ewan Sauves. 


Motifs insuffisants


Selon nos informations, au ministère du Conseil exécutif, le ministère du premier ministre, il n’était évidemment pas question de ramener M. Perrino dans ses anciennes fonctions. 


Un processus de vérification sur la situation de M. Perrino avait bel et bien été enclenché après l’arrivée de la CAQ au pouvoir, a confié une source, mais la démarche n’a pas permis de recueillir suffisamment d’éléments et de motifs suffisants pour justifier son congédiement.


Dans l’opposition, la CAQ jugeait pourtant en savoir assez pour réclamer son congédiement. Des courriels dévoilés en décembre 2016 par Simon Jolin-Barrette (dont on apprendra plus tard qu’ils ont été coulés à la CAQ par le député Guy Ouellette, lui valant d’être exclu du caucus libéral) laissaient croire que MM. Perrino et Coretti s’étaient concertés sur les réponses à offrir lors d’une enquête du Vérificateur général. 


Qui est Pietro Perrino  


Ils avaient dit


«Je demande à Philippe Couillard de s’excuser d’avoir nommé Pietro Perrino.» —François Legault, 26 septembre 2018 


«Pensez-vous sérieusement qu’un simple citoyen qui aurait contre lui des allégations comme celles de Pietro Perrino aurait été nommé secrétaire général associé ? Lorsqu’on regarde le CV de Pietro Perrino, on voit qu’il a passé l’essentiel de sa carrière au Parti libéral du Québec.» —François Legault, 22 février 2017 


«On demande au gouvernement de démettre M. Perrino de ses fonctions parce que l’on considère, à la lumière des courriels, de la preuve que vous avez devant vous, qu’il n’est pas apte à occuper ce poste-là.» —Simon Jolin-Barrette (alors député), le 1er décembre 2016 


«Du moment où le premier ministre [Couillard] nomme cet incompétent-là permanent dans la fonction publique, un gagnant à vie à 180 000 $ par année, là, ça devient le problème du contribuable.» —Éric Caire, 4 février 2016  


► Longtemps traité de «gagnant à vie», «d’incompétent» et de «petit ami libéral» par les députés caquistes sous le précédent gouvernement, Pietro Perrino est aujourd’hui secrétaire général à la Société québécoise du cannabis (SQDC), où il est notamment responsable de l’accès à l’information.