Les importuns

Politique étrangère et Militarisation du Canada

Après André Boisclair et les porte-parole de Québec Solidaire, Mario Dumont a dénoncé la prise de position du gouvernement Harper dans la crise du Liban. Il est franchement déconcertant de voir tous ces politiciens provinciaux, eux qui ne cessent de réclamer le respect des compétences du Québec, plonger jusqu'au cou dans une affaire relevant sans l'ombre d'un doute de la juridiction d'Ottawa.
Mme David, MM. Boisclair et Dumont ont bien sûr droit à leur point de vue personnel sur la question. On ne leur reprochera pas de se préoccuper de la tragédie humaine qui a cours au Proche-Orient. Mais faire la leçon au premier ministre fédéral sur sa gestion de la crise? Ils se sentent importants, ils ne sont qu'importuns.
Gilles Duceppe a souvent nargué les politiciens fédéraux dans le dossier de la santé en soulignant que, n'ayant jamais administré un seul hôpital, ils étaient fort mal placés pour dicter aux provinces leur politique en la matière. Alors, que font les chefs de partis provinciaux à se prononcer sur la politique canadienne au Proche-Orient? André Boisclair a-t-il déjà géré une crise internationale? Organisé le rapatriement de milliers de Québécois d'une zone de guerre? Tenté de maintenir des relations cordiales à la fois avec les États-Unis, la France, Israël et les pays arabes? Combien de fois Mario Dumont a-t-il participé au Sommet du G8? Si la communauté internationale demande au Canada d'envoyer des troupes au Liban, est-ce Françoise David qui aura à prendre cette décision engageant la vie de centaines de soldats?
Rien n'est plus facile pour un élu que de se mêler d'un dossier qui ne portera jamais à conséquence pour lui. Les politiciens provinciaux du Québec peuvent bien prôner n'importe quelle politique sur la crise libanaise, jamais ils n'auront à en répondre. Ils ne sont en cette matière que des gérants d'estrade.
Au moins, Jean Charest a fait preuve d'une certaine réserve et refusé de sermonner Stephen Harper. Il s'est contenté hier d'endosser le communiqué publié il y a deux semaines par les chefs de gouvernement du G8, dont M. Harper. Même cela était de trop. La seule réponse appropriée aux questions des journalistes était: " Cette question relève du gouvernement du Canada. "
Certains diront que l'intervention des politiciens provinciaux dans le dossier libanais est conforme avec la volonté du Québec de jouer un plus grand rôle sur la scène internationale. C'est étirer l'élastique de la " doctrine " Gérin-Lajoie bien au-delà de son point de rupture. Que le Québec cherche à agir à l'international dans ses domaines de compétence, soit. Mais la guerre, la diplomatie classique ne relèvent pas des provinces, même d'une province-nation comme le Québec.
Que nos politiciens provinciaux se concentrent donc sur les domaines qui relèvent de leurs responsabilités! N'y a-t-il pas suffisamment de problèmes non résolus dans nos écoles, nos villes, nos industries? Pour s'y attaquer, évidemment, il faudrait concevoir et défendre des mesures concrètes, applicables, courageuses, impopulaires même. C'est tellement plus simple d'exiger un cessez-le-feu au Liban!
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À mon collègue André Pratte
Dans La Presse de samedi, l'Éditorialiste en chef y va de critiques sévères aux politiciens provinciaux qui osent émettre des commentaires sur la crise au Liban. Dans ce cas-là, tous ceux qui manifestent cet après-midi au Parc Lafontaine - à l'exception de Denis Coderre et Gilles Duceppe - sont dans leurs pompes.
André Pratte pose toutefois plusieurs questions intéressantes...
André Boisclair a-t-il déjà géré une crise internationale?
_ Mario Dumont a-t-il participé à un Sommet du G8?
Mais le jeudi 13 juillet, lorsque le premier ministre Stephen Harper s'est prononcé sur le droit de l'État d'Israël de se défendre et jugé sa riposte «mesurée», qu'avait-il fait jusqu'ici? Avait-il géré une crise internationale? Non. Avait-il participé à un Sommet du G8? Non. M.Harper n'avait même pas - contrairement à d'autres nouveaux premiers ministres comme Pearson, Trudeau, Chrétien, Martin - d'expérience ministérielle. Il était aussi inexpérimenté que Joe Clark en 1979...
Michel Vastel - Blogue de l'auteur 6 août 2006

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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