Un Sommet attendu sur l’éducation supérieur

Les étudiants confrontés à des compromis

Tribune libre

Le Sommet sur l’éducation sera-t-il, par volonté politique, la « première étape » d’un long processus vers la gratuité scolaire?
La résistance étudiante va participer bientôt au Sommet sur l’éducation supérieure. Ce Sommet sera confronté au pragmatisme éducationnel et économique du Québec. La résistance étudiante aura l’opportunité d’entrainer derrière elle la grande majorité des étudiants et de la population. Cependant il faut qu’elle passe du rêve à la réalité. Pour y arriver, elle devra développer un argumentaire socio économique solide. Oui, la gratuité scolaire totale du primaire à l’université doit être le but visé par tous. Cependant il s’agit d’un but légitime à long terme.
En février prochain, tous les participants au Sommet sur l’éducation devront mettre cartes sur table et examiner à la loupe tous les enjeux réels et les solutions possibles souvent cachées habilement par nos dirigeants, répondant à des intérêts privés. Personne ne peut se permettre de tomber dans le piège de dire : « Ce n’est pas une question d’argent, mais de principe, la gratuité scolaire; ou de dire : de l’argent il y en a, mais il est mal administré. » Oui, les étudiants ont fait le pari qu’il serait possible d’aller chercher les sommes nécessaires au maintien du gel dans les universités, et une fois parti, pourquoi ne pas taxer les plus riches et les grandes entreprises, lutter contre l’évasion fiscale, diminuer les programmes et les subventions de l’État, etc. Mesures difficiles à réaliser et qui ne sont pas encore mises en œuvres ou si peu.
Tout ce discours est en partie vrai! Il faut toutefois prioriser le futur de notre éducation à long terme. Il est temps de regarder notre situation économique en face et de ne pas oublier les neuf milliards d’intérêts payés sur notre dette annuellement et qui pèsent lourds sur nos épaules et celles des générations avenir. Au printemps dernier, la résistance étudiante a été une source d’inspiration pour le peuple Québécois… mais plus les mois passaient et que le conflit perdurait en affrontements plus une grande partie des étudiants et de la population s’est désolidarisée, moi de même. Je souhaite que la grève étudiante soit terminée et qu’une entente de bonne foi soit signée à l’issue du prochain Sommet sur l’éducation supérieure. Oui, la gratuité scolaire est envisageable comme l’aboutissement d’un long processus de réforme de notre système d’éducation. Le Sommet sur l’éducation sera-t-il, par volonté politique, la « première étape » de ce long processus vers la gratuité scolaire? J’ose l’espérer! Je souhaite que le fruit de ce Sommet soit une entente composée de compromis dans laquelle chacune des parties impliquées puissent l’interpréter comme une « victoire à l’arrachée» devant leurs partisans. Marius MORIN

Featured 8c0f59ed26d0671347255ad7ccf3e7ea

Marius Morin130 articles

  • 122 774

Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 janvier 2013

    Lors de la fondation du ministère de l'éducation, on envisageait à moyen ou à long terme, la gratuité totale tout en constatant que c'était impossible à court terme. Cet objectif doit toujours être conservé avec vigueur en planifiant courageusement nos efforts pour y parvenir. Ce qui n'est pas acceptable, c'est qu'on s'en soit éloigné au lieu de s'en approcher. Nous sommes plus loin de la destination qu'en 1964. Je ne crois pas que les négociations seront faciles parce que de puissantes forces qui n'ont rien à voir avec la démocratie veillent avec acharnement à nous en éloigner encore d'avantage. Ce n'est pas facile de conscientiser la population pour qu'elle reprenne le contrôle sur ses gouvernements successifs. La démocratie ne peut se contenter d'être élective. Elle doit être participative. Je n'ai pas de solution miracle. Est-ce que celà doit se faire dans la rue,d'une manière civilisée et très prudente pour éviter les résultats contraires à l'objectifs, dans les medias, dans les forums publics? Peut-être dans tout cela à la fois.
    Il faut user de prudence avec une nouvelle donne politique d'un parti minoritaire au pouvoir qui veut sans aucun doute une réélection majoritaire. Pour ce faire le gouvernement va-t-il se distancer des autres partis ou s'accoquiner avec les puissants?

  • L'engagé Répondre

    4 janvier 2013

    «Il est temps de regarder notre situation économique en face et de ne pas oublier les neuf milliards d’intérêts payés sur notre dette annuellement et qui pèsent lourds sur nos épaules et celles des générations avenir. »
    Exactement, il faut inverser dans le budget la proportion santé VS éducation.
    Plus le temps passe, plus l'écart se creuse, le budget de la santé accaparant de plus en plus de ressources, au détriment des sommes nécessaires en éducation. Il faut faire un changement structurel pour inverser progressivement ce rapport.
    Plus la population sera éduquée et plus des solutions novatrices pourront permettre cet équilibrage, d'où l'urgence de la gratuité. Parce que si nous atteignons ladite gratuité, il y a moins de marchandisation de l'éducation, ça devient une éducation plus critique, donc de citoyens plus éclairés.
    Les enfants de la réforme n'ont pas été les plus actifs de la grèves, mais ce sont leurs prédécesseurs (entre autres ceux de la grève de 2005) qui ont joué un très grand rôle dans la grève actuelle.
    Un rôle politique à comprendre à l'aune d'une éducation très humaniste qui nous a été transmise...
    Je vous rappelle qu'il y a 50 % d'analphabètes ou encore de gens dont la littératie est très faible au Québec, d'où l'urgence de valoriser singulièrement l'éducation supérieure, car chaque diplômé universitaire a une influence considérable sur son milieu, du sport, à l'alimentation, à la persistance scolaire des enfants, à l'implication citoyenne, plein de facteurs qui peuvent affecter les dépenses en santé.
    Plus d'éducation, c'est moins de cochonneries dans nos vies, des OGM aux gaz de schiste. DONC pour favoriser notre indépendance fiscale, il est IMPORTANT d'INVESTIR en éducation...

  • Archives de Vigile Répondre

    4 janvier 2013

    Monsieur,
    Puis-je suggérer la pertinence de la brochure intitulée:
    http://www.coopuqam.com/257901-Livres--produit.html
    Bien votre
    MP

  • Oscar Fortin Répondre

    4 janvier 2013

    M. Morin, je prends prétexte de votre intervention pour vous souhaiter ainsi qu'à vos proches mes meilleurs voeux pour l'année 2013.
    Oscar Fortin