Charest-Bachand

Les deux mains sur le volant, que fument-ils?

États américains - impasse budgétaire


La situation n'est pas celle qu'ils nous décrivent mais elle n'est pas rose non plus. Le chômage au Québec est à 8.4%. C'est mieux que la moyenne du Canada à 8.5% et bien meilleur que le taux de l'Ontario à 9.3% et des États-Unis à 10%. Voilà des chiffres qui contredisent les déclinologues professionnels du Québec. La situation est meilleure ici qu'ailleurs. Cela dit, il y a trop de monde en chômage. Ça mériterait qu'on s'y arrête un peu. Précisément pour être « heureux comme peuple ».
Selon l'OCDE, l'endettement public net du Québec en % du PIB (incluant la part québécoise de la dette fédérale) est 30.9%. La France et le Royaume-Uni, 43.4%. Les États-Unis, 46,5%. L'Allemagne, 60,2%. Et la moyenne des pays de l'OCDE, 46,9%. Contrairement à ce que disent ses déclinologues professionnels le Québec ne s'en va pas sur un mur. Mais il est vrai que les libéraux l'amèneront à renouer avec des déficits courants. Pourrait-on prendre un moment pour voir comment on peut résoudre cette difficulté sans tout casser? Oui, améliorer la productivité. Mais également oui, additionner plus de revenus. Dans la poursuite des choix collectifs que nous avons faits.
En Amérique du Nord, le Québec a le plus bas taux d'inégalité sociale, le plus bas taux de criminalité et le plus bas taux du coût de la vie. Le logement y est moins cher. L'électricité aussi. Il en coûte 50$ par jour pour faire garder un enfant à Toronto. Etc. Etc. « Le bonheur » dont parle le ministre des finances peut-être! Mais nous avons aussi des difficultés : décrochage scolaire, rénovation urbaine, dépendance énergétique, consommation outrancière de l'eau, faible déploiement des réseaux de transport en commun, etc. etc. Pourrions-nous nous arrêter pour nous donner des défis et des projets ambitieux?
Le faire exige d'ouvrir les livres, de tout mettre sur la table et de débattre franchement. Impossible quant on refuse de faire la lumière sur les 30% à 35% des 40 milliards d'infrastructures qui coulent dans la collusion et la corruption. Impossible quand on poursuit la construction de deux CHUM et qu'on le fait en mode onéreux des PPP en dépit de la dénonciation du vérificateur général qui a conclut que les chiffres avaient été traficotés à la hausse pour avantager le privé. Impossible quand on confirme qu'on n'est pas le premier ministre de tous les Québécois mais le premier ministre d'une clique par le fait d'accepter de recevoir une double rémunération en provenance de son parti. Impossible surtout quand, sachant que pour réaliser de grandes choses il faut compter sur toutes ses ressources, détenir tous ses pouvoirs et contrôler tous ses leviers, ils refusent d'avance d'envisager d'être maîtres chez eux. Etc. Etc.
Ils ont les deux mains sur le volant. Ils n'en fument pas. Ils veulent nous distraire, nous berner ou nous semer. Les trois peut-être!


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