Les douces moitiés

Si la question du voile islamique refait surface, c’est qu’elle n’est pas réglée

Tribune libre

Publié dans Le Devoir du jeudi 21 mai 2009
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Si la question du voile islamique refait surface, c’est qu’elle n’est pas réglée. Et si elle n’est pas réglée, c’est qu’elle dérange.
Bien sûr beaucoup d’entre nous connaissons des femmes voilées adorables, charmantes, travaillantes, honnêtes, instruites, etc. Le problème ne se situe pas à quelques centimètres de tissu mais à ce qu’il cache, c’est-à-dire, la femme en tant qu’individu valant la moitié d’un homme. Cette femme ne possède aucun droit, que des devoirs d’épouse, de mère, de dévote. C’est la femme québécoise de jadis, celle pour laquelle des milliers de personnes se sont battues pour qu’elle ait, pareil à l’homme, sa place au soleil.
Le voile n’est pas un simple colifichet, un accessoire de mode. Il est, pour les femmes émancipées que nous sommes, un jugement à l’encontre de nos valeurs. Ce voile nous dit que nous sommes des êtres impures et immorales, des prostituées prêtes à ouvrir les jambes à tout moment, des suppôts de Satan. Comment accepter de se faire regarder de travers, chez nous, parce que nous portons des vêtements jugés scandaleux par des gens qui ne sont pas d’ici et qui voudraient nous voir adopter leur code vestimentaire ainsi que leurs croyances?
Certaines femmes musulmanes qui menacent de quitter le Québec, dans la perspective où on leur on leur interdirait le port du voile dans les institutions publiques, devraient mesurer la chance qu’elles ont de pouvoir user de la liberté d’expression que d’autres ont acquises à force de luttes. Elles peuvent dénoncer l’injustice dont elles se croient victimes. Mais, il existe une nuance entre donner son avis et avoir raison.
Nous avons à prendre modèle sur un pays comme la France et non sur l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan ou l’Iran.
Si nous ne venons pas à bout de clore le débat, le problème resurgira dans quelques années de façon plus virulente.
Nous sommes des occidentales, des nord-américaines vivant dans notre temps dans un État laïc. Le respect commande de s’y plier.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mai 2009

    Caroline Moreno écrit:" Si nous ne venons pas à bout de clore le débat, le problème resurgira dans quelques années de façon plus virulente."
    Je crois qu'il n'en prendra pas des années. La virulence commence. Maintenant. Taylor-Bouchard n'ont rien résolu. La population saura bien s'agiter pour demander à nos élu(e)s d'agir. Un parti politique devra alors prendre la responsabilité d'informer les payeurs de taxes que nous sommes que pour solutionner le problème une province a deux alternatives:
    A) Demander que la Charte Canadienne des Drois soit amendée, que l'idéologie du multiculuralisme soit abandonnée, que nos politiques d'immigration soient alignées avec nos besoins.
    B)Ou, la dite province quitte le pays, devient un pays et établi ses propres lois.
    Un pays ne peut être un pays que si tous obéissent aux mêmes lois. Le principe des accommodements religieux ne peut créer que l'inverse d'un pays.
    Je remarque que de plus en plus de femmes réalisent qu'aucune religion ne les favorisent. Au Québec elles sauront bien se lever pour indiquer à tous qu'ici nous vivons en démocratie où État et religions sont séparés. Évidemment une théocratie est autre chose.
    André Drouin Hérouxville Qc

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2009

    Bonjour!
    Le choix d'un pays d'accueil devrait être indicateur d'une volonté de changer de destin.
    L'importation de pratiques symboliques qui heurtent les fondements mêmes de la société d'accueil pose problème. Que des femmes qui exigent de porter le voile, signe non équivoque de soumission, se prétendent féministes est au mieux une illusion et au pire une imposture nourrie d'arrière-pensées.

    La présidente de la FFQ, répète qu'elle ne veut pas ériger un mur entre elles et nous. Mais s'interroge-t-elle sur le choix de ces femmes d'ériger elles-mêmes cette barrière en forme de voile, signe non seulement de différence, mais d'offense à ce que nous sommes devenues au prix de luttes où le rejet et le mépris devaient être surmontés au quotidien?
    La FFQ refuse de reconnaître que les femmes peuvent être leurs propres bourreaux.Au moment de l'affranchissement des esclaves aux États-Unis, certains Noirs souhaitaient demeurer sous la tutelle de leurs maîtres. La FFQ va-t-elle, dans la foulée de sa prise de position, accepter les pratiques de l'excision et l'infibulation faites par des femmes, au seul motif de ne pas les écarter de nous?
    Un certain discours féministe laisse souvent entendre, subconsciemment peut-être, que toute action de femme doit être à l'abri de la critique. Il y a là une forme d'infantilisation de la femme. Ces femmes voilées qui revendiquent de l'être sous prétexte de religion sont des combattantes qui ont compris deux traits marquants de notre culture: la culpabilité et la tolérance molle. Elles en usent donc .
    Extrait du texte original de Denise Bombardier,le Devoir 16 mai 09
    Adaptation Jean Paul Tellier

  • Jacques Bergeron Répondre

    18 mai 2009

    Les douces moitiés et la femme Québécoise(avec une majuscule»)et la«FFQ».
    Lorsque nous lisons de telles inepties comparant la femme Québécoise à la femme musulmane assujettie sous son voile, celle aussi à qui on interdit l'école, à qui on interdit aussi de sortir de chez elle,celle qui doit obéir à son maître et de devoir obéir aux bas instincts de son époux, de risquer d'être lapidée si elle se permet de ne pas suivre les directives «ancestrales, matrimoniales, familiales et religieuses» qui font de la femme musulmane un simple outil des plaisirs de l'homme,de procréation et d'esclave devant répondre de ses actes devant tous ces dictateurs, religieux, politiques ou simplement matimoniaux. Et une femme de chez nous, prétendant connaître son histoire et celle du Canada/Québec, une intellectuelle,faisant partie probablement des «intégristes de la laïcité» du Plateau Mont-Royal, se permet de comparer des pommes et des oranges en soutenant,sous-entendu bien sûr cela fait plus intello«!», que les femmes du Québec, nos mères et nos soeurs ont subi, ou ont eu à subir ce que les femmes des pays dominés (ils le sont tous de toute façon)par des dictateurs religieux subissent.En soutenant de telles inepties, sans craindre le ridicule de telles affirmations, de la part de l'auteure de ce texte,on comprend pourquoi les femmes du «FFQ» ont soutenu leurs données ridicules, appuyées en cela par la ministre Saint-Pierre. Ce n'est pas en culpabilisant son peuple qu'on le libérera de l'enprise des Anglo-canadiens» sur l'ensemble des besoins d'un peuple, désireux de pouvoir se libérer de ceux et celles qui le dominent depuis près plus de «250» ans, afin de pouvoir accéder au rang des peuples libres,dans le concert des «nations» indépendantes et capables d'agir en fonction des besoins de leurs concitoyennes et de leurs concitoyens.En ce jour de la «fête des Patriotes», prenons la décision de ne plus culpabliser notre peuple, qui n'a pas vraiment besoin de ce sentiment d'esclave, alors qu'il cherche à s'émanciper politiquement, afin de pouvoir agir «librement» dans toutes les sphères de la vie des peuples indépendants.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2009

    Bonjour!
    En Europe,surtout en France,il n'y a personne qui parle du sujet du présent article.Le débat est clos.L'affaire est réglée.Et ces pays ont un gros problème avec l'arabitisation de leur environnement social.Pire que nous.
    Quand je me promène dans les rues je vois que toutes les femmes sont voilées.Le pire c'est en hiver.Elles sont pas virées musulmanes.Elles ne veulent pas geler.
    Patience avec l'été elles finissent par s'assimiler aux valeurs
    des magasines.
    Il est temps nous aussi de clore le débat pour toujours.Il y a plus urgent à jaser.
    Pourquoi il n'y a pas minimalement une centaine de commentaires de femmes sur ce billet?

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2009

    @ M. Bousquet
    Et, une étoile jaune sur le revers du manteau, ça aussi c'est joli, non ? N'est-ce pas joli le jaune et inspirant une étoile ?
    Le foulard islamisme n'est pas un vêtement, c'est un uniforme, un symbole, un drapeau prosélyte imposé aux femmes et pas aux hommes pour des raisons de pouvoir mâle sur la femme. On le lui impose pour que l'homme propriétaire du corps de cette femme, soit le seul à pouvoir « jouir » de son objet dont il est seul propriétaire. On le lui impose comme symbole d'une religion qui soumet la femme à un voile sexiste, pour protéger les droits de son futur époux qui a droit lui d'avoir plusieurs épouses et pas le contraire.
    Comme l'étoile jaune, on ne peut le porter sans endosser le symbole prosélyte, sans en référer à ce qui en fait l'affiche d'une obligation, d'une contrainte, d'un asservissement. Le joli de la chose, c'est valable pour tout autre chose...
    Soit dit en passant, le voile des religieuses de l'époque aujourd'hui révolue, avait valeur de même symbole, sauf que l'époux des religieuses c'était Dieu... Cela parce que la christianisme s'est construit dans le même terreau fertile d'une tradition puisant à la même souche préhistorique.
    Voir aussi
    La FFQ fait fausse route
    Le « droit au travail » VS Le droit à l’égalité des sexes

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2009

    Pour commencer, faudrait déterminer ce qui est un voile ou un foulard et ce que ça cache, seulement pour raison de sécurité, pas de religion.
    Pas de voiles qui ne laissent que les yeux à découvert ou les burkas avec un grillage devant la vision de celles qui les portent.
    Un joli foulard qui laisse voir le visage comme nos religieuses en portaient que l'on appelait, cornettes, pas de problème.
    Faut pas devenir trop stressé avec une coiffe, même si ça peut vouloir dire que la porteuse est de religion musulmane. On n'aurait pas d'objection non plus à ce que nos curés "il n'en reste pas beaucoup de blancs", s'habillent avec en soutanes noires incluant le collet romain et le tricorne, assez jolis aussi.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2009

    Mais Caroline, où est la différence avec la longueur des jupes, par exemple, que les directions d’école réglementent sans que l’on s’en offusque ? Des interdits vestimentaires, il y en a plus que jamais, et il suffit de consulter un agenda d’étudiant pour s’en convaincre. Toi même, tu ne laisses pas ta fille s’habiller n’importe comment, j’en suis sûr. En tout cas, moi, je ne le fais pas.
    Le problème, c’est de recevoir les immigrants en quantité telle, que la pression pour s’assimiler n’est plus là, dans la société. Un cas sur 50 000, c’est original, ça ne menace pas l’ordre public. Ce que l’on veut plutôt nous faire avaler, c’est-à-dire l’État comme prescripteur du bon goût, c’est le pendant d’une société délitée, et le comble de l’arbitraire politique. Qu’est-ce qui ne peut pas devenir signe aux yeux de quelqu’un ?
    Entre nous, je préfère, pour représenter l’État, une élégante Algérienne, un foulard dans les cheveux, à nombre de matantes hommasses qui ne se soucient guère de choquer le bon goût des gens sensibles. Et pourtant, l’on sait tous qui prédomine chez nos fonctionnaires... À bien y penser, il y en a qu’il ferait bon de voiler, musulmanes ou pas !
    Il faudrait seulement que nos immigrés soient en nombre raisonnable, pour qu’à force de mariages, il n’y paraisse plus après une ou deux générations. C’est parce que l’on ne respecte pas cet ordre naturel des choses que l’on en arrive à des solutions aussi disgracieuses que d’inviter le gouvernement à discriminer parmi les choix vestimentaires, parce qu’un tel ou tel autre pourrait signifier une chose ou non, selon la personne qui le porte, et celle qui lui fait face.
    Ou alors que l’on impose l’uniforme.