ÉLECTIONS QUÉBEC 2022

Les conservateurs s’accrochent à la Beauce, sans la décrocher

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Duhaime incapable d'avoir un seul élu


La région de Québec demeure fidèle à la Coalition avenir Québec (CAQ), malgré la cour assidue que le Parti conservateur du Québec (PCQ) lui a faite. Chauveau a fermé la porte du Salon bleu au nez du chef Éric Duhaime ; même la Beauce, après avoir tenu les troupes conservatrices en haleine jusqu’aux petites heures de la nuit, a fait mordre la poussière au PCQ. Le parti repart bredouille, mais enregistre, dans la défaite, les meilleurs résultats de son histoire en se hissant en deuxième place dans la majorité des circonscriptions de la région.


Le Parti conservateur ne crie pas victoire, mais il ressort grandi de l’élection 2022. Depuis l’accession d’Éric Duhaime à sa tête, la formation politique a accueilli 60 000 nouveaux membres — et encaissé des contributions politiques importantes. Le Parti conservateur a reçu plus d’un demi-million de dollars en dons depuis le début de l’année. C’est le double qu’en 2021, et 10 fois plus qu’en 2020. Au dernier scrutin, le PCQ récoltait son plus grand pourcentage dans Chauveau, sans dépasser 10 %. Cette année, il récolte au moins 20 %, et souvent le tiers, des votes exprimés presque partout dans la région de la capitale nationale.


La vague conservatrice qui devait déferler sur Québec n’aura cependant pas érodé la mainmise de la CAQ sur la région. Le paysage politique demeure le même : une mer bleu pâle avec, pour seul relief, deux circonscriptions solidaires qui émergent du centre de la capitale. Preuve de la résilience du parti de François Legault dans la région, la CAQ conserve des pourcentages semblables à ceux de 2018, même si les conservateurs, eux, enregistrent des résultats de loin supérieurs aux miettes récoltées il y a quatre ans.


La grande région de Québec a fait de la place aux conservateurs en évinçant les libéraux. La débandade du parti de Dominique Anglade, qui avait ses châteaux forts et ses ministres il y a quelques années encore autour de la capitale nationale, est totale. Les libéraux arrivaient deuxièmes partout en 2018 : les voilà qui pointent au dernier rang dans toutes les circonscriptions sauf une, Jean-Talon, un fief que le PLQ a détenu sans interruption entre 1965 et 2019 et où sa candidate, lundi, arrivait tout juste devant les conservateurs.


Plusieurs poids lourds font leur entrée — ou leur retour — au Salon bleu. L’ancienne journaliste Martine Biron a remporté la mise dans Chutes-de-la-Chaudière, son collègue Bernard Drainville, ancien ministre péquiste et père de la Charte des valeurs québécoises, siègera désormais comme député de Lévis.


Les ministres Jonatan Julien et Éric Caire reprennent le chemin du Parlement, la vice-première ministre Geneviève Guilbault aussi. Ce n’est plus Catherine Dorion qu’ils retrouveront sur la banquette solidaire, mais bien Étienne Grandmont, élu à la succession de la colorée et controversée députée dans Taschereau. Sol Zanetti, lui, a confirmé sa victoire dans Jean-Lesage. Après l’avoir remporté par 699 voix en 2018, le voilà bien en selle avec plus de 1500 votes d’avance.



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