Les immigrants pourraient être plus heureux

L'accès à l'emploi et l'apprentissage de la langue continuent de causer des difficultés

Immigration : francisation et intégration


Enquête de Statistique Canada - Le Canada a beau être une terre d'accueil appréciée des immigrants, ceux-ci n'en rencontrent pas moins une série d'embûches à leur arrivée au pays. Les nouveaux arrivants peinent en effet à trouver un emploi ou à apprendre une nouvelle langue, quand ils ne rencontrent pas des difficultés à se loger ou à accéder aux services de santé. C'est ce que révèlent deux nouveaux rapports de Statistique Canada dévoilés hier.
La «plus grande difficulté» la plus souvent relevée par les nouveaux arrivants est «la recherche d'un emploi approprié», dans une proportion de 46 %. «Les renseignements détaillés fournis par les chercheurs d'emploi révèlent que divers facteurs entrent en jeu - notamment la reconnaissance des compétences obtenues à l'extérieur du Canada, le manque d'expérience de travail au Canada, les problèmes de langue et le manque de réseaux sociaux», expliquent les auteurs du document.
«Normalement, ce ne sont pas des obstacles auxquels se heurtent les chercheurs d'emploi qui sont nés et qui ont grandi au Canada et, à cet égard, les nouveaux immigrants font face à une série unique de défis», précisent-ils. Selon les experts des questions d'immigration contactés par Le Devoir, des efforts considérables devraient d'ailleurs être faits en matière de reconnaissance des compétences et des diplômes.
L'apprentissage du français ou de l'anglais représente «la plus grande difficulté» pour 26 % des immigrants. Or, dans l'ensemble du pays, leurs chances d'occuper un emploi «approprié» augmentent avec leur capacité de parler anglais. Au Québec, cependant, on n'a pas observé de relation entre le niveau de français parlé par les immigrants et leurs chances d'occuper un tel emploi.
Même si la maîtrise de la langue est essentielle, plusieurs des personnes interrogées ont noté des difficultés à avoir accès à une «formation linguistique». Dans ce cas, tout comme dans le fait de trouver un logement ou encore d'accéder aux services de santé, «les nouveaux immigrants se heurtent à des obstacles qui leur sont particuliers», souligne Hélène Maheux, coauteure du document. Et ils sont multiples. «L'absence d'antécédents en matière de crédit, le peu de connaissance du milieu, les problèmes de langue et les contraintes en matière de transport sont des problèmes que vivent certaines personnes, particulièrement au cours des premières étapes de l'établissement», explique-t-elle.
L'ensemble de ces obstacles a évidemment des conséquences sur la qualité de vie. Une moyenne de 40 % des 7700 immigrants ont jugé que leur «bien-être matériel n'avait à peu près pas changé entre la deuxième et la quatrième année» de leur arrivée. Les auteurs rappellent d'ailleurs que, «depuis les années 1980, la proportion d'immigrants récents à faible revenu a augmenté de façon marquée, en dépit d'une hausse des niveaux de scolarité parmi ce groupe». Leur niveau de scolarité est d'ailleurs plus élevé que la moyenne canadienne.
Outre les questions économiques, les nouveaux arrivants ont souligné «le manque de soutien social et d'interactions sociales». Une faible proportion, soit 13 % d'entre eux, ont aussi fait part des difficultés à «s'adapter à une nouvelle culture ou à de nouvelles valeurs».
Il est toutefois important de souligner que, quatre ans après leur arrivée, 84 % d'entre eux étaient heureux de leur décision de venir ici. Lorsqu'on leur a demandé quelle était la raison la plus importante pour s'établir en permanence au Canada, la plupart ont répondu que c'est la qualité de la vie ici (32 %), le désir d'être près de sa famille et de ses amis (20 %), les perspectives d'avenir pour la famille au Canada (18 %) et le caractère pacifique du pays (9 %).


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